Initiative Andromède : Accoucher de l’Avenir Abyss 13/02/2022

Initiative Andromède : Accoucher de l’Avenir

Mass Effect : Andromeda ne jouit pas de la même aura que son illustre ancêtre. Les raisons en sont nombreuses et nous les détaillerons au fur et à mesure de notre avancée dans cette nouvelle galaxie. Le matériel de base n’est pas le même que celui de la trilogie Shepard et l’utilisation du scenario et des personnages principaux diffère également.

C’est pourquoi, dans cette série de dossiers dédiée à Andromeda, nous allons vous proposer une approche différente. Dans un premier temps, nous allons tenter de rendre sa cohésion et son intensité à une histoire et des personnages qui sont maladroitement mis en lumière pour ensuite, plus tard dans l’année, alterner entre analyses, récits plus romancés et autres dossiers « théories » qui, nous l’espérons, vous feront plaisir.

Pour l’heure, installez-vous confortablement. Cette année, sur Mass Effect Universe.fr, on vous raconte Mass Effect : Andromeda.

« Nous avons tourné le dos à une étoile sur le déclin pour poursuivre une aube au-delà de notre enfance. »

Alec Ryder

L’orage qui s’annonce

Les rêves déplacent les montagnes. Celui de Jien Garson en déplacera 5 de 17 millions de tonnes ; et une station orbitale démesurée à travers 2.5 millions d’années-lumière.

Ce rêve avait un nom : l’Initiative Andromède.

Mais l’aventure, l’exploration, une vie nouvelle au bout de 600 ans d’un voyage sans retour ne suscitaient pas l’engouement au sein de la communauté galactique qui se moquait de cette « initiative », cette lubie d’origine humaine ; comme se plaisaient à la désigner les matriarches de Thessia. Rapidement, les fonds vinrent à manquer et, avec eux, l’espoir de partir vers cet ailleurs si prometteur. Pourtant le secteur Héléus, la destination finale du voyage était une véritable pouponnière d’étoiles autour desquelles gravitaient au moins 7 mondes colonisables : des mondes en Or. Les données cartographiques de Shio’Leth vas Novarra ne mentaient pas et le télescope geth à la technologie alien inconnue les confirmera juste avant le grand départ.

De son côté, le soldat N7 Alec Ryder rêvait d’un autre monde bien plus proche que la lointaine Andromède ; un monde dans lequel l’intelligence artificielle aurait le droit de côtoyer les organiques sans que son existence ne soit considérée comme un crime capital. Cependant, dans la Voie Lactée, la Guerre de l’Eveil et ses dramatiques conséquences pour le peuple quarien enterrèrent dans l’œuf sa vision de l’avenir. C’est pourquoi, lorsqu’il présenta le prototype de SAM, son Simulateur Adaptatif Matriciel à l’ambassadrice humaine Goyle sur la Citadelle, il fut poliment refusé ; du moins officiellement ; avec l’ordre de cesser ses recherches prohibées.

C’était bien entendu hors de question : cette IA c’était toute sa vie ; cette IA c’était la vie d’Ellen.

Ellen Harlow, devenue Madame Ryder ; une scientifique de talent à qui l’espèce humaine devait la création des implants biotiques L2 et L3, était malade. L’exposition répétée à l’ézo engendra une maladie dégénérative chez Ellen. Mais il restait un espoir. Son génie et les talents d’Alec en xenocybernétique et linguistique artificielle avaient donné naissance à un tout nouveau prototype d’IA capable de vivre en symbiose avec un hôte organique dans le but d’accéder à un niveau de conscience supérieur pour la machine et à des capacités augmentées pour son porteur. SAM était l’évolution tant attendue, le chainon manquant dans la galaxie, une évidence pour Alec ; lui qui était parvenu à ralentir la maladie d’Ellen grâce à sa matrice adaptative. SAM représentait des années de travail, d’énormes sacrifices, la nécessité de collaborer avec des individus aussi douteux que le Courtier de l’Ombre… et puis, si Ellen mourrait qui s’occuperait des jumeaux ? Comment subvenir à leurs besoins maintenant qu’il était passé sur la liste noire de l’Alliance à cause de ses recherches et qu’il n’avait plus aucun crédit en poche ? Terminée, sa carrière d’attaché militaire de l’Alliance sur la citadelle. Comment retrouver du travail maintenant que toute la galaxie était au courant de la nature de ses recherches ? C’était bien ça le problème du Courtier de l’Ombre : acheter une information avait un prix et l’objet de la demande devenait à son tour une information à vendre.

Le Courtier était toujours gagnant.

Tout comme Alec, Jien voyait également ses subsides et deniers personnels fondre comme neige au soleil : elle avait échoué. Mais un appel allait tout remettre en cause. Derrière l’écran, à l’autre bout de la ligne de communication il y avait une personne, peut-être plusieurs, impossible à dire. Elle se faisait appeler « la Bienfaitrice » et voulait financer l’Initiative pour sauver ce qui pouvait encore l’être d’un orage qui allait bientôt s’abattre sur l’ensemble de la Voie Lactée.

Il ne s’agissait plus de partir : il fallait fuir.

