L’Empire Prothéen Abyss 03/05/2013

L’Empire Prothéen

 

Clore des cycles, fermer des portes, finir des chapitres – peu importe comment nous appelons cela, l’important est de laisser dans le passé les moments de la vie qui sont achevés.

Paulo Coelho

L’aura qui entoure le mystère prothéen durant les premiers pas du joueur dans la saga Mass Effect laisse entrevoir une civilisation glorieuse et résolument tournée vers l’utilisation de technologies au delà de la compréhension des espèces actuelles. Leur brusque disparition, 50 000 ans plus tôt ne lègue finalement que quelques bribes d’informations, des graines de connaissances éparpillées sur les sols de centaines de mondes. C’est pourtant de ces quelques graines que fleurissent les avancées techniques formidables permettant l’extraction et l’utilisation de l’Elément Zéro dans le cadre du voyage spatial longue distance. Ces mécanismes, communément appelés « moteurs gravitationnels » sont la clé de voûte de l’évolution à grande échelle de la Voie Lactée et permettent à de nombreuses espèces de s’épanouir rapidement sur plusieurs planètes. Fort de cette image, les Prothéens sont perçus comme des dieux antiques, véritables bâtisseurs de l’univers connu et capables de créer des superstructures telles que les relais cosmodésiques et la Citadelle.

Cette interprétation erronée du passé masque malheureusement une vérité bien plus sombre dans les coins de laquelle se cache le poison d’un héritage maudit.


I. La gloire de l’Empire

I.I. L’ascension prothéenne

L’Empire Prothéen trouve ses racines dans les vestiges d’un peuple disparu et ayant vécu près de 127 000 années avant l’ère de Shepard : les Inusannon. Ces derniers lèguent les secrets du voyage supra-luminique qui sera la base de la suprématie prothéenne. Très tôt, les Prothéens d’origine sont confrontés à des machines intelligentes qui mettent en péril les fondations de leur civilisation. La nature hostile et le nombre conséquent de leurs ennemis obligent les Prothéens à enrôler de force les autres espèces organiques évoluées qui semblent s’être développées beaucoup plus lentement. De nature altière, le peuple Prothéen joue de son avantage technologique et propose donc à ses voisins d’être purement et simplement assimilés ou de se débrouiller seuls. Les peuples ayant refusé de céder au chantage ont vraisemblablement été rayés de la carte par les machines hostiles voire même les Prothéens eux-mêmes, dans le contexte d’un conflit dont seul le nom est évoqué par Javik : « La Guerre des Metacon ».

Image deviantART de viennesWafers

L’Histoire a depuis longtemps oublié le nom et la localisation de la planète d’origine de l’Empire, noyés dans l’énorme masse de données de toutes les espèces assimilées en tant que Prothéens. Il semble cependant qu’à cette époque la Citadelle est la capitale d’une vaste civilisation impériale s’étendant en direction de tous les bras spiraux de la Voie Lactée. Cette notion d’assimilation fait partie intégrante d’une culture basée sur la sélection naturelle et la loi du plus fort. Les Prothéens acceptent le droit de rébellion des autres espèces mais sont impitoyables avec ceux qui échouent. Le dernier Prothéen Javik en est un véritable tableau vivant; son ironie cinglante et son dédain pour les autres espèces jugées inférieures démontrent bien dans quel état d’esprit se trouve l’Empire au sein duquel il a vécu. Cette manière de vivre s’inscrit, quant à elle, dans une croyance scientifico-religieuse baptisée l’Impératif Cosmique selon laquelle l’univers poursuit des cycles récurrents dominés par les plus forts, pour le bien de tous. Javik prend d’ailleurs pour exemple les Rachni qui sont les seuls êtres organiques évolués à avoir survécu au cycle d’extermination des Moissonneurs depuis l’époque prothéenne. Il explique également que les Rachni se sont retournés contre les scientifiques prothéens qui ont tenté de les utiliser comme des armes biologiques.

De manière globale, l’architecture prothéenne tend vers la fonctionnalité plutôt que vers l’esthétique et ce par le biais de hauts gratte-ciels visibles sur la planète Feros ou encore dans les quelques flash-back que Shepard revit grâce à l’Enigma. Il est toutefois difficile de mettre en évidence un véritable style prothéen, la faute à la trop grande diversité d’espèces reprises sous cette appellation. C’est ainsi que l’on retrouve également des modèles architecturaux aux antipodes des visions de Shepard comme les monuments pyramidaux de la planète Chasca, en guise d’exemple. De plus, l’apparition soudaine des Moissonneurs ne permet plus aux Prothéens de construire des éléments décoratifs ce qui réduit davantage l’aspect esthétique éventuel de ces constructions anciennes.

