Test du DLC Mass Effect 3 : Citadelle Abyss 07/03/2013

Test du DLC Mass Effect 3 : Citadelle

test dlc mass effect 3 citadelleLe DLC Mass Effect 3 : Citadelle est un véritable OVNI écrit conjointement par les huit scénaristes principaux de Bioware Edmonton. La série toute entière nous avait habitués à des contenus riches en action et propices aux moments épiques ;  à la mise en avant des capacités hors normes du Commandant Shepard. Le dernier DLC en date, « Omega », ne dérogeait pas à la règle et plaçait l’action continue sur un véritable piédestal dont la hauteur faisait de l’ombre à la narration. « Citadelle » inverse la tendance : pour le meilleur ou pour le pire, la réponse dans ce test complet.

Nb : Cet article contient quelques spoilers, mais nous ne révélons pas les éléments clés de l’histoire.

La première partie du DLC amorce l’histoire du Commandant Shepard dans la Citadelle. L’Alliance et, en particulier, l’Amiral Anderson, lui offrent une permission pour, d’une part, faire reposer son équipe et, d’autre part, réparer le Normandy qui a connu des journées difficiles depuis le début de l’année 2186. Shepard prend ainsi possession de l’appartement d’Anderson, spacieux et luxueux.  Dès les premiers instants, ce DLC respire le travail recherché et passionné : l’appartement est vaste, sublime et très interactif. Entre les musiques d’ambiance à choisir et les nombreux enregistrements  audio/vidéo relatant la biographie d’Anderson, la place au doute concernant la qualité du produit proposé devient infime.

Par la suite, Joker invite Shepard à manger dans un bar à sushis très connu sur la Citadelle.  Cette invitation, en dehors de servir de déclencheur au scénario à venir, est également l’occasion pour Bioware de donner un avant-goût du travail artistique fabuleux qui a été réalisé. La Citadelle est illuminée, brillante, vivante, splendide. On y retrouve sans peine les premières impressions ressenties dans Mass Effect 1, lorsque les pieds de Shepard se posent sur la station juste après Eden Prime. Rapidement, une analyste de l’Alliance, Brooks vient prévenir Shepard et Joker d’un danger imminent : une organisation secrète veut tuer le Commandant. De manière très classique, l’attaque survient juste après cette révélation tandis que des hommes en armure mettent le bar à sushis à feu et à sang. De manière similaire au DLC « L’Arrivée », le Commandant Shepard se retrouve isolé, sans médigel et néanmoins armé d’un tout nouveau pistolet lourd : le M-11 Silencieux déjà présent dans la série depuis la récente extension multijoueur « Jugement ». La mission consiste alors à se faufiler entre les gardes et les abattre de manière silencieuse (en visant la tête) pour pallier à leur nombre conséquent et leur arsenal militaire très puissant; le tout accompagné par une musique d’ambiance sympathique et en phase avec le type d’action furtive proposée. Cependant, le gameplay de Mass Effect 3 ne se prête pas bien à cet exercice, en particulier dans les niveaux de difficulté les plus élevés. En « Démentiel », il est très difficile de ne pas se faire repérer et les forces déployées par l’ennemi sont démesurées : il ne sera donc pas rare de mourir rapidement et souvent au cours de l’aventure.

Mission spéciale au casino

La course solitaire de Shepard permet de voir la Citadelle sous un jour nouveau, au travers de ruelles sordides, de zones de travaux suspendues dans le vide et de quelques galeries marchandes. Notre  héros retrouve finalement ses compagnons d’armes et, surtout, Wrex qui viendra l’épauler tout au long de son épopée. De fait, c’est un véritable régal de combattre à nouveau avec l’un des membres d’équipage le plus apprécié des fans. Ses répliques, à mourir de rire, et sa force brute colossale arracheront de nombreux sourires en cours de jeu. La structure narrative poursuit, ensuite un schéma classique de « retour systématique à la base/appartement » pour avancer dans l’intrigue et se diriger vers de nombreux autres lieux magnifiquement détaillés comme le casino de la Côte d’Argent, les archives du Conseil et les quais d’embarquement de la station. Durant ces scènes, les personnages mais aussi les décors de la Citadelle sont clairement mis en avant. Le soin apporté à l’esthétique globale ainsi qu’aux nombreux détails du décor procurent une immersion parfaite.

Les dialogues, quant à eux, sont très bien écrits et amenés de manière originale durant les combats mais aussi durant les discussions plus classiques. Seul bémol, le ton humoristique de l’aventure ne permet pas une réelle implication du joueur dans l’histoire de ce DLC. Toute action est sujette au second degré – y compris la menace mortelle qui pèse sur la tête de Shepard- et même le Commandant ne semble pas se prendre lui-même au sérieux.  Bien qu’amusant, ce fait nuit clairement à l’intégration de l’aventure du DLC « Citadelle » dans la toile de fond de Mass Effect 3. Il en ressort que cette aventure au ton décalé, plus léger contraste trop fortement avec la maturité et la gravité du scénario standard du jeu de base malgré le côté Fan-Service clairement assumé par Bioware. Néanmoins, l’histoire est plaisante et la révélation de l’identité du mystérieux ennemi à la tête du groupe de mercenaires cherchant à tuer Shepard est une véritable claque à laquelle aucun fan ne peut s’attendre. Le grand final de la première partie du DLC s’achève sur une fin convenue d’avance, très clichée mais, heureusement, bien amenée et donnant lieu à une scène de combat épique  dans un lieu ô combien insolite et symbolique.