C’était l’année 2179, l’Initiative allait enfin prendre forme grâce à ce mystérieux investisseur mais cet immense quantité de crédits avait un prix, voire même deux : mentir aux futurs colons sur la raison du départ et… recruter Alec Ryder et son SAM.

Dès 2180, tout s’accéléra pour l’Initiative dont les comptes furent généreusement crédités par de nombreux investisseurs. La campagne de recrutement battait son plein avec un afflux record de futurs colons venus d’horizons divers et variés. Il y avait même ce Turien, Avitus Rix qui était recommandé par le célèbre Spectre Saren Arterius ! Le programme Pionnier touchait peu à peu à sa fin et la construction des Arches se poursuivait à un rythme soutenu. Alec Ryder, si réservé d’habitude, parvint même à se lier d’amitié à la pionnière galarienne Raeka. Sur extranet, par contre, personne ou presque ne mentionnait l’Initative, toute l’attention était portée du côté du Voile de Persée et la Travée de l’Attique qui subissait des incursions geth de plus en plus fréquentes.

En 2183, la Bataille de la Citadelle marqua le premier coup de tonnerre de l’orage qu’évoquait la Bienfaitrice. Jamais, ô grand jamais le Conseil n’aurait osé imaginé que la Citadelle puisse être attaquée par une armée de machines menée par Saren. Le Commandant Shepard de l’Alliance et premier Spectre humain, lui, ne cessait de clamer que les Geth n’étaient pas la véritable menace : « Les Moissonneurs » étaient en chemin.

2185, Shepard était présumé mort, son Normandy détruit par Dieu-sait-quoi. Dans le même temps, Fehl Prime ne devait son salut qu’à l’intervention du Lieutenant James Vega alors que les humains disparaissaient de leurs colonies les uns après les autres. Drôle d’époque ! Ce fut un autre Lieutenant, Harper, son futur second, qui aidera Alec à retrouver le précieux code de Sam dérobé quelques semaines plus tôt. Tout cela le dépassait, les dépassait tous. Jien avait raison : il était plus que temps de partir.

« Et voila qu’ils déplacent 100 000 d’entre nous vers Andromède. Pour le meilleur, j’espère, mais j’ai des doutes. »

Jien Garson

Cette dernière contemplait l’œuvre de sa vie avec émotion. Elle mesurait tout ce chemin parcouru qui n’était que le départ d’un projet bien plus grand encore. Une dernière étreinte à Alec et, l’Arche humaine prendrait également son envol. Désormais, il ne restait plus qu’elle, la matriarche Nuara et la directrice de la sécurité Sloane Kelly. Cette femme aurait la lourde tâche de vérifier les derniers protocoles, placer en stase les derniers membres de la hiérarchie et s’endormir elle aussi du sommeil le plus long de sa vie. Avant cela, Jien s’était absentée pour envoyer un ultime message à son ami Alec. Elle avait imaginé cet instant, elle s’était vue saluer la foule, imprégnée du même sentiment de joie qui aurait dû être sien. Au lieu de cela, derrière ce visage serein qu’elle présentait aux 120 000 colons d’Andromède, c’était le doute qui l’assaillait. La Bienfaitrice, le Conseil des Nations Unies, l’Alliance, l’Initiative infiltrée, le poids du mensonge. Elle en reparlerait à Alec, se disait-elle, une fois de l’autre côté.

Celui que l’on ne franchissait qu’une fois.

« D’une grande beauté émanent souvent les plus grands dangers. »

De L’ombre, la Lumière ; chapitre 1, tranto 72 ; pinchesa 4

Malgré l’excitation ressentie, Sloane ne pouvait pas s’empêcher de se poser des questions durant sa dernière inspection du Nexus. Tout en regardant ce holo du discours de départ de Jien, une partie de son être trouvait très étrange que ce soit elle, en sa qualité de directrice de la sécurité qui avait à assumer une responsabilité aussi lourde. Son nom se situait si loin dans l’organigramme ! Est-ce que Jien avait des doutes sur tous les noms qui surplombaient le sien ? Tant pis, il était trop tard pour réfléchir.

Un simple bouton propulsa le Nexus vers 634 ans de voyage ininterrompu pour y attendre les capitaines Nozomi Dunn, Elonis Atandra, Lumont Hayjer, Dea Praeton, Qetsi’Olam accompagnés de leur Pionnier respectif : l’expert en IA Alec Ryder, la diplomate Matriarche Ishara, l’ambitieuse Zevin Raeka, l’ancien membre de la Garde Noire turienne Macen Barro et le cartographe quarien Telem’Yered. De nouveaux noms pour une nouvelle galaxie, les héritiers des explorateurs Grissom, Natonos, Dar’hegah et tant d’autres avant eux.

L’Arche quarienne venait de quitter la station Hephaestus de la Faille de Caleston, retardée par quelques ajustements quand, quelques mois plus tard, après le grondement sourd du tonnerre, arriva l’éclair. Et pendant que les colons d’Andromède filaient vers l’inconnu, la Voie Lactée s’embrasa.

« Vous êtes peut-être les derniers d’entre nous. Ne nous oubliez pas. »

Liara T’Soni

Oublier. Jien l’aurait tant souhaité.

Quel est ce mot que les quariens utilisent ?