La longévité de cet Empire grandiose est estimée à presque 20 000 ans, en tenant compte de la date d’un artefact de communication prothéen sur Fehl Prime -vieux de 68 000 ans- et de la disparition brutale des prothéens, il y a 50 000 ans.

Une ville prothéenne

I.II. Biologie, physiologie et particularités scientifiques

Avec l’apparition de Javik dans la trilogie, une analyse morphologique détaillée  des Prothéens est désormais possible. Son apparence permet d’affirmer que les Prothéens sont des arthropodes bipèdes et que leur peau grisâtre est couverte d’une carapace résistante et particulièrement prononcée sur la base du crane. Ils disposent également de deux paires d’yeux munis de deux pupilles. Leur ADN, quant à lui, est constitué d’une structure à quadruple hélix que l’on ne trouve que chez les Prothéens. Leur style vestimentaire de tous les jours demeure inconnu mais on constate tout de même que les soldats impériaux portent une armure qui ressemble à celles des antiques samouraïs des légendes humaines. L’artbook The Art of The Mass Effect Universe précise que ce type de protection a été utilisée durant l’élaboration du character design final afin de souligner davantage l’aspect antique des Prothéens.

La représentation d'un InusannonCette silhouette, étonnante de prime abord, contraste radicalement avec l’idée globale que les joueurs peuvent se faire des Prothéens, tels que décrits dans le Codex et les diverses œuvres littéraires de la galaxie. Les premières ébauches consultables dans ledit Codex dépeignent en effet des êtres filiformes, étrangement similaires aux zombies Moissonneurs humains. Ceux-ci font, de plus  écho aux statues supposément prothéennes découvertes sur Ilos. L’explication la plus terre-à-terre au sujet de cette modification est sans doute que le design définitif des Prothéens a évolué de manière radicale entre Mass Effect 1 et Mass Effect 2, à cause de la venue des Récolteurs dans le scénario de la série; comme le stipule d’ailleurs l’artbook The Art of The Mass Effect Universe. Néanmoins, cette modification est subtilement englobée par la grande cohérence du scénario de la trilogie puisque Javik affirme que la planète Ilos a été habitée par les Inusannon, les précurseurs des Prothéens, bien avant la colonisation de ce monde par l’Empire.  Les statues représentent donc en réalité cette civilisation encore plus ancienne; ce qui corrobore le fait qu’Ilos semble être bien plus vétuste et moins développée technologiquement que les autres mondes purement prothéens.

En plus de leur particularités physiques, les Prothéens sont munis d’une physiologie hors norme qui leur permet d’obtenir des informations par le toucher. Ce fait extraordinaire consolide encore plus leur net avantage sur les autres civilisations puisqu’ils sont, par nature, capable d’assimiler énormément de données en un minimum de temps. En palpant une pièce ou un être organique, quel qu’il soit, ils peuvent littéralement revivre le passé d’autrui, s’imprégner de son essence, apprendre une nouvelle langue et de nouvelles techniques. La plupart des chercheurs pensent que cette capacité provient de l’évolution de l’espèce prothéenne qui accorde une grande place à la chasse; ce qui nécessite de pouvoir être constamment en phase avec l’environnement immédiat. Très vite, les Prothéens se rendent compte que cette compétence peut être utilisée pour communiquer bien plus rapidement et ce, en particulier dans un Empire en pleine expansion. Ils commencent donc à développer diverses technologies basées sur leurs capacités sensorielles extrêmement développées : les balises.

En effet, non contents d’être puissants sur un champ de bataille, les Prothéens sont aussi d’incroyables scientifiques. A l’instar de l’Extranet, ils développent un réseau intergalactique de balises capables de transmettre des informations à la vitesse de la lumière. Contrairement aux ansibles de communication, la technologie prothéenne envoie l’information par le biais d’images directement importées dans le cortex cérébral du receveur.  Ceci a pour conséquence un relais de l’information bien plus rapide et efficace que l’Extranet de 2186.  Le seul et unique défaut de ce système est qu’il nécessite une parfaite compréhension de la culture prothéenne (que l’on appellera plus tard, l’Enigma) pour être décodé de manière optimale; raison pour laquelle les Prothéens fournissent des programmes de compréhension et d’intégration de leur langue/culture pour les espèces assimilées dans l’Empire. Directement dérivés de cette technologie, signature indubitable de l’Empire prothéen, les disques de données, les sphères de stockage, les Fragments d’Echo et les grandes archives prothéennes de Mars et Thessia  sont également des prouesses techniques capables de résister à plus de 50 000 ans d’oubli.

