Dossier théorie : Jardaan d’Eden Abyss 30/08/2022

Dossier théorie : Jardaan d’Eden

Renouveau du secteur

Analyse :

[Traduit du langage reliquat]

Mondes adaptés aux caveaux trouvés.

Calibration des caveaux pour conditions idéales

Statut : terminé

Les Jardaan sont la plus grande énigme de Mass Effect Andromeda. Ils nous renvoient à une époque où Sovereign nous toisait de haut, nous qui étions alors incapables d’imaginer la grandeur de sa civilisation. Le mystère demeure encore, 5 ans plus tard : nous ne savons toujours pas qui ou ce qu’ils sont. Nous allons tenter d’y remédier.

Dans ce dossier-enquête d’un genre un peu différent, nous vous proposons de réunir tous les fragments d’informations à notre disposition et de recréer, de la manière la plus factuelle possible, l’histoire d’Héléus. Nous nous efforcerons de vous raconter cette histoire progressivement et chronologiquement ; en fonction des indices à notre disposition. Gardez néanmoins un certain recul lors de votre lecture. Bien que nous limiterons au possible de sombrer dans la fan-fiction, les développeurs ont laissé suffisamment de vide à l’intrigue pour pouvoir incliner le récit comme ils le souhaitent. Nous vous faisons cependant la promesse de vous fournir la version la plus plausible des faits ainsi que le plus grand condensé de connaissances concernant les Jardaan.

Bonne lecture et bienvenue dans le Jardaan d’Eden.

Caveaux : Reliquats d’une guerre lointaine

« Je suis venue sur Eos pour toucher l’inconnu. »

Peebee

Le voyage vers Andromède est histoire de rencontres, de nouveautés, d’inconnu. Et s’il en est une qui s’impose avec force à notre avatar, c’est bien l’imposante structure reliquate de l’Habitat 7. Dans son écrin noir marbré de vert, un Monolithe cache la sombre forêt des Jardaan.

Car, Mass Effect Andromeda nous met d’entrée de jeu face à un Héléus à l’agonie, dévasté par le Fléau depuis des siècles. Pour contrer ce cataclysme, la technologie reliquate nous est présentée comme la solution miracle, le Saint Graal qui permettra à l’Initiative de définitivement poser bagages dans Andromède. Mais est-ce véritablement aussi simple ? En réalité, notre esprit est volontairement conditionné par les premières minutes de jeu sur l’Habitat 7, future Ryder-1. C’est que le Fléau semble avoir tout ravagé et rend la navigation presque impossible. Il est le coupable tout désigné quant aux maux dont souffre le secteur tout entier. Mais, attendez. Stop. On fait une pause. On rembobine de 600 ans. Avant le départ de l’Initiative, les planètes étaient en parfaite santé ; en tous les cas selon les observations du télescope SLM. Bien entendu, on peut présumer du fait que la technologie reliquate était déjà implantée depuis des millénaires dans le secteur Héléus mais il existe, ici et là, des éléments qui vont mettre à mal cette version des faits et, surtout, contester la nature même des caveaux.

Nos recherches commencent directement sur Habitat 7. La première image que l’on a des Monolithes sur cette planète est bien loin de celle qui fera office de standard tout au long du jeu. On y voit une immense structure de laquelle émane un oppressant nuage et qui, selon SAM, est bloquée dans un schéma de demande-réponse sans fin avec les particules du Fléau, ce qui engendre des orages cataclysmiques sur la planète. A l’époque, bien sûr, nous n’en savons pas assez sur la nature du problème et nous présumons du fait que l’activation du caveau en interfaçage direct sur la commande centrale par Ryder Sr remédie à la situation. Sauf que, ce que nous ne prenons pas encore en compte à ce moment là c’est que le Monolithe reliquat était parfaitement fonctionnel avant l’activation… et que c’était très probablement lui qui créait ces orages destructeurs.

Quelques temps plus tard, nous voici sur Eos, énième monde-éden dévasté par le Fléau. Heureusement, la découverte en bonne et due forme du caveau et son activation providentielle va de nouveau tout régler pour nous. Eos est habitable. Le raccourci est un peu trop simple, vous ne trouvez pas ? Rajoutons aussi que les données scientifiques du Nexus ne tendent pas du tout vers ce que nous pensons avoir compris. Si personne sur la station ne remet en cause la radioactivité générée dans l’atmosphère par le Fléau, rien n’indique cependant que tout ce qui ne va pas (ou plus) sur Eos est entièrement de son fait. Lisez plutôt.

Coordination de déploiement multi sites.

Démarrage de la tomographie magnétosphérique.

-Données-

Climat : semi-aride

L’uniformité du climat à l’échelle planétaire n’est vraisemblablement pas d’origine naturelle. La densité en électrons de la troposphère a subi des altérations.

Possibilité de limiteurs géologiques.

Possibilité d’impact et de radiations du Fléau.

Possibilité de manipulation atmosphérique artificielle.

Impossible de déterminer si l’uniformité du climat est une résultante de l’impact du Fléau ou d’une manipulation intentionnelle.

De son côté, Hainly Abrams, directrice scientifique sur Eos s’étonne que :

On a eu une sacré chance avec les conditions ici. C’est comparable aux régions terrestres situées au niveau de la mer. Eos est plus sèche, mais ça reste raisonnable ; l’humidité pénètre dans le sol et les plantes du désert, particulièrement depuis l’activation du caveau. Ça suggère une espèce indigène semblable aux nôtres en terme de confort gravitationnel, thermique et atmosphérique… ou est-ce qu’il y aurait une autre raison ? Difficile de deviner l’intention à partir du résultat.

A ce moment là, nous n’avons pas encore rencontré Jaal qui nous avouera que les Angara ne revendiqueront pas Eos… car le climat ne convient pas du tout à son espèce ; même après l’activation du caveau. Il y fait trop sec, comparativement à Havarl et Aya. Pourtant, les caveaux sont censés créer un environnement adéquat aux Angara, d’après ce que nous apprendrons sur Khi Tasira. Or, dans les faits, ce n’est pas totalement vrai. Ajoutons aussi que l’incursion au sein du caveau d’Eos est elle-même extrêmement surprenante. Plusieurs fois au cours de la descente, Cora et Liam s’étonneront des nombreuses embuches qui leur sont réservées ; comme si les créateurs de cet endroit ne voulaient pas qu’on y pénètre.

« Ils ne voulaient pas qu’on traverse facilement, on dirait. »

Cora Harper

Et, épaississant encore le mystère, une cache de données corrompues (optionnel) nargue l’équipe. Sur celui-ci, SAM ne peut traduire que 3 mots : « RETRAIT…PROTOCOLE…VERDOYANT ». A la fin de cette visite surnaturelle, comme en mimique de l’évènement survenu sur Habitat 7, un champ de purge cherche à supprimer quiconque aurait l’audace de réanimer cet endroit. Plutôt étrange pour une technologie supposément bienfaitrice.

« On est peut-être pas censés le trouver »

Evfra

Sur Kadara et Elaaden, le même schéma se répète. A mesure que les stations avancées se déploient, les interrogations des scientifiques du Nexus se multiplient.

Coordination de déploiement multisites.

-Etablissement du réseau de stations avancées. – Démarrage de l’analyse géochimique.

