Un an après la sortie de Mass Effect sur Xbox et PC, apparaissait une nouvelle licence de science fiction au titre relativement explicite : Dead Space. Les similitudes s’arrêtent ici. Dead Space prend place au 26ème siècle, lorsque les humains se tournent vers les étoiles pour acquérir de nouvelles ressources, qui leur font désormais cruellement défaut sur Terre.
A l’origine de ce projet, Glen Schofield, qui fut président du studio de développement Visceral Games, studio qui développa les jeux Dead Space. Le projet mis du temps à se mettre en œuvre car l’éditeur Electronic Arts préférait se concentrer sur ses machines à sous du moment. Mais une nouvelle stratégie de l’éditeur permit finalement à Visceral Games de débuter le développement du premier Dead Space, l’éditeur américain espérant ainsi casser son image d’industrielle du jeu vidéo en proposant un suvival horror d’un nouveau genre.
La sortie du premier épisode marqua rapidement le renouveau du genre survival/horror, plus grâce à l’ambiance sonore et visuelle des jeux qu’à leurs scénarios souvent jugées trop simplistes. Le troisième épisode, Dead Space 3, étant disponible depuis le vendredi 8 février, il nous est paru intéressant de vous proposer une rétrospective synthétique de cette trilogie.
DEAD SPACE
Le démembrement comme thème principal
Marre des manoirs hantés et forets lugubres à répétition ? Dead Space vous emmène dans les coins les plus sombres de l’espace, là ou personne ne vous entendra crier… Bienvenue donc, à bord de l’USG Ishimura ! Dans ce jeu développé par Visceral Games paru en octobre 2008 sur Xbox 360, PC et PS3, vous incarnez un certain Isaac Clark, qui se rend avec son équipe, à bord de l’USG Ishimura : un vaisseau Brise-Surface, qui ne donne plus de signe de vie.
Votre objectif premier est de réparer les systèmes de communication du vaisseau, mais votre mission est vite compromise. Quelques minutes après un atterrissage fracassant à bord du vaisseau minier, vous et votre équipe êtes attaqués et séparés. Vous vous retrouvez donc seul avec les Nécromorphes, des organismes extraterrestres qui réaniment et transforment les cadavres humains en de monstrueuses créatures. Votre nouvelle mission : survivre.
Une des particularités de Dead Space est le fait de ne pas proposer d’ATH. En effet, toutes les informations telles que la vie, les munitions, le menu pause sont incorporées au jeu. Ainsi, lorsque le joueur ouvre le menu, le jeu ne se met pas en pause, de quoi accentuer la tension… Le joueur a la possibilité d’améliorer ses armes et son équipement, à l’aide de points de force, utilisables sur des stations d’améliorations situées dans le vaisseau. Ces améliorations lui sont indispensables car les Nécromorphes deviennent de plus en plus puissant au fur et à mesure de la progression dans le scénario.
Un autre défi se dresse devant Isaac, les Nécromorphes ne meurent pas simplement en leur tirant dessus. Pour éliminer un Nécromorphe, Isaac doit utiliser « le démembrement stratégique » : séparation méthodique des membres du Nécromorphe. Cette possibilité serait selon le producteur exécutif le thème principale du jeu. Son ambiance sonore, pesante et angoissante, met le joueur dans un doute permanent, le danger ne provient pas forcément là où on l’attend.
Une sortie controversée
Le jeu, bien que n’ayant pas eu un énorme succès commercial, a été très bien accueilli par le public et les critiques, même si certains voyaient d’un mauvais œil la barbarie du jeu : le jeu fut interdit en Allemagne, en Chine ainsi qu’au Japon, car ce dernier était jugé trop violent. Étonnant de la part du Japon, où sont pourtant autorisés des jeux tels que Silent Hill ou encore Resident Evil.
D’après EA, le jeu se serait vendu à plus d’un million d’exemplaires. Le jeu fut dans un premier temps un échec commercial aux yeux d’Electronic Arts, comme le fut Mirror’s Edge à la même période. Mais la forte baisse de prix du jeu ainsi que les nombreuses critiques élogieuses ont permis à Dead Space de ne pas sombrer dans les abysses.
En effet, Dead Space fut ovationné de toutes parts, il obtient par ailleurs une moyenne de 89/100 sur le site Metacritic. Les graphismes, l’ambiance ou encore la durée de vie ont fait le succès cette nouvelle licence. Il faut noter que le jeu arriva à une période où les maîtres du survival horror connaissaient un véritable déclin. Resident Evil, Silent Hill ou encore Alone in the Dark n’étant plus que l’ombre d’eux-mêmes. Fort de ce succès critique, EA pris donc la décision de mettre en marche une suite.
DEAD SPACE 2
Et si on allait prendre l’air ?
Dans ce deuxième opus paru en janvier 2011, l’horreur est de retour. Trois ans après s’être évadé de l’USG Ishimura, Isaac se retrouve dans un asile psychiatrique sur la Méduse, une station spatiale en orbite autour de Saturne. Depuis plusieurs semaines, Isaac y est étudié et interrogé afin de révéler tout ses secrets. Malheureusement, l’histoire se répète et Isaac se trouve témoin de l’invasion Nécromorphe. Se retrouvant à nouveau seul, sans armure et sans armes, une seule chose à faire : courir pour survivre.