D’autres exploits notables permettent ensuite aux Prothéens de créer des champs de contre-gravité et de stase extrêmement puissants, à l’image de celui qui maintient Liara prisonnière sur Therum. Ils sont également capables d’utiliser des Intelligences Virtuelles sensiblement plus développées que l’Avina de la Citadelle. VigilVictoire et Vendetta, bien connus des joueurs de la série, seront d’un grand secours à Shepard durant son périple contre les Moissonneurs. Mais, les deux créations les plus importantes que l’Empire va léguer au cycle suivant sont sans conteste leur grande contribution au Creuset mais surtout, la construction du Canal; le seul et unique relais cosmodésique miniature créé par une autre espèce que les Moissonneurs eux-mêmes. Ce Canal, ultime adieu des Prothéens à l’univers qui les a vu grandir, prouve une fois de plus qu’ils sont bien plus avancés que les civilisations contemporaines à l’époque du Commandant Shepard car aucune d’entre elles n’est capable d’aborder un relais autrement que par une activation à distance.

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I.III. Une chute programmée

Sans ces prouesses de technologies, les Prothéens ne seraient plus que poussières parmi les étoiles  à cause du funeste destin qui frappe le cœur de l’Empire, après 20 000 ans passés à conquérir l’immensité de l’espace.  Car, ce qui fait leur force à cette période devient alors leur plus grande faiblesse. Les Moissonneurs lancent leur attaque surprise en utilisant le relais cosmodésique de l’Abîme, directement relié à la Citadelle. La rigidité du régime impérial centralise malheureusement toutes les informations capitales et les organes décisionnels dans la Citadelle. L’assaut imparable et non prévu des Moissonneurs décime littéralement toutes les têtes pensantes de l’Empire en une fraction de seconde. Il octroie, de plus, aux envahisseurs toutes les informations au sujet des forces armées prothéennes, la localisation des diverses colonies et monde-édens et leur permet, en outre d’isoler chaque système en paralysant les relais cosmodésiques directement contrôlés depuis la Citadelle.

Le triste sort des ProthéensLa guerre s’étale ensuite sur des centaines d’années, chaque monde étant méthodiquement moissonné. Les Prothéens, dont la doctrine militaire est la même pour toutes les espèces assimilées sont écrasés par la supériorité technologique, le nombre et l’avantage de l’information de leurs ennemis. Les derniers survivants sont contraints d’utiliser certaines colonies comme appâts afin de leur permettre de regrouper les maigres forces restantes en vue de consolider une résistance aussi héroïque qu’inutile. Leurs efforts sont, de plus, constamment sabotés par d’autres Prothéens endoctrinés (à l’image de l’Homme Trouble, pour le cycle suivant) qui prétendent être en mesure de contrôler les Moissonneurs. Pire encore, une grande majorité des Prothéens sont soumis à un processus de transformation qui donne vie à des soldats zombifiés, plus tard connus sous le nom de Récolteurs. Ces derniers seront, avec le temps, totalement reprogrammés et deviendront de simples coquilles vides, sans âmes, maintenues en vie par des implants cybernétiques. En plus de l’horreur de la guerre, l’Empire doit maintenant affronter ses propres enfants et lutter contre des agents dormants totalement endoctrinés par les Moissonneurs. Mais c’est sans compter sur le stoïcisme et le pragmatisme prothéen. Javik clame en effet que le plus beau cadeau à faire aux Récolteurs est de les exterminer pour faire honneur à la mémoire de ses anciens frères d’armes.

Malgré ce sombre tableau, les forces militaires prothéennes, certes amoindries, disposent toujours de leur plus belle réussite : le Penumbra Apex, un Cuirassé disposant d’une force de frappe équivalente à celle du Cuirassé Geth. Leurs talents biotiques leur sont également d’un grand secours lors de nombreux combats; tout comme leur grande expertise militaire et scientifique qui leur permet de créer une arme surprenante : le fusil à particules. Véritable bijou de technologie, le fusil à particules est inventé à une période où les lignes de réapprovisionnement en munitions se font rares à cause de la guerre. Cette arme permet ainsi aux Prothéens de continuer à combattre sans utiliser de cartouches mais, en contrepartie, la surchauffe du fusil le rend inefficace pendant un laps de temps qui peut coûter la vie à un soldat. Il est intéressant de noter que ce type d’armes partage les mêmes caractéristiques que celles des Récolteurs. En guise d’anecdote, Javik explique également au commando de Shepard que les Chasseurs prothéens sont beaucoup plus compactes que ceux de ce cycle et que mourir au combat ou être enterré avec son Chasseur est un véritable honneur.