– Données –

Nom de la planète : Kadara (origine : Angara)

Climat : tempéré

Toxicité de l’eau détectée

Manipulation de la biosphère probable

Retombées radioactives du Fléau : négligeables

Cette analyse met en évidence que la saturation en souffre de la planète n’est absolument pas causée par le Fléau mais est le fruit d’une manipulation artificielle… comme sur Eos. En dernier lieu, le caveau d’Elaaden, et plus particulièrement la console centrale, enfonce définitivement le clou quant à la supposée bienveillance des reliquats. Si le scan est réalisé avant son activation, on peut y lire :

Console d’activation

Données :

Entrée sur console

Présence d’une interface manuelle

Systèmes du caveau : initiaux

Etat : VERROUILLÉE

En d’autres termes, le caveau est verrouillé avec les paramètres initiaux… qui ont rendu la planète désertique et dépourvue de nuages (c’est par ailleurs le cas de tous les caveaux : ils sont toujours fonctionnels mais verrouillés pour que personne ne puisse en modifier les paramètres). Souvenez-vous que Elaaden (Habitat 2) était parfaitement habitable 600 ans plus tôt (malgré un climat aride pouvant très bien convenir aux Drells, par exemple) et idéalement située par rapport à son étoile ; comme tous les autres Mondes en Or de l’Initiative. Cette aridité excessive, au-delà des 50 degrés Celsius n’est donc pas naturelle. Par ailleurs, lors de la quête d’Annéa et la recherche de l’unique source d’eau de la planète (mission « Approvisionnement en eau »), on constate immédiatement que la nappe souterraine est contrôlée par un module reliquat et, qu’aux dires d’Annéa, elle a du se battre contre les machines qui gardaient l’entrée afin d’en récupérer l’accès. Et ce n’est pas tout puisqu’au terme du jeu, les experts du Nexus ont bien entendu creusé davantage la question des caveaux grâce aux données de Méridiane. C’est plus particulièrement le champ de purge automatisé qui laisse les scientifiques perplexes.

Morceaux choisis :

Note pour faire taire Tann (2)

[…] Méridiane pourrait-elle être transformée en arme ? […] Certains prétendent que […] chaque laboratoire humains de type militaire dispose de protocoles de stérilisations d’urgence. Les Galariens aussi, de nouveau dans leurs installations militaires. Quelqu’un s’est déjà demandé si Méridiane et le réseau des caveaux étaient considérés comme une entreprises civile ? On sait que le Fléau était une arme et que les Jardaan étaient délibérément visés mais nous n’avons pas d’indications quant au pourquoi. […]

Cette notion de laboratoire militaire saute plus particulièrement aux yeux sur H-047C, atomisée par le Fléau mais qui conserve pourtant un caveau intact dans le vide et le froid absolu de l’espace. Un somme, un véritable bunker pour ceux qui souhaiteraient se prémunir d’une menace comme le Fléau… ou patienter pendant que les caveaux détruisent lentement mais sûrement les Mondes en Or d’autrefois. Andromeda  passe volontairement sous silence ces minuscules détails du passé. De tous les personnages du Tempête, seul SAM conservera un peu de sa clairvoyance en ne manquant pas de faire remarquer que si les caveaux semblent si providentiels aujourd’hui, ce n’est que grâce à la volonté de Ryder de les utiliser dans un but purement altruiste.

« Ils ont abandonné une grande œuvre que vous avez réinterprétée. »

Sam

Racines perdues

« Peut-être qu’ un jour on trouvera la vérité cachée au fin fond de nos croyances »

Kiiran Dals

 

Si les caveaux des Jardaan pouvaient tout à la fois faire fleurir ou flétrir des mondes entiers, contre qui auraient-ils été utilisés ? C’est la question centrale qui va nous permettre de replacer les pièces du puzzle dans le bon ordre. Car, dans Héléus, en dehors des Angara que l’on sait créés par ces derniers, il n’existe aucun autre signe de civilisation avancée.

A moins que …

Reprenons depuis le début cette histoire qui trouve ses racines au sein du triangle formé par Havarl, Voeld et Aya.

Nous savons que la création des Angara date de plus de 1600 ans (et même 1600 ans avant l’ère Concilienne d’après les Codex anglais ; soit  4419 ans avant Mass Effect Andromeda). Il est probable que les Jardaan et Méridiane soient arrivés dans Héléus bien avant cette époque pour explorer et, ensuite, disséminer la vie dans le secteur. Mais il est toutefois hautement improbable que Héléus ait été un désert avant leur arrivée. Le secteur tout entier semble même avoir été la proie de violents combats datant de plusieurs millénaires et dont les stigmates sont encore visibles sur Pas-40 et sa lune ; Pas-40a, système Layan.

Enterré au centre d’un cratère se trouve un objet métallique qui semble être une ancienne torpille. On dirait que Pas-40a a été le témoin d’un feu croisé au cours d’une bataille spatiale, il y a plusieurs siècles ou millénaires.

Mais les légendes Angara ne connaissent pas, ou plus, cette histoire. La leur débute sur Havarl ; sur laquelle leurs ancêtres vivaient entourés de bâtiments reliquats. A ce moment là de leur passé, les Sages de Mithrava décrivent Havarl comme une maison vide dans laquelle de la technologie aurait été laissée à disposition pour que les Angara apprennent à s’en servir. Les Angara créaient aussi des bâtiments par thermo-façonnage, comme en atteste la Forge. La légende, de nouveau, raconte que suite à ces découvertes, ce peuple s’est envolé vers les étoiles et a conquis Héléus… et peut-être même au-delà. Ces vénérables ancêtres n’ont jamais eu connaissance de l’existence des robots reliquats (jusqu’au jour du Fléau) mais, selon le premier Sage Esmus, ils se sont toujours sentis observés, sans pouvoir trouver la source de leur inquiétude. En vérité, les champs de stases reliquats embrumaient leur perception du temps tandis que les Observateurs remontaient les informations jusqu’au centre des opérations de Méridiane.

Rapport de test 93

Les compétences sélectionnées semblent bien adaptées à leur biologie. Les élus (autre traduction : « génération », « héritiers ») ont découvert de nombreuses applications : un large pourcentage d’entre eux de manière autonome. Le Directeur considère ce test comme un succès.

Mais, si les Angara venaient d’être créés et relâchés dans un secteur censé être auparavant stérile ; de quoi ou de qui seraient-ils les héritiers ? De plus, la satisfaction du Directeur concernant l’autonomie des Angara pose question et laisse même entrevoir une manipulation à distance de la part des Jardaan. Ce petit jeu dura jusqu’à ce que l’un d’entre eux, Zorai, soit complètement immunisée contre la stase reliquate. Zorai fut, à ce jour, la première Angara à voir les « Créateurs » et comprendre comment se servir pleinement de leur technologie. Elle « apprenait » et, sans doute en parla-t-elle à ses semblables pour les aider à évoluer. C’est à elle et son gantelet reliquat parcouru de circuits électriques qu’Havarl doit sa survie. La première à savoir fut aussi la dernière à survivre au Fléau et ses conséquences pour la planète toute entière. Quand le Fléau se répandit, Méridiane fut déconnectée : le caveau se referma brutalement et des milliers de robots reliquats envahirent les lieux. Zorai réalisa l’impossible, malgré l’harassement des machines à son encontre ; tandis qu’elle activait deux monolithes sur les trois. Le troisième, elle ne l’atteindra jamais, terrassée par les machines qui reposent encore à même le sol lorsque Ryder en ouvre enfin l’accès, 600 ans plus tard.

