Résultats et analyse du sondage sur les romances Contributeur MEU 11/08/2013

Résultats et analyse du sondage sur les romances

Bioware n’a jamais nié l’importance qu’exerçaient les romances tout au long de la saga Mass Effect. Bioware a même comprit que c’était un domaine qui ne demandait qu’à être approfondie. Alors que nous étions cantonnés à trois choix dans le premier opus, nous nous sommes retrouvés avec une pléthore de possibilités dans Mass Effect 2. Bien que cela ait fait le bonheur de nombreux joueurs, cette surabondance de choix a également négligé certaines romances importantes dans Mass Effect 3.

C’est pourquoi sur une idée de Wee-Bey, nous vous avions récemment proposé un sondage afin de déterminer les grandes tendances en matière de romances parmi la communauté MEU ainsi que votre degré de fidélité au sein de la trilogie. Le sondage étant clôturé depuis plusieurs jours, il est temps de tirer les conclusions grâce aux quelques 600 participants de l’étude (note : cliquez sur les images grises pour visionner les résultats).

L’amour fait passer le temps, le temps fait passer l’amour. Proverbe italien

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I – Le sexe de notre héros, point de départ pour une romance

Avant que notre héros, le commandant Shepard, soit victime du charme d’un des membres de son commando, son sexe constitue un enjeu majeur vis-à-vis du choix des futures relations. En effet, il nous est donné la possibilité d’incarner un homme ou une femme. A la lecture des résultats, nous constatons sans grande surprise que la majeure partie des joueurs (ou des joueuses !) ont préféré prendre un Shepard, et non pas une.

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74 % ont choisi un Shepard

Ce résultat peuvent se baser sur deux raisons principales :

  • Lors de la sortie de Mass Effect, le visage du commandant Shepard était clairement plus aboutit que celui du commandant Shepard dans sa version féminine. Il est par ailleurs le personnage par défaut à la fois sur les médias (vidéos, images et jaquette) et au lancement de la partie.
  • La plupart des joueurs étant des hommes, ils se dirigent avant tout vers un avatar masculin qui les représentent davantage dans leur personnalité et leur orientation sexuelle dans la vie réelle.

 

Toutefois, ce n’est pas parce que la majorité des sondés ont déclaré avoir choisi un Shepard homme que la minorité doit être ignorée !

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26 % ont choisi une Shepard

Le personnage féminin possède l’avantage de faire abstraction du souhait de l’immersion pour les joueurs masculins. En effet, en tirant un trait sur un avatar masculin, ils peuvent plus facilement se détacher du personnage et se retrouver alors libre de faire des choix qui ne seraient pas forcément les siens, ou encore d’avoir des romances totalement invraisemblables. De plus, jouer un personnage féminin est un ‘fantasme’ pour beaucoup de joueurs, comme l’illustre le succès de jeux comme Tomb Raider pour ne citer que lui. Ensuite, beaucoup se sont fait happés par les charmes de l’Asari Liara T’soni ou encore Sha’ira la favorite, car il faut bien reconnaître que pour une majorité de joueurs masculins, l’idée d’une femme homosexuelle est plus plaisante que celle d’un homme homosexuel.

Enfin, l’héroïne permet également de découvrir des personnages masculins hétérosexuels avec des relations plus profondes (n’allez pas vous imaginez de mauvais jeux de mots !) avec des personnages très appréciés mais réservés aux relations avec la ‘FemShep’, comme Garrus ou Thane. Ces résultats se rapprochent finalement des chiffres récemment fournies par Bioware. En ne prenant en compte seulement les joueurs de Mass Effect 3, 82% ont choisi un Shepard masculin et 18% une Shepard féminine.

 

 II – L’orientation sexuelle, un terme plus que flou dans l’univers Mass Effect

Dans ce périple qu’est Mass Effect, l’orientation sexuelle permet à Bioware de renforcer le sentiment d’immersion d’une façon inédite. Le commandant Shepard a la possibilité d’avoir un cercle intime qui va s’élargir au fil des épisodes. Dans ce cercle intime, la romance de Shepard sera bien évidemment la personne qui lui sera la plus proche. Le joueur a alors le choix d’incarner un personnage hétérosexuel, homosexuel ou tout simplement bisexuel s’il n’aime pas trancher ! Il façonnera ainsi son avatar à son image s’il le souhaite, renforçant l’immersion dans la prise de décisions et dans le déroulement des relations.