Dans les derniers instants du cycle prothéen, une bataille éclate sur Eden Prime; l’un des derniers bastions de l’Empire. Le Commandant Javik et de nombreux soldats survivants se rassemblent péniblement dans un bunker sécurisé. Là bas, un nombre incalculable de modules de stase les attend. Leur but est simple : dormir jusqu’au prochain cycle, se réveiller et enrôler de force les nouvelles civilisations afin de créer un second Empire prêt à lutter et capable de résister au prochain assaut des Moissonneurs. Malheureusement, le Commandant et ses hommes sont trahis par des agents prothéens endoctrinés qui offrent la localisation du bunker aux terribles Moissonneurs. Submergés par le nombre, l’IV du complexe (Victoire)  lance une bombe neutronique sur toute la zone. Les modules de stase sont endommagés : le réveil automatique ne répond plus. Par mesure de précaution, Victoire traite la nacelle de Javik comme une priorité et désactive les fonctions de survie de toutes les autres. La voix de la vengeance devra se taire pendant des milliers d’années avant de pouvoir exprimer la pleine puissance de sa rage…

Silhouette de vaisseaux prothéens

II. L’héritage

 

Tout semble perdu et désert lorsque les Moissonneurs se retirent enfin dans l’Abîme. Cependant, dans les coins les plus reculés de la galaxie, une petite équipe de recherche survit péniblement sur le sol de la planète Ilos. Ces derniers Prothéens ont également eu l’idée de se cryogéniser pour survivre au cycle de destruction, cachés dans les sous-sols d’Ilos. Mais, la guerre s’éternisant, Vigil est tout simplement contraint de désactiver un à un les modules contenant les membres de l’équipe dispensables afin d’économiser le peu d’énergie encore disponible. Au final, il ne reste qu’une poignée de Prothéens pour rebâtir un Empire dont il ne reste plus rien : une mission impossible. Ils envoient néanmoins un message codé à travers les restes fumants du relais de balises afin d’avertir d’éventuels survivants de l’attaque des Moissonneurs mais aussi pour leur montrer Ilos; le dernier espoir d’une civilisation à genou. Ils ne se doutent pas un seul instant que leur message sera lu dans 50 000 ans par un humain, un Commandant, Shepard.

Le Canal, l'exploit des derniers ProthéensPour l’heure, ils rassemblent leurs dernières forces et canalisent leurs efforts pour tenter un invraisemblable coup de poker :  aider les prochaines espèces à éviter l’attaque surprise des Moissonneurs. En effet, bien avant l’arrivée fatale des Moissonneurs, les Prothéens ont étudié les espèces sous-développées tels que les Galariens, les Humains, les Turiens, les Hanari et surtout les Asari. Le haut potentiel évolutif de ces espèces primitives devient alors leur priorité absolue : ils ont le devoir de les aider. Au terme de nombreuses années d’études, ils parviennent à retracer le lien complexe unissant l’abîme, la Citadelle et les Veilleurs. Ils percent ainsi les secrets du message envoyé aux Veilleurs par les Moissonneurs lorsqu’ils ont besoin d’ouvrir le relais de la Citadelle et trouvent un moyen de brouiller ledit signal afin de bloquer définitivement les Moissonneurs dans l’Abîme. Pour ce faire, ils travaillent sur un projet incroyable : recréer une miniature de relais cosmodésique, le Canal, qui relie directement Ilos à la Citadelle. Par miracle, ils parviennent à rendre le relais opérationnel, le traversent et diffusent un programme de brouillage agissant directement sur les récepteurs des Veilleurs qui ne sont, dès lors, plus capables de répondre à la demande d’ouverture du relais de la Citadelle. Le Canal ne fonctionnant que dans un seul sens, Vigil suppose que les derniers prothéens sont morts de faim et de soif sur la Citadelle, alors que personne n’a été témoin de leur geste ô combien héroïque.