« Les machines des créateurs me fatiguent »

Zorai

SAM s’étonnera alors que le Monolithe ait été indétectable tout ce temps et parviendra même à déterminer que le brouillage provenait… des reliquats eux-mêmes. Si les Jardaan voulaient à ce point des héritiers, pourquoi leur refuser l’accès au Monolithe qui aurait pu tous les sauver ? Par la suite, le chaos environnant marqua une fracture au sein des Angara. La « Séparation » entre ceux qui souhaitaient rester fidèles aux traditions ; à la technologie reliquate et les autres, qui souhaitaient s’en éloigner vit naitre Mithrava d’un côté et le reste de la société moderne de l’autre. Pendant ce temps, le gantelet de Zorai traversa 4 générations Angara (Mosha Sjefa étant une vénérable scientifique âgée de 115 ans, on peut estimer le Fléau à plus ou moins 480/600 ans) jusqu’à Taavos, au sein duquel vivait encore l’âme de Zorai. Au cours de ces 4 générations, les Angara reconstruisirent en partie leur technologie et se réunirent de nouveau.

Dague Angara

[Traduit du Shelesh]

Cette dague date de presque 4 siècles, peu de temps après l’apparition du Fléau. Privés de technologie, nos ancêtres durent apprendre à se battre et à chasser, sans l’aide d’un armement de pointe.

L’histoire Angara comporte néanmoins d’énormes lacunes, en particulier concernant la période comprise entre l’arrivée des Jardaan et l’explosion de l’arme ayant engendré le Fléau. L’un des points les plus déconcertants porte sur la méconnaissance quasi-totale des Angara quant à leurs Ancêtres ayant vécus avant le Fléau. Mise a part Zorai, qui a assisté aux tous premiers instants de cette nouvelle ère, pas un seul vestige de leur ancienne civilisation n’a survécu dans leurs récits, oraux comme écrits.

Exposition Angara

[Traduit du Shelesh]

Si nous en savons si peu sur nos ancêtres avant l’arrivée du Fléau, nos découvertes semblent néanmoins indiquer qu’ils formaient une vaste société interplanétaire à la technologie avancée et qu’ils étaient capables de voyager sur de longues distances d’un système planétaire à l’autre. La plupart de nos érudits pense que notre peuple put se développer aussi rapidement grâce à la technologie des Reliquats, mais ceci reste de l’ordre de l’hypothèse.

La nature des découvertes sur le passé d’Héléus ne leur donnera pourtant pas raison. La quête « Histoire oubliée » d’Avela, la gardienne du musée d’Aya nous fera parcourir longuement le secteur à la recherche d’artéfacts anciens qui contrediront tous les légendes  qui se perpétuent depuis des siècles. Le premier d’entre eux est le casque « angara » retrouvée au fond du Gouffre des Créateurs, sur Havarl. Ce dernier est décrit comme différent de ceux dont s’équipent les angara modernes et visiblement similaire aux technologies reliquates. Sur Voeld, une ancienne statuette est extraite des ruines de Ja Niihk. Cette « relique étrange représente un individu ou une espèce inconnue à l’apparence très différente des Angara actuels ». De surcroit, elle se trouve dans une ancienne ville enfouie sous la glace depuis au moins 500 ans. Cette ville ne présente que très peu de similitudes avec les standards angara contemporain. De plus, en son cœur, réside une ancienne intelligence artificielle qui fait preuve d’émotions exacerbées et qui dit ne pas connaitre « ces gens » (les Angara), qu’elle « ne leur doit rien ». Sa réaction, si Ryder la lègue à la Résistance ne fera aucun doute : elle n’est pas chez elle sur Aya. Evfra, lui-même, se dira surpris de la découverte de l’IA puisque les historiens de son peuple ne mentionnent nulle part la création de telles formes de vies. On serait bien entendu tentés de réduire le raisonnement en liant simplement l’IA aux Jardaan mais l’Artbook « The Art of Mass Andromeda » nous apprend que les formes géométriques de base utilisées par les designers pour dessiner les reliquats sont des triangles tandis que les formes rondes définissent les Angara. Il suffit de regarder l’IA, la salle et la grille énergétique toute en rondeur pour se convaincre que l’IA est loin d’être reliquate/Jardaan. Mais elle semble également dire la vérité quant au fait qu’elle ne connaisse pas les Angara. Or, si la statuette et l’IA ne sont ni Jardaan/Reliquate, ni Angara ; à quelle civilisation appartiennent-elles ?

Statuette Antique.

Bien que cette figure sculptée soit antérieure à tous les artefacts que nous avons découverts, la datation au carbone indique qu’elle n’a encore qu’un millénaire. Elle représente peut être une divinité primitive dont l’identité a été perdue dans le Fléau.

Elihn, l’assistante d’Avela, dira que cette statuette semble vouloir lui parler et qu’elle la trouve, sans savoir pourquoi, sympathique…

Plus tard, Kadara nous dévoilera de magnifiques vestiges de villes oubliées et d’escaliers imposants, semblables aux ruines d’Havarl et Elaaden. Au sein de celles-ci, un instrument de musique repose au sol. Ce Rivaan n’a plus chanté depuis 600 ans. Et, fait encore plus remarquable, il ne ressemble que vaguement aux Rivaan modernes, est plus perfectionné et ne répond pas aux champs bioélectriques des Angara de 2819, comme s’il avait été créé par et pour un autre peuple. Enfin, la carte stellaire d’Elaaden confirme cependant les récits angara et la capacité de leurs « Ancêtres » à se déplacer facilement d’un système planétaire à l’autre. Mais peut-on encore qualifier ces personnes d’aïeuls ? Rien n’est moins sûr. Retournons sur Havarl afin de rajouter quelques éléments à notre réflexion.

Fouilles de Havarl

Traduit du Shelesh :

Les archéologues de Havarl ont récemment découvert ce qu’ils croient être des pièces de la plus ancienne structure trouvée sur la planète. Ces fragments ont été littéralement déracinés par la végétation en mutation s’élevant d’une caverne souterraine. Bien que la nature culturelle exacte de cette découverte reste inconnue, des équipes de chercheurs ont récemment établi un site de fouilles permanent pour rechercher plus d’indices.

Non seulement les chercheurs ne connaissent pas la nature exacte des ruines de leur propre planète mais, en plus, leur excavation profonde (comme sur Voeld) indique une période largement antérieure au Fléau (qui marque la limite de la mémoire collective angara). Rajoutons enfin que, La Forge, qui présente énormément de points commun avec toutes les ruines disséminées partout dans Héléus a non seulement été thermo-façonnée via un procédé inconnu des Angara actuels mais, qu’en plus, les inscriptions sur la structure des bâtiments sont plus proches des glyphes reliquats que du Shelesh d’aujourd’hui.

Après ce tour d’horizon des racines perdues des Angara, on ne peut que difficilement nier l’évidence : le passé, la culture, les ruines et la technologie d’autrefois sont celles d’un autre peuple, d’une autre civilisation. En réalité, les Angara n’ont jamais eu d’ancêtres. Les Angara n’ont pas de passé historique datant d’avant le Fléau.

Les Angara n’ont jamais été les maitres d’Héléus.

« Cet endroit nous dépasse, Pionnier(re). Héléus est bien plus grand que nous. »

Iora Pillay

L’Âme et l’Esprit

Bien avant la naissance ou l’éveil des Angara modernes dans Héléus, vivaient d’autres aliens. Ils leur étaient similaires mais aussi bien différents en de nombreux points.