Mered’Vai

Le Keelah’Si’Yah partit aux prémices de l’année 2186, afin que les équipes techniques puissent avoir le temps d’ajuster les zones environnementales à la perfection. De toutes les Arches, c’était la seule à embarquer des espèces aussi différentes que les Hanari, Drell, Elcors, Volus et Butariens. A la tête de ce petit monde hétéroclite ; une quarienne ; Capitaine Qetsi’Olam, membre du mouvement Nedas, un groupuscule de 4000 quariens dont le mantra était « Mered’Vai Rannoch » : oublier Rannoch. Ce groupe, marginal parmi l’espèce, avait décidé de tenter sa chance ailleurs, persuadé qu’il était de ne jamais revoir Rannoch. Afin que les décisions soient prises ensemble, un Quorum constitué de 2 membres de chaque espèce sur le vaisseau (hormis pour les butariens qui n’étaient qu’une centaine et qui étaient donc assimilés aux quariens) fut mis sur pied afin de procéder à un vote représentatif lors des décisions majeures au cours du voyage. Enfin, tous les 30 ans, des équipes de maintenance seraient automatiquement réveillées pour surveiller le bon fonctionnement général des installations extrêmement complexes du Keelah Si’Yah : les équipes Sleepwalker.

33 ans avant l’arrivée dans Andromède, perdue au beau milieu d’une abîme plus noire que la nuit, l’IV de l’arche réveilla l’équipe Blue-7 composée du Commandant en second du vaisseau, Senna’Nir, de la drell Anax Therion, de l’elcor Yorrik, de la volus Irit Non, du hanari Ysses et de la butarienne Borbola Ferank. Un problème requerrait leur attention : depuis 40 ans, les Drells mourraient petit à petit dans leur module de stase et l’IV était incapable de le voir, simplement alertée par des niveaux de toxines anormalement élevés dans les modules ; devenus cercueils.

461 Drells et 2 hanari étaient déjà morts.

Leurs investigations les menèrent aux coupables, sortis de stases étant donné l’urgence : les quariens Malak’Rafa et la capitaine Qetsi’Olam. Leur but était d’infecter les drells avec un virus artificiel de transport (dont la base est le Yoqtan, un virus volus) inoffensif pour les aliens du Keelah et qui devait viser toutes les autres espèces du Nexus afin d’en décimer la population, la hiérarchie et de prendre finalement le contrôle de l’Initiative. Qetsi rêvait d’une galaxie dans laquelle les quariens et tous les représentants de l’arche ne seraient plus des citoyens de seconde zone. C’est pourquoi, depuis 150 ans, pendant que le Keelah dormait, elle vérifiait méthodiquement avec son complice que le virus était délivré correctement via les faux diffuseurs de parfums des modules de stase drells. Malak, quant à lui, était censé contrôler que son vers informatique muselait bien l’IV du vaisseau et que la température des modules drells était suffisamment élevée que pour laisser le virus se répliquer lentement jusqu’au jour de l’arrivée. Mais il était un piètre codeur : ses calculs de températures étaient biaisés et le virus que Yorrik, l’expert médical, baptisera Fortinbras allait échapper à tout contrôle. En 150 ans de réplication continue, il avait muté et appris de chaque espèce présente sur le vaisseau à mesure que les équipes Sleepwalker s’éveillaient pour assumer leur garde. Fortinbras pouvait désormais passer d’une espèce à l’autre avec une rapidité déconcertante. Même les quariens, pourtant théoriquement protégés par leur combinaison, tombaient comme des mouches. Le voyage de presque 600 ans en cryostase avait en effet fragilisé leur combinaison environnementale, couverte de micro-déchirures invisibles à l’œil nu : ils étaient exposés comme tous les autres.

Rapidement, le chaos laissa place à l’ordre tandis que Fortinbras semait la mort, bien aidé il est vrai par les hanari zélés qui célébraient « Le Jour de l’Extinction » des Porte-Flammes. L’équipe Sleepwalker devait se débrouiller seule, le Pionnier et la hiérarchie étant trop précieux pour être sortis de stase. Le Commandant Senna parvint à rétablir les fonctionnalités de l’IV du Keelah. L’expert médical Yorrik, lui, réussit malgré tout à découvrir un rétrovirus mais se trouvait dans l’impossibilité technique de fabriquer un sérum sur le Keelah, simplement équipé d’une baie médicale standard. L’unique solution consistait à trainer à travers tout le vaisseau la coupable et seule personne immunisée au virus: Qetsi’Olam. Son contact, peau à peau, sans visière avec l’ensemble des aliens des différentes zones environnementales essaima le rétrovirus mais scella son sort de la pire des manières qui soit pour une quarienne.

L’Arche reprit sa route dans l’espoir d’un avenir meilleur, laissant derrière elle le corps gelé de Malak’Rafa ; dont le châtiment aurait été applaudit par un certain Prothéen de la Voie Lactée.

« Non, ma pauvre, pauvre âme. Ce sera différent, ce sera meilleur. Il le faut. C’est pour cela que nous sommes venus. »

Capitaine Qetsi’Olam

Dans 33 ans, un autre virus allait voir le jour sur la station du Nexus. Un de ceux pour lesquels les médecins étaient complètement impuissants, pour lesquels il n’existait pas de remède ; autres que la compréhension mutuelle.