Les asari ont contribué à révolutionner notre perception de l’orientation sexuelle de par leur unisexualité qui leur permettent de s’accoupler avec un homme ou une femme, humain ou extraterrestre. Dans une société où l’homosexualité et les relations inter-raciales restent un sujet polémique, cette civilisation asari nous prouve que l’amour prend le pas sur l’origine ethnique et le sexe de l’individu. Bioware a distillé une morale intelligente et rare dans le jeu vidéo, à l’avant-garde des changements de notre société des années 2000, ce qui créa d’ailleurs de vives polémiques lors de la sortie du premier jeu. Malgré cette tentative de la part de Bioware, sur un échantillon de plus de 600 personnes, vous avez été 78 joueurs/joueuses à opter pour une relation homosexuelle.

 

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III – Les romances les plus prisées tout au long de l’aventure

Sans grandes surprises, en pôle position nous retrouvons Liara T’soni, l’asari experte de la civilisation prothéenne :

  • Sur 624 personnes interrogées, 346 personnes ont eu une relation avec l’asari durant Mass Effect.
  • Sur 634 personnes interrogées, 150 personnes ont continué leur relation avec Liara durant le second opus grâce au DLC « Le courtier de l’ombre ». 
  • Sur 632 personnes interrogées, 258 personnes ont débuté ou continuer leur relation avec l’asari.

Résultats du sondage :

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Liara T’soni est la seule personne avec qui nous pouvons avoir une relation dans les trois opus. En conséquent, cette relation est la plus développée et la plus aboutie de toute la trilogie. De plus, étant asari, Liara est donc romançable à la fois par les Shepard masculins et féminins.

La romance de Tali’Zorah arrive en deuxième position, alors que celle-ci ne fut que romançable à partir du deuxième volet. Cette nouvelle possibilité fut une réponse de Bioware aux nombreuses demandes des fans. Pour éviter de créer une injustice, Bioware a également par la même occasion donné la possibilité aux joueurs de ‘s’accoupler’ avec les Drells (Thane) ou encore avec les Turiens (Garrus).

Dans Mass Effect, les joueurs avaient la possibilité de tisser un lien émotionnel assez fort, sans passer le cap de la relation amoureuse, avec Tali’Zorah. Une fois disponible dans Mass Effect 2, la romance avec Tali a donc séduite de nombreux joueurs qui ont enfin pu percer davantage la personnalité mystérieuse de cette timide quarienne.

Derrière Tali, on retrouve l’artilleur Ashley Williams, femme quelque peu masculine qui a su s’attirer un bon nombre de prétendants, notamment dans Mass Effect où elle est la seule prétendante au rôle de Miss Shepard avec Liara. Effrayés par le fait de romancer une extra-terrestre, une partie des joueurs semblent s’être tournés vers ce qu’ils connaissait déjà, une valeur sure : une humaine joliment dessinée… mais relativement agaçante !

En effet, Bioware semble avoir tout fait pour faire hésiter le joueur sur ce choix de sa romance. Dans le premier épisode, elle s’affiche comme froide et dure. Le passage sur Horizon dans Mass Effect 2 enfonce le clou et prépare le joueur à un changement de romance improvisé vers l’un des nouveaux personnages introduit par cet épisode.  Mais cela cesse brutalement après l’affrontement contre le Dr Eva sur Mars, où tout est pensé pour que le joueur fasse preuve de compassion et de soutien prononcé envers la jolie brune (les visites à l’hôpital…etc). Autant dire que les joueurs restés fidèles à Ashley durant toute la trilogie sont des durs à cuirs, leurs nerfs étant mis à rude épreuve !