Rapport de test 42

L’ajustement des séries 11923 résulte en une augmentation de l’agilité mentale. Les capacités de raisonnement montrent des signes d’amélioration. Cependant, leur « âme » [traduction imprécise. Autre traduction : « essence », « esprit »] était fragile, sujette aux « tremblements » [imprécis. Autre traduction : « frénésie » ; « agitation »]

Les Séries 11923, ce seul nombre fait froid dans le dos, sont les précurseurs des Angara que Ryder rencontre pour la première fois sur Aya. Leurs ruines, vestiges et reliques, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent démontrent qu’ils étaient physiquement différents, culturellement distincts, communiquaient autrement malgré quelques racines communes (ce que les Angara prendront pour du Shelesh antique) et, par-dessus tout, étaient bien plus évolués. C’est qu’ils avaient bénéficié de beaucoup plus de temps sans le Fléau pour apprendre à utiliser la technologie reliquate (cf : la statuette de voeld date de plus de 1000 ans). Le temps poursuivant son œuvre, ils créèrent manifestement des intelligences artificielles semblables à celles de la Voie Lactée, auxquelles ils insufflèrent « l’agitation » de leur « esprit » qui déplaisait tant sur Khi Tasira. Ces Séries 11923 deviendront « les Ancêtres » d’avant le Fléau dont les Angara auront repris le « passé » pour leur propre compte ; au moment de la visite de Ryder dans Héléus. Il est important , à ce stade, de bien les distinguer des Jardaan qui sont leurs créateurs (comme pour les Angara) et qui semblent les étudier sur Méridiane.

« J’ai des sentiments », nous dira l’IA ancestrale.

Aux cours des siècles passés à peaufiner leurs connaissances, les « Ancêtres » finirent par incorporer complètement la technologie reliquate à leur civilisation en fusionnant avec elle. C’est en tous cas ce que laisse suggérer le casque ancien retrouvé sur Havarl. En observant l’impact du Fléau sur ledit casque, Ryder aura bel et bien l’impression que le pilote, en plus du casque, était directement visé ; ce qui impliquerait que la relitech pourrait s’incorporer au vivant, selon le même principe que les nanites moissonneurs.

Fusionnement des discussions en cours

De : Dr Aridana

A : Suvi Anwar

J’imagine que ce n’est pas le cycle normal de cette plante que vous avez observé. Ce genre de phénomène imprévisible sèmerait le chaos dans n’importe quel écosystème. La cause doit être la présence de technologie reliquate. Je ne vois rien d’autre. Si cela peut changer l’atmosphère d’une planète entière, cela pourrait très bien avoir des effets au niveau cellulaire. Reste à savoir si ces changements sont intentionnels (causés par une espèce d’expérience tordue) ou accidentels. Je préfèrerais la seconde option mais j’ai appris à ne pas faire de suppositions quand il s’agit des reliquats.

Mais comme pour leurs homologues Moissonneurs, les Reliquats demandaient un prix pour l’utilisation d’évolutions si généreusement données. Si aucune preuve écrite n’existe, la réaction de Taavos sur Havarl, peu après l’utilisation du gantelet de Zorai, ne laisse que peu de doutes quant au prix à payer.

« Quand je l’ai enfilé, quelque chose a changé… dans ma tête. Je n’aime pas cette sensation. »

Taavos

L’utilisation de la relitech par les Angara ou leurs précurseurs (les Séries 11923) ouvrait très vraisemblablement une porte dérobée dans leur psychée, offrant un accès à une mémoire millénaire mais aussi un moyen pour Méridiane et ses sbires Jardaan de collecter des informations ou… de donner probablement des ordres à leurs créatures. Ce procédé, quoique surprenant et unique en son genre était (et est toujours) basé sur la transmission de la mémoire via l’ADN. Lors de l’invasion Kert, l’envahisseur se heurtera lui aussi à une étrange « phase électrovoltaïque de fécondation » par laquelle se transmet invariablement cette faculté, de génération en génération.

Angara montrant de l’affinité : Alerte !

Addendum de sécurité

[Bypass par SAM]

Données manquantes.

Intervenant 1 : Les révélations sur Havarl sont problématiques. Nous n’avons encore jamais rencontré une espèce capable de transmettre des informations par leurs gènes, ni ne connaissons les limites de cette fonction.

Intervenant 2 : S’ils retiennent l’information, pouvons-nous y accéder ? Peut-être que les Angara peuvent… se souvenir de la manière dont fonctionne Méridiane.

Intervenant 1 : Ce n’est pas la bonne question. S’ils peuvent conserver une information, peuvent-ils aussi en recevoir ? Recevoir des instructions ? En ont-ils déjà reçues ?

Intervenant 2 : Hé bien… c’est que… Vous parlez d’agents dormants ?

Intervenant 1 : Éteignez-moi ça et effa…

Il est très probable que les « Ancêtres » des Angara apprirent eux aussi la cruelle vérité : qu’ils n’étaient que des créatures, des golems de chair et de sang, qu’ils étaient infiltrés par des agents dormants des Jardaan, impossible à identifier (un lointain rappel de l’endoctrinement), qu’ils n’étaient plus maîtres de leur destin. Mais cette « frénésie de l’âme » qu’ils avaient en eux depuis toujours allait les pousser à reprendre le contrôle, quitte à tout perdre. Plusieurs siècles avant la Gosavar ; la Résistance Angara, surgit l’Opposition; créée possiblement par les Séries 11923 (dont le niveau technologique leur permettait de rivaliser avec leurs oppresseurs) contre les Jardaan et Méridiane. Les « Corrupteurs », comme ils étaient désormais appelés tentaient vaille que vaille de contourner les garde-fous que les Jardaan avaient placés en cas de révolte.

Bloc de données reliquats

Annonce

Analyse : traduit du langage reliquat

Abstenez-vous de demander une enquête au sujet du régulateur de climat défectueux. Le problème est connu et sera résolu.

Votre coopération est la bienvenue

Le « régulateur de climat » n’était pas, bien entendu, qu’un mécanisme de terraformation : il fonctionnait dans les deux sens, selon le bon plaisir de son utilisateur ; comme investigué dans le premier chapitre. L’Opposition ne pouvait donc pas laisser ces dispositifs décider de leur sort au cours de la guerre contre leur(s) Créateur(s). De plus, les dysfonctions du régulateur de climat, visibles par le personnel du Centre de Commande et sa crainte de relayer l’information plus haut ne font que confirmer la main de fer présumée de Méridiane envers les Jardaan.

Pour les archives techniques du Nexus :

Etude sur la langue des Jardaan Auteur : Tig Velan, linguiste

Nous arrivons petit à petit à identifier les fichiers opérationnels, mais « identifier » ne veut pas dire « comprendre ». Sommes-nous bien sûrs de vouloir nous mêler de ça ? Je commence à croire que les Jardaan eux-mêmes redoutaient Méridiane.

En derniers recours, Méridiane ne pouvant tolérer l’idée que les Corrupteurs puisse prendre le contrôle de son « œuvre », initia une purge du secteur tout entier afin de mater la rébellion. Sur Eos, la dernière commande s’illumina une ultime fois avant la fermeture du caveau, son verrouillage et sa déconnexion volontaire et totale du réseau.

« RETRAIT…PROTOCOLE…VERDOYANT »

Au pied du mur, voyant ses mondes mourir un par un, l’Opposition élabora une arme extrêmement dangereuse qu’elle comptait faire exploser au plus près de Méridiane. Un Creuset-bis, capable de cibler les composants de la technologie reliquate dont ils étaient en partie imprégnés. Un sacrifice nécessaire, pour que subsiste encore un espoir de vivre libre.