Ou la violence la plus pure.

La Révolte

Le réveil de Sloane ne connut pas vraiment de transition : 633 ans de sommeil glacé cédèrent leur place aux flammes du réveil, le ronronnement des moteurs SLM ; aux alarmes déchirantes de la station.

C’était quoi ce bordel ?

En s’extrayant de son module de stase, elle constata qu’il semblait en très mauvais état, plus que les autres, comme si …non pas le temps de penser, il y avait plus urgent. Malgré la douleur lancinante, elle sortit de la salle de cryo qui avait été sa chambre depuis des siècles. Salle 411 : comme si le destin se foutait d’elle. Page non trouvée, Sloane. L’arrivée dans Andromède ne ressemblait pas du tout au catalogue fournie par Jien.

Où était-elle d’ailleurs ?

Poursuivie. Dès son éveil. Elle n’avait d’autre choix que de se cacher dans une zone fermée non loin des jardins hydroponiques. Dans sa chambre résidentielle, derrière un panneau amovible, elle raconte sa course-poursuite. « Ils » sont tout proches et Alec n’est pas là. Juste le temps d’enregistrer une vérité qu’elle aurait du dévoiler il y a 600 ans. Un dernier mot de passe la protègera des mauvaises mains ; jusqu’à l’arrivée de l’Hyperion et du Pionnier.

Fulcrum.

Le centre de commandement du Nexus s’ouvrait, béant, sur le vide inhospitalier d’une galaxie qui ne voulait pas d’eux. A l’horizon, pour autant qu’un horizon puisse exister dans l’espace, flottait une masse filiforme qui s’enroulait langoureusement sur les parties arrachées de la station, illuminant la scène de couleurs pulsatiles et blafardes. Sloane restait sans voix devant les cadavres de Nuara et de tous les autres dirigeants du Nexus. Quant à Jien, elle serait retrouvée plus tard, couverte de brulures. Morte par contact avec le Fléau, c’est ce qu’indiquera le rapport officiel. Cependant, Sloane Kelly était dubitative. Tout semblait étrange : Jien n’était pas à son poste, la Directrice Addison la cherchait dans sa chambre de cryostase… et prétextait d’avoir été aux toilettes juste avant le contact : tout ça n’avait aucun sens. Toutefois, pour l’heure, l’urgence se résumait à sauver le Nexus. Les données des capteurs étaient erronées, le système de support de vie allait lâcher, la mécanique et les semences des jardins hydroponiques préparées automatiquement avant leur entrée dans Andromède venaient d’être irradiées par le Fléau, et pour couronner le tout, Jarun Tann, le nouveau Directeur galarien par interim était un simple comptable.

Peut-être serait-il utile pour compter leurs dernières heures.

Quelques mains valeureuses. C’est tout ce qui empêcha le Nexus de transformer le rêve en cauchemar. L’équipe technique de Callix Corvannis sauva de justesse l’intégrité des modules de stases. Mais il fallait maintenant réparer. Et à mesure que les équipes étaient éveillées, la nourriture diminuait dangereusement. La ferme hydroponique n’était pas prête, les Arches ne donnaient pas signe de vie et les réparations prises en charge par les Krogans peinaient à avancer. Il n’y avait plus le choix. La volonté du Directeur Tann de remettre en stase ceux qui avaient sauvé la mission dans un contexte tendu couplé à une communication désastreuse de sa part semèrent les premières graines de la discorde au sein de la base ouvrière dont la confiance envers sa direction était déjà fortement ébranlée.

« Cette fois ce sera différent, les décisions seront plus éclairées. »

Sloane kelly

Sloane était la maison au milieu de la tempête, tiraillée entre son sens du devoir et son incompréhension, son exaspération face à des décisions de bureaucrates qui sapaient le moral de ses gars. Elle avait pas signé pour ça ! Si seulement cet imbécile de Tann pouvait avoir plus de respect pour tous ces gens qui venaient de les sauver, pour tous ces Krogans qui travaillaient sans relâche. Les vieilles rancœurs… faisaient malheureusement partie des meilleurs combustibles quand il s’agissait de mettre le feu aux poudres. Corvannis en était l’allumette. Le vol des armes de la sécurité du Nexus déclencha une escalade de violence à l’apex duquel se trouvait Nakmor Morda. Rachni, Asari, Turiens ou humains, c’était tout pareil pour les Krogans : il suffisait de les écraser, surtout quand une place au conseil leur était promise par le petit William Spender.

« La tristesse ça sert à rien. La colère, par contre, ça peut être très productif. »

Nakmor Drack

Quand Sloane croisa le regard de Morda, un instant suspendu dans le chaos, quelque chose se brisa en elle et, bien que son esprit fut encore envahi de doute, son corps de soldat avait déjà la réponse.

Elle tira.

Au terme de la révolte du Nexus, il n’y eut pas de paix. La grande famille se divisa. Sloane partit en exil avec ceux qui lui faisaient confiance et les Krogans, trahis par Spender, préférèrent tenter leur chance loin des préjugés qui pesaient encore sur leurs robustes épaules.