La quatrième romance la plus prisée est de nouveau une femme, il s’agit bien sûr de Miranda Lawson, femme fatale basée sur l’apparence et la voix d’Yvonne Strahovski, une actrice qui fait fantasmer bon nombres de ‘geeks’ grâce à la série « Chuck ». L’apparence de Miranda a été conçue par Bioware afin de remettre en question la fidélité de Shepard et développer sa capacité de séduction. En choisissant les bons choix de discussion, Shepard a l’opportunité de faire évoluer le comportement de la froide Miranda Lawson tout en la séduisant.

Alors qu’au départ, ce personnage pourrait être rapidement vu comme un objet sexuel, le joueur va comprendre au fil de l’aventure que derrière ce comportement froid et cette apparence physique parfaite se cache en réalité une personnalité bien plus fragile, affaiblie par une enfance difficile et une obsession de la perfection initiée par son père. Miranda, juste derrière Liara, fut la romance la plus choisie dans l’aventure de Mass Effect 2. Si nous mettons donc de côté le DLC « Courtier de l’ombre », Miranda émerge en pôle position. Ceci s’explique notamment par la mise en avant volontaire du personnage par Bioware et son rôle prépondérant au sein de l’aventure. Bioware semble avoir voulu autant que possible orienter les joueurs vers cette romance. Malheureusement, le troisième épisode ne permet pas de développer vraiment davantage cette romance même si elle permet d’entrevoir un probable avenir radieux pour le couple, une fois la menace Moissonneur éliminée.

Arrive enfin en cinquième position, Kaidan Alenko. On constate tout de même que malgré une minorité de femme Shepard, Kaidan parvient à se démarquer. D’abord une romance potentielle dans Mass Effect pour les FemShep, il est par la suite devenu également accessible pour les hommes. On constate alors la volonté de Bioware de diversifier ces choix pour les romances homosexuels, sans doute parce que c’est un sujet qui leur tient à cœur.

Par ailleurs, il est important de noter que les joueurs qui débutent tout juste l’aventure avec Mass Effect 3 ne peuvent romancer qu’Ashley, Kaidan et Liara, il leur est impossible de démarrer une relation avec Thane, Jack, Tali ou encore Garrus, les romances intégrées dans le deuxième épisode.  Ce qui explique notamment les bonnes places de Kaidan, Liara et Ashley parmi les romances de Mass Effect 3.

 

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IV – La sous-exploitation de certaines romances, motivation à l’infidélité

Dans la trilogie, le taux de fidélité dépend majoritairement d’un personnage : Liara T’soni. Elle est l’unique romance possible sur chacun des trois jeux, et donc la seule à qui le joueur peut réassurer son attirance et sa fidèlité à chaque nouvel épisode. Néanmoins, il est évident que, sans la parution du DLC « Le courtier de l’ombre », le seuil de fidélité des joueurs entre Mass Effect et Mass Effect 2 aurait gravement chuté puisque les joueurs auraient du faire preuve d’abstinence, un choix difficile à opérer dans un jeu à plus de 60 euros ! (blague)

Autrement, les joueurs fidèles qui ont entretenu une relation avec un autre personnage que Liara dans un des épisode n’ont pas vraiment pu développer leur romance de la manière souhaitée dans l’épisode suivant, que ce soit le deuxième ou le troisième. On pense notamment aux romances de Kaidan et Ashley inexistantes dans le deuxième opus, puis à celles de Jack, Miranda, Tali, Thane, Garrus et Jacob peu développées dans le troisième opus.

On pourrait donc définir ce schéma classique d’une romance d’un joueur lambda (Masculin et hétérosexuel) n’ayant aucun DLC de la manière suivante :

  • Mass Effect : le joueur romance Liara ou Ashley
  • Mass Effect 2 : suite à l’absence d’Ashley et Liara, le joueur est encouragé à commettre une infidélité avec Miranda, Tali ou encore Jack.
  • Mass Effect 3 : La romance du premier épisode fait son retour ? Qui choisir ? Les romances du deuxième épisode sont placés en second plan, le joueur est encouragé à revenir sur Liara ou Ashley, puis sur Tali (l’exception) s’il n’a pas déjà fait son choix avant la bataille de Rannoch.