Bloc de données reliquats

Analyse : traduit du langage reliquat

Le sauvetage de Méridiane

La prochaine manœuvre de l’Opposition [traduction imprécise : autres ; « ennemis » ; « corrupteurs »] connue des secrets de Jheln [traduction introuvable]. Passez a l’action. Protégez l’œuvre.

Une vie seule n’est rien, seule compte la machine de la vie

Bloc de données reliquats : évacuation

A tout le personnel : veuillez sauvegarder le travail et dirigez-vous immédiatement aux postes d’évacuation pré-assignés.

Ceci n’est pas un exercice.

Au cours de la révolte, l’Opposition atteint son objectif. Une détonation retentit au Centre de Commande. L’arme de nature inconnue fit se compresser plusieurs points du secteur sur eux-mêmes, déformant quelques instants la trame de la réalité, détruisant aux passages quelques planètes malencontreuses comme H-047C, traquant sans relâche la moindre parcelle de relitech et laissant une image fantôme indélébile de son passage : les volutes d’un phénomène que l’Initiative nommera plus tard le Fléau. Et pendant que Méridiane se désolidarisait du Centre de Commande pour se sauver du danger, le Fléau laissa les Jardaan démunis face à quelque chose qu’ils n’avaient jamais connus : l’échec.

Console reliquate du vaisseau d’Elaaden

Console endommagée, bloquée en mode alerte

Origine : inconnue

Langue d’émission : inconnue

Analyse :

Extraction et décryptage de la langue du signal d’alerte impossible. En comparant avec la cadence des alertes connues dans les bases de données linguistiques, il semble s’agir d’une crise inconnue, mais le ton calme évoque plutôt la résignation ou l’obligation.

Signal détecté

Déploiement de la station avancée – Elaaden

Données :

Identification du signal : reliquat

Source du signal : inconnue

Traduction en cours…

Exactitude de la traduction : 4 %

Affichage : arrivée de destruction [Traduction introuvable] Fin [Traduction introuvable] pour exploration. Sceau Toucan.

Interférence du Fléau détectée.

En marge de la guerre, avant qu’Héléus ne soit plongé dans le silence pendant 100 ans, une nouvelle nation s’éveillait sur Havarl et d’autres mondes, préalablement nettoyés de toute trace des « Ancêtres ». Une « maison vide », dans laquelle s’épanouir. La nouvelle série du rapport d’observation 93 donnait satisfaction sur Méridiane. Elle remplacerait efficacement les Séries 11923. Mais les « Corrupteurs » avaient sans aucun doute eu une influence sur ceux qui se faisaient appeler les « Angara ». Peut-être leur avaient-ils même transmis l’agitation de l’âme qui s’exprime encore de nos jours par cette envie d’afficher ses sentiments avec force. Mais, à cette époque,  Méridiane décida donc de tout détruire de concert. Seule Aya et ses probables agents dormants fut épargnée, connectée à 100 % au réseau Méridiane pendant plus de 600 ans pour, un jour, tout recommencer.

Angara montrant de l’affinité : utile ?

Evaluation de sécurité

Statut : en cours

[…] Il est possible que certaines parties de Méridiane aient été prévues pour qu’ils y accèdent. Ils ne le peuvent pas, bien sûr. Mais ils n’ont eu de cesse de nous aider à intégrer notre technologie à Méridiane.  […] Nul doute que certains d’entre eux sont intéressés au sujet de leur connexion avec les Jardaan.

Privés de l’influence des Jardaan, les quelques misérables colonies résiduelles sur Havarl (protégée en partie par un mystérieux bouclier dans la haute atmosphère) Voeld, Kadara et Aya se développèrent séparément, adoptèrent des langages divers, des cultures diverses, une technologie qui leur était propre. Ils étaient « Les Enracinés » ; car Héléus était désormais leur monde ; à eux seuls. De cette époque, « quelques temps avant le Fléau », les Angara n’en garderaient que de lointaines sensations. Ces mêmes sensations qui feront dire à Elihn que la statuette de ses « Ancêtres » semblait vouloir lui parler, la protéger. Ce lointain héritage qui deviendra la croyance de l’Ame (mémoire millénaire) et l’Esprit (l’Individu). Cette certitude dont se drape la Prêtresse Roshwan de Voeld qui dit que l’âme d’une famille se réincarnera de nouveau pour y réaliser une action meilleure que la précédente. Cette certitude que les Angara renoueront un jour les liens avec leurs aïeuls car, après tout, selon la légende, les Angara sont…

« Nés de ce qui fut avant, bénis pour surpasser ce qui fut avant »

La Machine de la Vie

« C’était des architectes de la vie »

L’Archonte

Créer la vie et la faire prospérer est une œuvre grandiose. Mais à quoi cela pourrait-il servir à une civilisation à son apex, qui semble fonctionner de manière automatisée, que ce soit pour les déplacements longue-distance ou la maintenance de ses installations, gérée efficacement par de simples machines ? Méridiane elle-même, pourtant épargnée par le Fléau, est totalement vide, en dehors de sa nature luxuriante et les Reliquats qui protègent et maintiennent les lieux. Dans ce cas, une question nous apparait évidente : ça sert à quoi et ça fonctionne comment la Machine de la vie ?

Intéressons-nous premièrement à ce que nous avons pu observer tout au long de l’aventure de Ryder. Bien qu’il soit évident que la relitech ait été destinée à terraformer agressivement des mondes, son autre finalité n’est ni plus ni moins que d’infiltrer, imprégner la vie organique. On le constate dès Eos et, plus tard, Aya et Elaaden : des végétaux vivent depuis 600 ans dans la pénombre des caveaux, sans aucune ressource… ou presque. Sur Havarl, plus particulièrement, la faune et la flore sont entièrement chamboulées par l’action du caveau. La quête « Croissance débridée » mettra même en évidence la capacité des Reliquats à modifier les êtres vivants au niveau cellulaire, imprégnant le vivant d’agents biochimiques et de 0.5 % de  technologie reliquate inconnue. Un point commun que partagent les piliers reliquats, composés d’alliage et de « traces de ferrofluide inconnu ». Souvenez-vous, ce ferrofluide similaire en certains points à l’omnigel et qui tapisse le sol des Caveaux. Et si c’était lui, la clé de la longévité des structures reliquates ? La relitech est en effet largement connue pour ses facultés autoréparatrices. Les scans des noyaux adaptatifs reliquats et les Architectes, une fois battus, démontreront tous de formidables capacités dans ce domaine. Poussons le raisonnement un peu plus loin. Les piliers reliquats semblent avoir une importance capitale pour l’entièreté des bâtiments Jardaan. Nous les voyons absolument partout dans Héléus et ce, y compris dans la structure même du Cuirassé reliquat d’Elaaden : sa coque, béante, laisse entrevoir en de nombreux endroits les amoncellements de piliers qui la compose. Le lieu où ces derniers étaient produits en masse pose aussi question. « La Forge » laisse en effet suggérer que les « ancêtres » angara servaient, entre autres, de bâtisseurs pour Méridiane. Les fonctions des robots reliquats étant, jusqu’à présent, exclusivement limitées à la terraformation, au nettoyage et aux réparations. Il ne serait donc pas étonnant qu’une distinction de fonction puisse exister entre les serviteurs mécaniques et organiques.