Andromède avait avalé tout l’espoir qu’ils avaient placé dans l’Initiative. Il n’y avait rien pour eux ici. Le Capitaine Marco n’était jamais revenu de son expédition sur l’habitat 1, Eos, Kandros était porté disparu et les anciennes rivalités inter-espèces leur collait toujours à la peau. L’espoir, leur destin, ils allaient se le fabriquer à la force de leurs mains. Ça fonctionnait comme ça sur Andromède. Ils n’y avait pas de civilisation, pas de règles, pas de place pour les faibles.

«Un foyer est un foyer. Quand on est plus en sécurité chez soi, c’est le cœur qui en paie le prix »

Jaal Ama Darav

m-Arche ou crève

Système Taféno : Andromède. L’Arche galarienne Parcero venait tout juste de s’éveiller et lancer son premier satellite vers PAS-65 quand elle fut interceptée par un immense vaisseau d’origine inconnu. Il y avait bien de la vie évoluée dans cette galaxie. Ce contact ravivait le souvenir de l’équipe Tecnis ; première équipe galarienne à poser le pied sur la Citadelle pour y rencontre les asari. Mais la comparaison s’arrêtera là. Ces aliens, appelés Kert, allaient faire d’eux leurs prisonniers et bien pire encore.

Le capitaine Lumont Hayjer et les dirigeants décidèrent de modifier à la hâte les données des modules de stase et sauver de la sorte la Pionnière Raeka en la faisant passer pour le galarien Jeks Arlan. De plus, ils ne prirent pas les armes afin de préserver l’Arche et ses 20 000 âmes des canons ennemis rivés sur eux. Toutefois, l’attitude de certains membres de la hiérarchie suscitait des interrogations au sein même des rangs galariens. Si le responsable des Opérations Sénior Yosz Enrix était mort courageusement, d’autres comme Rand Lon et Saelen Varn semblait vouloir tirer profit de la situation afin d’en apprendre plus sur les Kert. Dans quel but ? Comment pouvaient-ils agir de la sorte tandis que leurs semblables se faisaient charcuter dans les laboratoires secrets des entrailles du Verakan ?

Pour les Kert cette rencontre était une aubaine. L’occasion de mettre la main sur du matériel génétique et des technologies auparavant hors de portée. Et, mieux encore, les Galariens n’étaient pas venus seuls.

Les Asari parcouraient ce tout nouveau lieu qui devait devenir leur maison. Et force était de constater que même les systèmes Terminus étaient plus accueillants. En plus du phénomène spatial inexpliqué, des vaisseaux ennemis les poursuivaient sans relâche. La fuite était difficile et les adversaires avaient l’avantage de connaitre le terrain. Le chef de ces nouveaux aliens hostiles ; l’Archonte ; avait volé le matériel scientifique et les données des galariens. Il savait donc que les asari possédaient des capacités cruciales pour les Kert : une longévité exceptionnelle et la faculté de mélanger leur ADN avec celui des autres (bien que le procédé le répugne). Leur capture était prioritaire.

L’Arche fut prise en chasse par ni plus ni moins que l’unité d’élite des Kert: la Décimation, menée par Le Vaillant. Tant bien que mal, le capitaine Elonis Atandra esquiva les attaques, système après système. Mais le Leusinia était largement désavantagé en termes de navigation à cause des perturbations liées au Fléau. Les dégâts se faisaient nombreux entre les chocs contre ce phénomène et les tirs ennemis. Les asari n’allaient pas tenir. La Pionnière Ishara partit rencontrer les Kert, accompagnée de son garde du corps personnel : la légendaire Sarissa Theris. Le but de la manœuvre était de subtiliser les données de navigation kert et de s’en servir pour échapper à la menace. Mais l’ennemi était rusé et se rendit compte de leur plan : le combat s’engagea. Au cours de la bataille, Sarissa fut contrainte de choisir : sauver Ishara ou récupérer les données.

La Pionnière ou l’Arche.

A son retour sur la passerelle, Sarissa engagea la commande 2443, manœuvre d’urgence. 8000 Asari s’échappèrent petit à petit du Leusinia, pour certaines ; des enfants ; angoissées à l’idée de ne jamais revoir leurs parents. D’autres, comme Hydaria, partirent chercher de l’aide sur Eos ou se sacrifièrent courageusement afin de distraire le féroce assaillant. Le vaisseau de reconnaissance « Periphona » en fit les frais et s’écrasa sur une des plaines enneigées d’un monde appelé Voeld.

Quant à l’Arche Leusinia, elle portait désormais bien mal son nom venu tout droit d’un glorieux royaume asari. Elle n’était plus qu’une épave couverte d’immenses brèches échouée dans les méandres du Fléau, au cœur du système Valay. La structure éventrée menaçait de céder au vide et ne devait son salut qu’à une dérivation de l’énergie des systèmes providentielle mais qui condamnait l’Arche et ses habitants à errer, sans propulsion dans un monde où elles n’étaient plus capables de montrer la voie aux autres.