Dans la lignée de son prédécesseur, l’ATH est absent, les éléments comme la jauge de vie, les munitions et le menu sont toujours incorporés directement dans le jeu. Isaac peut désormais sortir dans l’espace de manière occasionnelle pour certaines opérations de maintenance, et surtout, il peut enfin parler !
Dead Space 2 est le premier opus de la série à proposer un mode multijoueur. Son principe est simple : une première équipe assume le rôle de quatre agents de sécurité. La seconde équipe contrôle les Nécromorphes, qui sont aussi au nombre de quatre. Les agents de sécurité sont chargés d’accomplir des objectifs tels que l’armement d’une bombe de forte puissance, les Nécromorphes quand à eux sont chargés d’empêcher la réalisation de ces objectifs, le tout à base de démembrements à tout va !
Vos mères détestent Dead Space
EA crée la polémique de nouveau avec une publicité intitulée « Vos mères détestent Dead Space » pour Dead Space 2. On y voit un panel de mères de famille à qui l’on montre des scènes choquantes du jeu. EA assura le buzz autour de Dead Space 2 et déchaîna également de nouveau les foudres des associations contre les jeux vidéo violents.
Dead Space 2 s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires en une semaine, alors que le premier mit deux ans pour atteindre ce score. La licence fut enfin une réelle réussite commerciale.
DEAD SPACE 3
Même à deux, personne ne vous entendra crier dans l’espace
Isaac se retrouve à nouveau au beau milieu des Nécromorphes lorsque son vaisseau s’écrase sur une planète gelée. Ce dernier se retrouve seul (encore) parmi les décombres de son vaisseau, et décide de partir à la recherche d’Ellie, une des membres de son équipe. Isaac se trouvera un nouveau coéquipier, un soldat de la planète, qui lui prêtera main forte, mais pour des raisons différentes. Ensemble, ils affronteront les Nécromorphes ainsi que des soldats et essayerons de détruire le monolithe.
Dead Space 3 introduit un système de craft qui consiste à récupérer des objets pour ensuite fabriquer de nouvelles armes, munitions et éléments divers. Chose étonnante, cet épisode de Dead Space ne se déroule pas entièrement sur la planète gelée Tau Volantis. En effet, les développeurs ont choisis de consacré sept chapitre se déroulant dans l’espace à bord d’un vaisseau.
Comme ont peut l’imaginer, les passages dans les coursives étroites des vaisseaux spatiaux ainsi que les Nécromorphes surgissant de partout refont leur apparition. A l’image de Mass Effect 3, Dead Space 3 est une claque graphique mais surtout, il a tendance à rendre à se tourner davantage vers l’action que vers l’ambiance oppressante des précédents épisodes. Les contrôles de Dead Space 3 ont encore été redéfini, les joueurs sont désormais capables d’esquiver, de se mettre à couvert et d’effectuer des roulades. Ces nouveautés étaient nécessaires pour introduire des combats contre des soldats humains.
Les joueurs possédant Mass Effect 3 ainsi que Dead Space 3 peuvent débloquer l’armur N7 pour Isaac Clark dans la version pré-commandée de Dead Space 3 comme nous vous l’avions reporté récemment dans cette actu.
La campagne peut être joué en deux modes : Solo ou coopératif (dont le second est uniquement disponible en mode en ligne). Ce mode permet à deux joueurs de jouer la campagne, en même temps, le premier joueur prend le contrôle d’Isaac Clarke, tandis que le second joueur incarne John Carver. Chacun des deux personnages possède ses propres quêtes secondaires qui permettent de rallonger la durée de vie du jeu et d’en savoir plus sur les péripéties rencontrées. Enfin, la coopération vous permet également de développer votre équipement plus facilement comme la récupération d’objets s’applique aux deux joueurs.
L’AVENIR DE DEAD SPACE
A l’image de Mass Effect, la saga Dead Space bénéficie d’une multitude de produits dérivées qui gravitent autour de l’œuvre majeure. Cette stratégie, chère à Electronic Arts, a donc permis la création de plusieurs films/animés (Aftermath, Downfall), de comics/romans ou encore de jeux pour smartphones.
En 2009, un film fut pendant un temps prévu, puis sombra rapidement dans les abysses de l’espace hollywoodien. Un tel projet nécessiterait en effet un budget conséquent pour finalement s’adresser uniquement à un public « adulte » fan de survival horror, ce qui a de quoi freiner les ardeurs des studios américains pendant encore quelques temps…
Quant à un nouveau jeu Dead Space, le PDG d’EA Labels a déclaré qu’il faudrait que Dead Space 3 se vende à plus 5 millions d’exemplaires pour pouvoir assurer de nouveaux investissements dans cette licence.
L’avenir de la saga Dead Space pourrait donc elle-même se révéler bien sombre. C’est peut être finalement ce qu’on peut lui souhaiter de mieux, finir sur une bonne note, et ne pas emprunter les mêmes chemins que la licence Resident Evil surexploitée, qui n’a pas su conserver ce qui faisait sa notoriété d’antan.
Découvrez l’histoire de la trilogie Dead Space en vidéo :
MarsEthan et Simon N7