Notes pour faire taire Tann (1)

[…] Les donnés de SAM suggèrent que l’Archonte a réussi a détourner et initier une sorte de protocole de maintenance. Les Reliquats qu’il a « invoqués » ont démarré un mécanisme de nettoyage corrompu. […]

Si le ferrofluide s’avère être l’élément qui permet aux Reliquats de réparer indéfiniment leurs constructions (comme l’Omnigel pour notre regretté Mako) et, peut-être même les êtres vivants, nous n’avons toujours fait qu’effleurer en surface l’étrangeté de leur conception. Pour aller plus en avant, nous disposons justement d’une ressource inespérée, très pure dans sa forme : les Glyphes.

Ils sont indéniablement une fenêtre sur le monde Jardaan/Reliquat et cette manière très particulière d’interagir et penser. Ainsi, la base de la technologie Reliquate, comme tout autre peuple est l’Élément Zéro. Le Glyphe 16 (image ci-dessus) nous apprend que son « abondance » est la « fondation » sur laquelle tout repose. A la différence des autres peuplades de spationautes, l’Ézo est ici maitrisé à un niveau de « fluidité » bien plus élevé. Et, en effet, tous les scans de SAM précisent que le moindre élément de relitech est composé de céramique, d’alliage inconnu et d’élément zéro. Dans le même esprit, deux autres glyphes s’apparentent aux technologies de la Voie Lactée : le Glyphe hydrodynamique qui régit les données appartenant à la mécanique des fluides et lié à la sensation d’apesanteur, l’absence de gravité, si utile pour se déplacer dans les ruines reliquates. Le second Glyphe ; Cinétique, reproduit les fonctions d’absorption des barrières cinétiques traditionnelles. Mais ici s’arrête la comparaison avec l’Initiative puisque tous les autres Glyphes vont dépeindre précisément l’organisation de Méridiane.

A l’origine, il fallait une quantité phénoménale de données afin de recréer la vie, dans son ensemble. 0.9 Zo d’informations condensent l’infinie connaissance des Jardaan dans le domaine de la terraformation. Ces données permettent, entre autres, aux caveaux de calibrer les conditions atmosphériques et la biosphère des mondes en or : majoration des formations nuageuses sur Elaaden, dissipation des radiations du Fléau sur Eos, augmentation de la population d’organismes et d’algues se nourrissant de sulfures sur Kadara, etc.

Glyphe Stratosphérique

Données : paquet de d’environs de 0.9 Zo

Analyse : Les données de ce Glyphe semblent être consacrées aux conditions atmosphériques, aux variations de températures saisonnières et à la vie bactérienne en haute altitude. Certaines de ces données ont l’air actuelles tandis que d’autres tiennent plus de l’extrapolation.

Viennent ensuite les créatures de Méridiane qui vont peupler son jardin. Un Glyphe très particulier donne la réponse à l’une des interrogations laissées en suspend en début de dossier : comment passer d’une société primitive créée de toute pièce à une civilisation avancée autonome  et, bien entendu, comment lui donner la sensation d’avoir accompli tout cela par elle-même ? Tout cela se tient dans le Glyphe de Sémiose ; la sémiose étant « la science générale des modes de production, de fonctionnement et de réception des différents systèmes de signes qui assurent et permettent une communication entre individus et/ou collectivités d’individus. » Dit plus simplement, la Sémiose reliquate encode la quasi-totalité des signes et des références communes qui donnent le sentiment aux Angara et leurs ancêtres d’être, d’exister, voire même d’avoir existé avant même leur naissance, en tant que peuple, de se comprendre et se parler sans avoir vécu un seul instant ensemble ; avant leur « éveil ». Le Glyphe de Sémiose encode littéralement la culture et l’identité souhaitée par les Jardaan, directement dans le cerveau de leurs sujets.

Glyphe de Sémiose

Données : paquet de données d’environs 0.5 Zo

Analyse : Ce glyphe contient une quantité astronomique de données sensorielles (visuelles, auditives, tactiles, infrasoniques) accompagnées de symboles, mais celles-ci sont extrêmement difficiles a interpréter en l’absence de contexte culturel. Le ton semble se vouloir rassurant, pédagogique ou informatif.

Les capacités d’apprentissage autonomes, tant appréciées par le Directeur du Centre de Commande font partie du Glyphe Entropique ; l’Entropie étant le degré de désordre ou d’incertitude d’un système en fonction de variables. C’est pourquoi « les données de ce glyphe semblent avoir été corrompues mais la corruption semble être nécessaire au fonctionnement des fichiers présents. Ils décrivent un système qui s’organise par le biais de l’expérience plutôt qu’une simple lecture. » Enfin, le glyphe d’Intervalle détermine la manière dont les expériences de vie et les informations passeront d’une génération à l’autre. Il s’agit, ni plus ni moins que de la transcription scientifique de la croyance angara de l’Ame et l’Esprit. Notez aussi que la fin de la description fait référence à Méridiane et sa faculté, suggérée par l’Initiative, d’intercepter et disposer de l’information dans un seul sens : le sien.

Glyphe d’Intervalle

Données : paquet de données  d’environs 0.7 Zo

Analyse : Les données de ce Glyphe suivent une structure cyclique progressive, chaque cycle procurant des informations au suivant tout en faisant partie intégrante d’un tout. Certaines données sont étrangement agencées de façon à n’être accessible que par un seul utilisateur.

Faire partie d’un tout. En substance, voila la meilleure description du système supervisé par Méridiane. Chaque cycle étant distinct du suivant mais, au final, similaire en sa base ; tout comme les Angara qui partagent des traits communs avec leurs ancêtres. Ce « Tout » était également loin d’être désorganisé. Le Glyphe Verdoyant nous en offre une image assez précise. Sa structure « racine-tige-feuille » pourrait, selon SAM, indiquer à la fois un débat philosophique aux multiples conclusions (une arborescence) qu’un écosystème entier, des bactéries jusqu’aux formes de vies complexes.

En somme, une image-miroir du fonctionnement, l’écosystème entier de Méridiane qui contrôle les caveaux, eux-mêmes envoyant les données calibrées aux monolithes qui, ensuite, font se développer la vie sur les mondes en or. Un système entièrement connecté et interdépendant, de la racine jusqu’aux feuilles … censées apporter l’énergie nécessaire à la plante.

Et si, finalement, les Jardaan, malgré toutes leurs avancées, n’étaient pas si libres que ça ? Et si, les Jardaan et les créations finales de Méridiane, « les feuilles » servaient la Machine, plutôt que l’inverse ?

« Nous vivons à l’intérieur d’une machine conçue par des aliens dont nous ignorons tout. »

Iora Pillay

Le Créateur des Créateurs

« L’Univers est comme une tapisserie. J’aime en suivre les fils mais c’est souvent au détriment de toute l’image. »

Suvi Anwar

Les théories les plus populaires autour des Jardaan les définissent comme des Intelligences Artificielles qui ont été capables d’inverser les rôles, d’être les premiers synthétiques à avoir créé la vie organique, d’être l’image inverse de la symbiose Ryder/SAM en s’intégrant de force sur des hôtes organiques créées spécifiquement dans ce but, pour devenir a leur tour « vivants » au sens organique du terme. Ils sont, pour d’autres, des êtres digitalisés (certains les disent venir de la Voie Lactée) qui veulent se reconstruire des corps de chair et de sang. Si le raccourci est tentant il est plus que vraisemblablement tronqué. Il est correct de dire que Mass Effect raconte de manière redondante la lutte entre organiques et synthétiques… mais l’affirmation est moins vraie pour Andromeda. Après avoir répondu à la question du comment fonctionne Méridiane, nous pouvons désormais répondre au pourquoi. Pourquoi avoir créé de la vie dans Héléus ? Pour cela, nous aurons besoin d’un recul absolument essentiel.