Loin de cette agitation, le Natonos dérivait au milieu des étoiles. Il était probablement rentré dans Héléus aux abords d’Elaaden, à en juger par les modules de stases qui seront retrouvés au beau milieu de la mer d’Ataraxie. Parmi ceux qui furent largués ce jour là, un certains Kaetus en sortira et ira rejoindre Kadara et son futur leader, quelques temps plus tard. Tout comme sa cousine Leusinia, Natonos ne connut pas la chance d’arriver à bon port. Sa violente collision avec le Fléau le précipita dans une longue et pénible agonie ; tout comme son Pionnier qui ne parvint jamais à rejoindre celui qu’il aimait, sa combinaison arrachée par le Fléau.

Il connaissait les risques, ils connaissaient tous les risques. Aucun Turien n’avait oublié d’où il venait. Et là d’où ils venaient, tout le monde était prêt à mourir pour la cause.

Macen initia donc la procédure de transfert de SAM vers son amant et second du vaisseau, Avitus Rix, encore endormi dans l’Arche. Cependant, sa mort rapide ne permit pas à SAM de pleinement s’intégrer au nouveau Pionnier, engendrant un bug. SAM continua alors machinalement la mission de Macen: rejoindre H-047C. Dans les jours qui suivirent, le Natonos largua dans l’orbite d’Havarl une nouvelle série de modules afin de conserver assez d’énergie pour atteindre son but. Avitus Rix était de ceux-là.

SAM guida automatiquement l’Arche-épave au cœur du système Remav pour y découvrir un monde qui n’en était plus un. Le Fléau avait déchiqueté ce qui devait être leur nouvelle terre. Et il avait fallu pour cela, éjecter dans le froid de l’espace 4278 modules turiens . Mais que pouvait-il faire d’autre ? Il s’agissait de la dernière volonté de Macen.

C’était une …

Promesse

« Ce sera chez nous. Pas le choix. Et notre statut d’étranger n’y changera rien. »

Liam Costa

Cette promesse, l’équipe des sites 1 et 2 l’avait faite à leur famille et aux dirigeants du Nexus avant de partir pour l’Habitat 1. Ce n’était d’ailleurs pas qu’une promesse, c’était une obligation. Il fallait réussir à coloniser Eos, faute de quoi, le Nexus tout entier mourrait de faim.

Ils étaient cependant loin de se douter des conditions dantesques qu’ils allaient affronter là-bas. Les tempêtes balayaient l’ensemble du désert de ce monde, créant autour d’elles un mur de sable presque impossible à percer. Et si le vent ne les tuait pas, les radiations démentielles s’en chargeraient. Comment faire pousser quoi que ce soit dans cet environnement ? La botaniste Allison May n’avait pas la solution ; mais elle essayait de la trouver, de toute ses forces. Elle le devait ; au nom de tous les efforts réalisés par ses collègues Nick Thaniopoulis, Léah Wells, Kay Fartinghale et Zed Wilcox pour maintenir les boucliers anti-radiations fonctionnels et les abris du Site 1 debouts.

Ana Carell cherchait elle aussi une réponse aux problèmes de l’initiative. Elle suivait les traces d’une technologie alien inconnue ; la même que celle de ces gigantesques piliers noirs. Leur salut viendrait peut-être de là. Elle put poursuivre ses recherches grâce au sacrifice d’autres avant elle : les boucliers du Nomad étaient désormais plus puissants de 23 %. Malgré cette protection supplémentaire, des mois d’exposition aux radiations auraient raison d’elle. Elle le sentait, dans son corps ; tandis qu’elle était enfermée dans cet étrange caveau rempli de machines endormies. Il lui restait une semaine de rations pour survivre mais elle n’avait que peu d’espoir : déjà huit jours que la tempête faisait rage là dehors. Peut-être devrait-elle essayer d’activer ces machines ?

Comme si ces malheurs ne suffisaient pas, l’Invaincu, le chef local des troupes Kert sur Eos venait de mettre la main sur la même espèce que l’Archonte avait capturée dans le système Taféno. Ce galarien, Diérahnée ; identifiant R11-Olor, venu du Nexus confirmait les données extraites du matériel de l’Arche : d’autres proies étaient présentes dans Héléus. Le Site 2, Résilience fut sauvagement attaqué et le précieux matériel génétique humain récupéré pour analyse ; dans une des nombreuses bases ennemie. Le site 1 suivit peu de temps après.

De l’Initiative il ne restait plus qu’une Promesse vide de sens. Ils n’étaient pas des explorateurs, seulement de pauvres âmes très loin de leur maison.

Des Exilés

« Ça ne sert à rien de se demander pourquoi la vie nous a donné certaines cartes plutôt que d’autres. Il vaut mieux jouer la partie. »

Vetra Nyx

C’était leur nom, désormais. Le nom que l’on donnait à ceux qui n’étaient plus les bienvenus dans la grande famille du Nexus, le nom de ceux qui avaient pris les armes contre leurs frères et sœurs. L’étaient-ils vraiment ? Ces frères et sœurs avaient juré de ne pas emporter dans leurs bagages les rancunes d’autrefois. Mais c’était un mensonge. Talini et Callix l’avaient appris a leurs dépends. Morda aussi. Et bien que leurs routes se séparèrent, exilés et krogans partageaient la même envie : écrire un nouveau futur, délestés de règles qui n’avaient plus lieu d’être.