On reprochera toutefois à l’aventure principale une mauvaise gestion de la difficulté ponctuée par des assauts, tantôt de deux ennemis à la fois, tantôt d’une armée de dix mercenaires aux boucliers presque impossibles à faire tomber en difficulté « Démentiel ». Les ennemis, quant à eux, sont calqués sur les unités de Cerberus bien que de grandes différences soient également présentes. On y découvre, entre autres, la Brute Mercenaire, unité blindée mélangeant l’omni-bouclier du Paladin N7 et la silhouette d’un Gardien de Cerberus. La musique, en ce qui la concerne, reste de grande qualité grâce à Sam Hulick, son génial compositeur. Pourtant, à l’image du caractère décontracté de ce contenu téléchargeable, l’accompagnement musical lors des combats est trop peu rythmé et dénature les batailles de l’aspect épique qui était présent dans des productions telles que « Le Courtier de l’Ombre » ou encore « Le Projet Suprématie », dans Mass Effect 2. De plus, le mixage sonore, dans la version francophone, est parfois confus et il arrive fréquemment de ne pas entendre distinctement une réplique d’un personnage à cause de la musique des combats et les bruitages des armes/compétences. Malgré tout, la narration soutenue, la profondeur des dialogues, le recentrage sur les personnages principaux, les nombreux clins d’œil à la série et la direction artistique fabuleuse permettent de passer au-delà de ces quelques détails qui ne modifient en rien le plaisir procuré par « Citadelle ».

Le tango

La seconde partie de l’histoire prend une tournure plus joviale encore : Shepard va organiser une fête en l’honneur de ses camarades, avant de reprendre du service sur le Normandy. C’est à ce moment que le véritable contenu du DLC se dévoile. Le joueur devient plus libre de ses mouvements et est amené à rencontrer ses divers compagnons dans la nouvelle zone de la Citadelle : l’Avenue Stelargent. Cette dernière, déjà entraperçue durant l’aventure principale, est remplie de NPC qui dialoguent entre eux et dont la nature des discussions fait bien souvent écho au multijoueur et à certains éléments de détails contenus dans toute la trilogie ; le tout avec un humour ravageur. En bref : c’est vivant, c’est beau, c’est immersif. La musique est, elle aussi, mise de nouveau à l’honneur dans la suite de l’aventure . Monsieur Hulick nous gratifie de compositions grandioses lors des séquences d’exploration mais aussi pleines de sentiments lors de scènes centrées sur la relation entre les personnages ; à l’image de « Lost In You » ou encore le thème « Vigil » réalisé au piano. De la nostalgie à l’état pur.

Cette avenue est également composée de trois zones bien distinctes ; à savoir : le casino de la Côte d’Argent, une salle d’arcade et un simulateur de combat. Dans l’optique de ne pas abolir le plaisir de la découverte, nous ne mentionnerons aucun des mini-jeux disponibles mais sachez toutefois qu’ils sont nombreux et vraiment très amusants. A ce titre, il est judicieux de comparer ce DLC à ce que fut le « Gold Saucer » de Final Fantasy 7, en son temps : un véritable parc d’attraction qui rallonge considérablement une durée de vie déjà conséquente.

C’est dans le simulateur de combat d’Armax, cité ci-dessus, que la possibilité vous sera donnée de combattre sur de nouvelles cartes, bien différentes de celles du multijoueur et ce, accompagné d’un membre du commando de la campagne principale … ainsi que tous les autres ! En effet, bien que seul Wrex soit disponible en tant que membre d’escouade lors la quête principale, c’est dans le simulateur que vous retrouverez avec joie le plaisir de combattre aux côtés de Jack, Grunt, Samara, Jacob, Miranda, Kasumi, Zaeed et Wrex, bien entendu. Ainsi, Mass Effect 3 : Citadelle, parvient à combiner astucieusement la demande des fans (jouer avec tous les personnages connus) et les contraintes d’ordre pratique rencontrées lors de l’élaboration de Mass Effect 3.

Course poursuite à travers la Citadelle

Le DLC se termine sur une très grande fête durant laquelle  de nombreux dialogues hilarants pourront être entendus. Le nombre d’invités sera fonction du nombre de survivants, bien sûr, mais il sera également nécessaire de réaliser les quêtes liées à ces derniers dans Mass Effect 3. Par exemple, si vous souhaitez découvrir les actions et dialogues de Jacob pour ensuite l’inviter, vous devrez terminer sa mission en aidant les transfuges de Cerberus et, ensuite, aller lui parler au Mémorial de Huerta. Il en va de même pour tous les autres personnages. Cette implication vaut largement le détour puisque chaque scène est personnalisée pour chaque protagoniste et donne lieu à des scénarios mêlant  larmes de joie et de tristesse. Les romances sont, quant à elles, toutes traitées sur un même pied d’égalité et de manière somptueuse, octroyant plus de relief à des personnages autrefois délaissés.


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En partenariat avec Drawhyn, nous vous proposons de (re)découvrir le DLC Citadelle en vidéo :