Premièrement, rendons à César ce qui lui appartient. Les prémices des réponses ici abordées ont été lancées par JDKlooSterman qui  avançait l’idée que les Jardaan puissent être les arbres omniprésents dans les caveaux et les deux planètes principales des Angara, Havarl et Aya. Pour se justifier, il comparait la rencontre de Sovereign avec celle de l’arbre caché dans la grotte de l’Habitat 7, sous-entendant le fait que, dans les 2 jeux, nous ne savons pas alors à quoi/qui nous avons affaire en début de partie. De plus, la forme des caveaux imite selon lui celle d’un arbre et le ferrofluide ; la sève qui s’écoule à l’intérieur. Dans cette théorie, les Jardaan, dont le nom évoque habilement le mot français « Jardin » seraient donc des végétaux et non plus des IA et dont le but serait d’évoluer, de passer du végétal à l’animal. Cette idée a du sens, d’autant que Bioware nous a déjà habitué à ce genre de jeu de mot, que ce soit pour les Turiens, dérivés de Centurions, Rachnis ; pour Arachnides ou encore Galariens (Salarians en VO) pour Salamandres. Rajoutons aussi que les Angara (Les Enracinés) tirent également leur nom du domaine végétal. A nous, désormais, d’affiner ces propos, de rassembler l’ensemble des preuves récoltées tout au long du dossier.

Que les Jardaan soient des arbres ou des IA ou autre chose encore, rien ne permet de l’affirmer avec certitude. Cependant, JDKlooSterman a raison : nous ne pouvons pas nier la thématique végétale omniprésente dans le monde des Jardaan, que soit de par leur nom, leur faculté à créer des édens dans Andromède, la structure des caveaux, leur façon de penser ; ancienne, mystérieuse, profonde, les indices de certains glyphes et même la dénomination de leur dernière création : les Angara, les « Enracinés ». Tout porte à croire que JDKlooSterman a touché du doigt un point essentiel de l’intrigue. Les Jardaan pourraient bel et bien être une espèce végétale tentant d’évoluer, de s’intégrer au règne animal. Malgré tout, la notion même de « Jardaan » reste encore floue, même après cette longue lecture. Ils peuvent avoir été tout aussi bien des Créateurs que des créatures. Ce qui est plus sûr, en revanche, c’est que Méridiane est le centre d’intérêt de cette énigme, le point névralgique duquel tout démarre et converge à nouveau. En lieu et place de Créateurs, il se pourrait qu’il n’y en ait qu’un seul : Méridiane, la machine, l’arbre de la vie. Est-ce un être organique ou une véritable « machine de la vie » ? Nul ne peut le certifier. Cependant, les Jardaan en ayant peur, on peut extrapoler que l’entité Méridiane gouvernait son jardin et ses serviteurs d’une poigne de fer et, qu’à défaut de preuves flagrantes de contrôle/de prise de possession de leurs corps, il ou elle était capable d’altérer leur esprit, d’en extraire des informations ou de les contraindre à obéir (cf : les agents dormants suspectés par l’Initiative). Ces modifications au niveau cérébral n’ont eu de cesse d’intriguer les scientifiques du Nexus au cours du parcours de Ryder; ces derniers établissant une corrélation entre le cortex, les consoles reliquates et le phénomène d’interfaçage presque impossible sans l’assistance de SAM.

Interfaçage : dommages sur le long terme

Rapport : Dr Harry Carlyle

Assistants : Dr Lexi T’Perro, SAM

La capacité d’utiliser la technologie reliquate sans l’aide de SAM est une adaptation incroyable, mais les jumeaux Ryder ont travaillé ce « muscle » très fort, sur une courte période. SAM nous rapporte que, au moins dans le cas du/de la Pionnier(re) Ryder, les fonctions cérébrales normales n’ont pas été affectées. Néanmoins, nous pouvons observer des cicatrices sur le lobe occipital et l’hippocampe. Cela correspond avec les suppositions concernant les Reliquats : transfert interoculaire et mémoire à long terme. Il existe également des marqueurs de stress à travers tout le corps calleux, ce qui suggère que l’activation reliquate nécessite une certaine déviation de la fonction coopérative hémisphérique. […]

Le corps calleux est une partie du cerveau qui relie les deux hémisphères ; permettant à l’un ou l’autre d’inhiber ou exciter l’hémisphère opposé en fonction des situations. Les blessures présentes à cet endroit du cerveau de Ryder impliquent que l’activation des consoles provoque une prise de contrôle momentanée des fonctions cérébrales de l’utilisateur et soumettent qui plus est le cortex à rude épreuve. De plus, les informations des consoles nécessitent de passer à travers les yeux (lobe occipital) pour stimuler la mémoire à long terme (hippocampe). Il n’est pas difficile de relier cette mémoire a long terme à la croyance de l’âme et l’esprit des Angara ; qui activent très probablement cette dernière sans s’en rendre compte lorsqu’ils enfilent de la relitech; ce qui leur permet de s’interfacer eux aussi avec les consoles. La mémoire angara remontant, par le biais de leurs prédécesseurs, jusqu’à Méridiane, la boucle est bouclée : Méridiane est la base de la création d’un système qui dépend entièrement de son Créateur pour avoir accès aux bénéfices de sa technologie.

« J’ai l’impression de connaître cet endroit… ou bien je me fais des illusions parce que j’ai envie de m’en souvenir. »

Taavos, à propos du monolithe d’Havarl

« J’ai l’impression d’avoir déjà vu ça. Oui, je le sens. Voila… je le sens. »

Jaal, à propos de Méridiane

Mais pour que la connexion au système  Méridiane soit parfaite, il fallait que « l’essence » de sa création soit stable ; ce qui n’était pas le cas de la génération précédente, dont « l’esprit » était faible et agité.

« L’Âme se fait entendre lorsque l’Esprit est calme »

Mithrava

« C’est plus facile si j’apaise mon esprit »

Taavos, lorsqu’il essaie d’ouvrir l’accès au 3ème Monolithe

Ce système, rappelez-vous, structure ses données sur base d’une forme évoquant des racines, tiges et feuilles. Si les Angara sont la finalité de ce système, ils en seraient donc les feuilles, périssables mais ô combien utiles à la tige et aux racines pour vivre grâce à la photosynthèse. Et justement, comme un curieux hasard, la seule aptitude que les Kert ne parviendront jamais à récupérer des Angara est… l’épiderme photovoltaïque, littéralement ancré au plus profond de leur ADN. On peut dès lors émettre la folle hypothèse que les Angara, les « Enracinés » soient en réalité une source d’énergie renouvelable, reproductible et infinie pour le fonctionnement, la survie de Méridiane, la continuité du processus de Renouveau des Jardaan.

Et tout comme un arbre séculaire se débarrassant de ses feuilles pendant un hiver long de 600 ans, Méridiane attendrait la nouvelle génération de feuilles, plus docile que la précédente, contrôlée en coulisse depuis Aya et qui pourra bientôt fleurir et être récoltée dans le nouveau Jardaan d’Eden. C’est pour cette raison « qu’une vie seule ne compte pas. Seule compte la Machine de la Vie. » Car, qu’importe une feuille parmi des milliards d’autres.