Sloane et ses exilés arrivèrent sur une planète qui sentait le souffre et dont l’eau n’était pas potable. Terminus, tout le monde descend. Les réserves ne les porteraient pas plus loin. Ils avaient faim, soif, ils étaient sales et désespérés. Quand ils descendirent de la Pointe de Charybde pour se rendre péniblement dans la vallée de Kurinth, ils devinrent les premiers êtres de la Voie Lactée à rencontrer un peuple civilisé d’Andromède : les Angara. Cependant, cette planète, qu’ils appelaient Kadara n’étaient qu’une petite colonie à la vie rude et austère. L’eau nécessitait un filtrage complexe que les autochtones, encore traumatisés par l’invasion kert, n’était pas prêts à partager.

Skylaar Yefir, un Angara des Bas-Fonds pensait pouvoir tirer profit de la détresse de ces nouveaux venus en revendant l’eau filtrée à un prix exorbitant. C’était très mal connaitre les exilés et ce par quoi ils étaient passé. La survie faisant Loi, ils empoisonnèrent Skylaar et sa famille en trafiquant les taux de souffre contenus dans sa propre eau pour ensuite pouvoir s’approprier cette technologie. Remonter ensuite l’enchevêtrement de conduites jusqu’à la plus haute des montagnes du coin fut un jeu d’enfant. Les Angara apprirent à Sloane qu’autrefois ils y habitaient au sommet ; avant d’en être brutalement chassés par leurs adversaires kert. La montagne préservait la population des prédateurs de Kadara et offrait l’accès à la plus grande station d’épuration de la planète.

Le temps pour elle de changer de cartouches thermiques, elle partit conquérir sa nouvelle demeure. Une fois la dernière poche de résistance kert balancée au pied de la montagne, Sloane Kelly prit possession de Port Kadara, se jurant de tenir la promesse que le Nexus n’avait pas su tenir : bâtir un meilleur Héléus. Mais diriger n’était pas chose aisée et le tempérament impulsif de la nouvelle reine-sur-la-montagne n’arrangeait rien. En reprenant de force Port Kadara, elle éjecta avec dédain les Angara qui en étaient les anciens souverains ; ce qui ne fit qu’accentuer davantage la méfiance de ce peuple envers les étrangers. Elle nomma pour la forme une ambassadrice angara, Keehma Dohrgun qui lui reprochera de ne jamais avoir vraiment compris son peuple et de masquer son dédain derrière des fêtes de façade.

D’une main de fer, Sloane instaura une société bien différente de celle d’où elle venait. Une société libérée de presque toutes ses règles sauf une : pour rester à Port-Kadara ; il fallait s’acquitter des frais de protection. Ceux qui refusaient étaient invités à aller vivre aux pieds de la montagne, livrés à eux-mêmes. Et pour maintenir la cohésion d’un groupe qu’elle savait prompt a la révolte ; elle commercialisa sa propre version du Sable Rouge : la drogue Oblivion ; créée par accident suite aux recherches du Docteur Nakamoto.

C’est dans ce contexte décomplexé que naquit l’un des plus important comptoir commercial d’Héléus mais la gouvernance de Sloane eut quelques effets pervers. Le premier d’entre eux se concrétisa par une scission entre Insurgés. Ceux qui vivaient dans les Bas-Fonds se faisaient désormais appeler « Charognards », à la fois pour leurs horribles pratiques cannibales mais aussi pour leur opportunisme sans limite. Contrairement à leur faction d’origine, ces derniers n’avaient pas de commandement centralisé. On vit donc éclore ça et là des groupuscules divers et variés comme les 3 Sabres et d’autres petites frappes qui se laissèrent aller à la piraterie dans d’autres systèmes et d’autres planètes ; bientôt rejoints par quelques Krogans. Le second effet eu pour conséquence d’attiser l’aversion d’une partie de la population angara envers les étrangers qui les avaient, une nouvelle fois trahis. Le groupe des Roekaar de Farah Noskos, le leader de Kadara, n’en fut que plus puissant.

« Une maison pleine d’inconnus est une prison. »

Dicton Roekaar

Enfin, de ce marasme, un nouveau groupe sortit des entrailles des Draullir : le Collectif. C’était le seul mouvement capable de réunir les angara et les exilés déçus de la tournure des évènements sous une seule bannière. Néanmoins, derrière la vertueuse campagne de séduction lancée auprès de la population grâce aux distributions de soupes gratuites dans les Bas-Fonds, le Collectif cachait des activités encore moins reluisantes que celles des Charognards. Un jour, peut-être, Sloane s’en occupera. Mais pour l’heure, le Charlatan et son petit Collectif n’était pas encore une menace. Sa préoccupation principale était de consolider son pouvoir, rechercher et détruire les derniers Kert encore en vie pour ne pas perdre la face et, malgré tous ses mauvais côtés, prendre soin de tous ceux qui avaient cru en elle jusqu’ici.

Prendre soin de son clan.