En plus de l’espoir de victoire sur les Moissonneurs, les Prothéens lèguent d’importantes connaissances aux civilisations qu’ils ont étudiées puis édifiées au terme de milliers d’années d’études. On retrouve au sein de chaque culture une infime partie du glorieux passé de l’Empire et ce, en particulier chez les Humains, grâce aux archives de Mars mais aussi les Hanari; dont la planète d’origine Khaje est parsemée de ruines prothéennes. Cette grande concentration de ruines sera par ailleurs la base d’une véritable religion dans les dogmes de laquelle les Prothéens prennent le nom de « Porte-Flammes » qui apprennent aux premiers Hanari à parler par bioluminescence.

La déesse Athamé ressemble à un Prothéen Mais, plus que toute autre espèce, il est indiscutable que les Asari bénéficient du plus grand traitement de faveur de la part de l’Empire. Les efforts alloués à leur édification dépassent en effet de très loin les simples études de base réalisées sur les Humains. En réalité, les Prothéens décèlent un potentiel évolutif plus important chez les belles amazones bleues : un potentiel capable de faire naître des dirigeants assez intelligents et puissants pour régner sur la galaxie et la défendre contre les Moissonneurs en cas d’annihilation totale de l’Empire. Ils décident donc d’enseigner aux Asari les rudiments des sciences par le biais des mathématiques mais aussi des techniques avancées d’agriculture et surtout un apprentissage de la biotique, fortement développée sur une planète où la concentration en Ezo est largement supérieure aux autres mondes habitables. Avec le temps, les Asari interprètent la venue de leurs enseignants comme un signe divin. Trois prothéens chargés de leur éducation deviennent alors la déesse Athamé et ses deux serviteurs : Janiri et Lucen dont les noms seront repris pour nommer différents corps célestes du système solaire natal des Asari. Cette religion évolue lentement mais surement vers un culte monothéiste qui sera ensuite la base d’une société ultra-démocratique et ouverte à la collaboration entre les espèces. Après leur départ, les Prothéens laissent au futur gouvernement Asari l’une des plus grandes archives de la galaxie. Fort de cet avantage, leur civilisation se développe bien plus rapidement que les autres jusqu’à la maîtrise du voyage spatial et la première découverte de la station de la Citadelle. Quant au secret de l’archive, jalousement gardé, il est littéralement emmuré vivant au sein de la grande statue de la déesse Athamé du temple de Thessia. On peut, par ailleurs, noter que l’influence prothéenne sur la civilisation asari se retrouve également dans l’architecture de Thessia ou Illium : la forme générale rappelant vaguement les buildings prothéens et les anciennes constructions de la planète Feros.

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Conclusion

 

Au terme de ce dossier, il est aisé de conclure que les Prothéens ont joué un rôle majeur dans l’évolution des civilisations modernes de 2186. Toutefois, malgré les solides bases impériales laissées en héritage, l’univers et ses peuples évoluent d’une façon radicalement opposée à celle attendue par le régime prothéen. Le grand espoir asari développe un penchant naturel vers la démocratie qui va le pousser à collaborer avec les différents peuples rencontrés : les Galariens et les Turiens ainsi que les Volus, Elcors, Krogans, Butariens, Humains et tant d’autres. Ensemble, ils sculptent une société ouverte qui, loin d’être parfaite, a quand même le mérite d’aider les autres espèces à grandir et s’épanouir dans une paix relative. C’est cette différence majeure qui sera la clé du succès de Shepard dans sa lutte contre les Moissonneurs. En lieu et place d’une société rigide, autoritaire et intolérante à la différence, le Commandant a la chance d’évoluer aux seins de nombreux peuples aux moeurs variés. Les Prothéens, bien qu’amplement plus puissants et plus développés que toutes les espèces du cycle suivant n’ont pas été en mesure de repousser l’envahisseur; la faute à un flagrant manque de partage des pouvoirs et à une assimilation systématique de tous les peuples à un mode de pensée unique.

Il serait cependant égoïste d’oublier qu’un second facteur intervient dans le succès des forces galactiques unies contre les Moissonneurs : le grand sacrifice prothéen. De la création du Canal à la contribution au Creuset en passant par la désactivation du signal d’ouverture du relais de la Citadelle, il est indéniable que sans les Prothéens, l’histoire du cycle racontée dans la trilogie Mass Effect n’aurait pas été la même. Mieux encore, n’oublions pas que sans les Prothéens, le Commandant Shepard n’aurait jamais commencé son long périple, son incroyable aventure.

Image deviantART de humans-R-superiors

 

Abyss, pour MassEffectUniverse.fr