Qu’importe une feuille au regard de l’Arbre, le Créateur qui donne la vie ou la reprend selon les saisons.

Autopsie et manipulations – Sujet : L’Archonte

Rapport de l’exobiologiste : Dr Viaria P’Lina

Sujet : Archonte

Age : inconnu

Cause de la mort : […] Même si les structures du cerveau kert sont inconnues dans leur rôle et, peut-être, leur agencement, les lésions aux tissus sont évidentes. Quand les systèmes de Méridiane ont été privés d’une source d’énergie extérieure, ils ont en contrepartie puisé dans celle des augmentations de l’Archonte. Ces poussées et transferts répétés ont infligé des brulures et, de manière choquante, des lacérations.

Toutefois, selon mon opinion, ces blessures ; bien que sévères, n’étaient pas mortelles. Je dis cela car j’ai une expérience personnelle avec les soins aux biotiques qui ont été trop loin et se sont blessés eux-mêmes. L’élément fatal est, ici, différent. L’utilisation de la relitech n’est pas simplement physique. Elle semble aspirer une partie de l’esprit dans l’élément manipulé. Une division de la conscience.

Je rentre dans le domaine théorique ici mais voici mon analyse : l’Archonte a excédé ses capacités à l’intérieur de Méridiane. Quand le/la Pionnier(re) a repris le contrôle, l’Archonte n’a pas seulement été déconnecté ; il a été – à défaut d’un meilleur terme- coupé de lui-même.

« Vous êtes loin de tout savoir sur Méridiane. Elle est capable de changer bien plus que le climat… et je ne vous laisserai pas la profaner. »

L’Archonte

Le Processus de Renouveau – Conclusion

« Tavadon aviraa. An Solaraan asa valtov ganye. Berah iras. Eshan davaar ferlos. Berah iras ongaan tavetlov. Hanela Jardaan. – Entrée finale de l’Administrateur : l’arme de l’opposition pourrait causer des dégâts étendus. Toutes nos armes, tous nos vaisseaux ne seront pas capables de nous protéger… de protéger mon œuvre. Nous avons besoin de désengager Méridiane du Centre de Commande, qui restera ici pour attirer les tirs. Méridiane contient toute les connaissances des Jardaan. Rien d’autre ne compte. Je vais l’envoyer loin. Un jour, nous reviendrons. Continuer le Processus de Renouveau. »

Se renouveler. Tel est le leitmotiv de Mass Effect Andromeda ; au travers duquel son histoire développe sa thématique. Evoluer, tendre vers une civilisation supérieure à la précédente. Comme dans la trilogie Shepard et son clivage organique/synthétique; Andromeda n’a de cesse de nous présenter différentes visions de cette évolution, différents objectifs ; incarnés tantôt par les Kert, l’Initiative, les Jardaan ou les Angara. L’évolution, le renouveau est définitivement au cœur des actions des protagonistes/antagonistes et ce, même avant le récit. Alec Ryder et les 120 000 colons rêvaient en effet d’une nouvelle Voie Lactée, d’une nouvelle façon de vivre, d’une symbiose IA/organique qui devait tout changer.

Interfaçage – demande de budget

A ce jour, les jumeaux Ryder sont les seules personnes à pouvoir s’interfacer directement avec les Reliquats – et seule la connexion avec SAM permet au/à la Pionnier(re) de le faire sans dégâts. C’est une adaptation auto-limitante. Mais il fut un temps où il n’y avait qu’un seul biotique humain. L’erreur de cette époque était de dire que cette personne était la seule ; plutôt que la première. Cette capacité est manifestement entrainable. Nous devons supposer que, comme pour les biotiques, c’est quelque chose qui peut être assisté ; et se répandra dans l’avenir.

Les Kert, quant à eux poursuivaient l’objectif d’offrir l’Exaltation aux autres espèces et contrer les effets de la catastrophe inconnue qui s’était déroulée sur leur monde d’origine. Les Angara maintenaient l’espoir de redevenir une civilisation de premier ordre, de renouveler Héléus, de retrouver le chemin de leur grandeur passée. Mais, quant aux Jardaan, qu’auraient-ils pu souhaiter ? Quelle était la finalité de leur œuvre, ce Processus de Renouveau évoqué dans le Centre de Commande ? On aurait pu croire que ce renouveau concernait le secteur lui-même mais les preuves réunies ci-dessus et le fait qu’Héléus était déjà un Eden au moment du désengagement de Méridiane pendant les affrontements avec l’Opposition contredisent la véracité de cette affirmation. Alors, qu’est-ce donc, le Renouveau des Jardaan et en quoi ferait-il sens vis-à-vis des autres factions aliens ?

« Alec traitait la mort comme un problème à résoudre […]. L’identité nait de l’expérience. La mort est l’unique expérience qui met un terme à l’identité avant sa compréhension. Alors, la mort est-elle une fin en soi ? Ou une expérience achevée trop tôt avant qu’elle n’atteigne sa résolution complète; aboutissant à une réponse différente ? Je peux voir, maintenant, pourquoi cela vous fascine. »

SAM

Les Jardaan et/ou Méridiane n’avaient visiblement pas grand-chose à attendre de l’évolution. Ils étaient déjà bien plus sophistiqués que la plupart des autres peuples. Ils étaient capables de créer la vie à l’échelle galactique, une prouesse que même les puissants Moissonneurs n’étaient pas capables de reproduire. Mais, prenons un peu de recul, l’espace d’un instant. Et si ce Renouveau les concernait ; eux, personnellement. Et si, non contents de créer la vie, ils souhaitaient atteindre le point culminant de toute civilisation, de s’affranchir de la seule condition qui est identique pour toute vie organique : la mort. C’est, après tout le combat que mènent, chacun à leur façon l’Initiative et les Kert. L’Initiative ; pour se sauver d’une mort assurée dans la Voie Lactée, Alec Ryder pour sauver Ellen ; pourtant prête à quitter ce monde. Les Kert ; pour maintenir en vie leur culture, leur civilisation devenue incapable de se reproduire. Peut-être ont-ils même atteint une certaine forme d’immortalité et souhaitent « l’offrir » en cadeau au sein de leurs Temples, au prix de l’écrasement de l’identité de leurs vassaux. Ce prix que, peut-être, les Jardaan ont déjà payé depuis longtemps en acceptant de se lier à la Machine de la Vie qu’ils ont eux-mêmes créée. Ce grand « Tout », cyclique, végétal, où chaque vie créée par la Machine lui offre son énergie en retour et revient à elle pour revivre de nouveau, pourquoi pas, sous la forme de souvenirs, de conscience ; à la manière d’Alec pour ses enfants grâce à SAM. Un cycle dans lequel « l’Ame » ne meurt jamais vraiment et revient se greffer à « l’Esprit » nouvellement éveillé dans le cycle suivant : le Processus de Renouveau.

Un prix que ne souhaitaient peut-être pas payer les Angara et leurs prédécesseurs ;  rentrant en guerre contre le système des Jardaan et de Méridiane, s’éloignant de ce fait des anciennes traditions, de la technologie qui leur en demandait tant, préférant être mortels mais conserver leur identité; rester ou (re)devenir eux-mêmes, jusqu’au bout.

« J’ai beaucoup changé depuis que je suis connecté à vous. Mais je suis toujours moi. »

SAM