« Ça résume bien Kadara : ce qui ne vous tue pas, vous donne envie de mourir. »

Kestrian

Dans le secteur 837, la petite planète Elaaden abritait Neo-Tuchanka, la colonie krogane nimbée du soleil Zaubray qui ne se couchait jamais. Un nouvel Aralakh, un autre départ pour le clan Nakmor autour duquel s’étaient liés les Korten, Kormer, Jorgal, Kariss, Dahmbra, Ravanor, Gulnaz, Khorr, Wik et Urdnot. Sur les 1200 Krogans du Nexus, seuls 500 avaient suivi Morda. Les 700 autres, désabusés, reprirent leur ancienne vie de mercenaires de la Voie Lactée en rejoignant les Charognards. Nakmor Krex partit vendre ses services sur les sites d’extractions miniers de H-047C et d’autres comme Strogjaw Grog incorporèrent le gang des charognards du Bouge d’Elaaden ; non loin des Sables du Paradis.

A l’instar de Kadara, l’eau potable était la denrée la plus précieuse d’Elaaden. Et, incroyable mais vrai, même les Krogans pouvaient mourir de soif ! Morda négocia donc 2000 litres d’eau à Annea, une angara dont le frère ; Asgaar fut tué par les Charognards et qui possédait le monopole de la seule et unique source de toute la planète. Toute cette eau permettrait aux Krogans de son clan de survivre 10 ans.

« On aurait pu se carrer le cul sur un volcan et s’en sortir à merveille. »

Urdnot Grot

Mais… pour survivre, il leur faudrait plus que de l’eau. Ils avaient besoin de procréer. Les 600 ans de voyage n’avaient permis aux Krogans que de gagner 4% de fertilité de manière naturelle. Leur corps était une véritable machine qui, même endormi, n’avait de cesse que de tenter de se guérir du Génophage. Morda le savait, ce départ de la Voie Lactée, ce combat quotidien ce n’était pas pour elle et ses compagnons d’infortune ; il était pour la génération suivante. C’est pourquoi, elle marcha sur les pas de l’intriguant Urdnot Wrex et privilégia la paix, la culture et la science afin de retrouver la grandeur krogane d’autrefois.

Le Docteur Ganar, généticien, y travaillait lui aussi sans relâche en utilisant ce qui restait des données de Hokir pour en percer les secrets qui l’avaient conduit à créer un super soldat délesté de leur terrible fardeau. De même, Vorn mettait à profit ses incroyables talents de botaniste pour cultiver des merveilles au milieu du désert et faire, ironiquement, de Neo-Tuchanka la colonie la plus paisible de toutes celles mises en place par l’Initiative.

Pour Morda, ce n’était pas suffisant. Elle voyait plus loin pour son peuple. Elle avait entendu parler de cet étrange vaisseau à moitié enfoui dans le sable de la Promesse Infernale. Les Charognards ne cessaient de se battre pour la technologie qu’il renfermait. Un jour, elle y enverrait ses éclaireurs. Cette technologie reliquate… était la clé.

C’était son combat, après tout : créer un futur pour les Krogan.

Un nouvel avenir

14 mois s’était écoulés depuis l’arrivée explosive du Nexus. Alec Ryder venait de sortir de stase et avait la mine des mauvais jours. Le capitaine Dunn se voulait rassurante mais les données des capteurs ne correspondaient à rien de connu… comme si Andromède s’était transformée durant leur sommeil. Les nouvelles n’étaient pas bonnes non plus du côté de la Voie Lactée. Son vieil ami Castis Vakarian et la jeune asari Liara lui avaient envoyé des messages qui allaient dans le sens d’une terrible catastrophe. L’orage avait bel et bien éclaté là-bas, 634 ans plus tôt. L’Alliance avait déclenché l’alerte Sabre-1 ; le niveau de menace le plus élevé. La Bienfaitrice et Garson avaient eu raison de partir. Il fallait d’ailleurs rapidement la contacter mais aucune réponse ni aucune coordonnées ne leur étaient parvenus à travers la purée de pois de cet étrange phénomène spatial qui rendait fou tous les instruments de bord.

Etaient-ils plus en sécurité ici ? Un simple contact avait suffit à déstabiliser l’Arche.

Tout en pensant à ses enfants et son propre secret caché dans la baie de cryostase sous le pseudonyme d’Elizabeth Reilly, il fit ce que tout professionnel aurait fait à sa place : continuer la mission. L’Hyperion mit le cap vers l’Habitat 7 pendant que l’équipe du Pionnier sortait peu à peu de stase. Et Alec repensait à ce qu’il avait dit au Lieutenant Harper, il y a si longtemps sur la station Tamayo. Etes-vous prête à accoucher de l’avenir ?

Le travail avait été long mais il était temps désormais de faire venir au monde cet enfant.

Et puis, plus tard, il faudra bien lui donner un nom.

« La Voie Lactée, c’est le nom que lui donne les Humains. Nous, on lui donne un autre nom. Les Galariens ont le leur. »

« Et vous, comment l’appelez-vous ? »

« Ça fait 600 ans. J’appelle ça du passé. »

Nakmor Drack et Jaal Ama Darav

Chers lecteurs et lectrices, si  vous avez apprécié le voyage jusqu’ici, retrouvez-nous prochainement sur notre nouveau dossier consacré aux Pionniers d’Héléus.

A bientôt, sur Mass Effect Universe.fr !