On voit bien que du premier au troisième épisode, Bioware a voulu créer un effet « yoyo » dans les relations du joueur, sans doute pour le motiver à découvrir d’autres personnages et donc d’autres races, ce qui est au final l’une des principales raisons d’être des romances. Heureusement, l’apparition du DLC : « Citadelle » quasiment un an après la sortie du dernier volet à su sauver la face et rediriger certains joueurs vers leur romance de Mass Effect 2 qui ont pu ainsi rattraper leur retard et passer des moments agréables avec leur romance.

 

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V – Les histoires sans lendemain, c’est aussi une histoire de fidélité

N’oublions pas les petits écarts de conduites rendues possibles avec la favorite Sha’ira ou encore avec Jack dans la soute du Normandy SR-2. La première histoire sans lendemain fut celle de Sha’ira qui dépendait des dialogues choisis au cours de la discussion. Il était alors nécessaire d’y aller en douceur et ne pas crier « Sha’ira je te veux dans mon lit ! », contrairement à l’histoire possible avec la journaliste Diana Allers. En effet, cette courte histoire intégrée au troisième épisode met clairement le romantisme de côté et fait la part belle au franc-parlé.

Shepard doit sauver la galaxie et il n’a pas le temps de séduire, malgré tout, c’est un homme qui a des besoins à assouvir ! Diana Allers est un jouet, un objet sexuel, que Bioware a modelé à partir d’une chroniqueuse très appréciée par les joueurs américains. Tout cela n’est pas un fruit du hasard, Bioware a souhaité inviter le joueur à choisir la facilité, mais une facilité sans avenir. Le joueur se rend alors compte rapidement que ce n’était sûrement pas la meilleure option.

 

Les ébats sexuels dans la soute avec Jack dans Mass Effect 2 relevaient principalement de son caractère rebelle et insociable. Bioware oriente le joueur vers des choix pragmatiques pour séduire Jack, une tentative destinée à faire changer de bord la personnalité du joueur ? Enfin, Jack n’ayant pas seulement été introduite pour faire usage d’offrande au joueur, le joueur a donc eu la possibilité de transformer l’essai dans Mass Effect 3, notamment grâce au DLC « Citadelle » mais surtout à l’évolution du comportement de Jack. Cette courte et folle histoire sans avenir, évolue donc au fil de l’eau et devient une vraie romance.

Ces courtes relations ne sont pas toutes allés jusque là : celles de Samara et de Kelly Chambers, relevaient plus du flirt qu’autre chose même si beaucoup se demandent ce qu’il s’est réellement passé lors de ce dîner aux chandelles entre l’officier Chambers et le commandant Shepard. Enfin, le DLC « Oméga » de Mass Effect 3 a rendu possible une chose surprenante, les joueurs avaient en effet la possibilité d’embrasser la reine Aria T’loak à la fin de l’extension. Sans doute, le flirt le plus inattendu de la trilogie !

 

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La conclusion à toutes ces romances : où cela a-t-il mené le joueur au bout du compte ?

Il ne fait aucun doute que les relations amoureuses dans Mass Effect prennent une place prépondérante au sein de la trilogie. Bioware a tant que possible essayé de faire plaisir aux fans tout en les motivant à varier leurs relations au fil de la trilogie. En plus de tester votre degré de conciliation face à des choix d’importances, ils ont également voulu mettre à mal nos désirs et fantasmes afin de tester notre degré de fidélité.

Si Bioware semble avoir fait de son mieux, on regrette tout de même que le troisième épisode ait fait l’impasse sur certaines romances primordiales au sein de la trilogie. L’ajout des DLC aura tout de même permis de limiter des inégalités et aura offert aux joueurs des moments uniques avec leurs romances.

Il n’en reste pas moins louable de leur part d’avoir introduit un tel système de romance au sein de leur univers. Les romances ont en effet permis aux joueurs de plonger au cœur de cette fiction et de nouer des relations intenses avec certains de ses personnages, tout en apportant de nombreuses réflexions sur des thèmes d’actualité comme l’homosexualité ou les relations inter-raciales, allant jusqu’à pousser le concept à son paroxysme avec une relation organique-synthétique entre Joker et IDA !

Enfin, les adieux à la romance du dernier volet parachèvent le tout par une apothéose, ce moment très émouvant pour les joueurs marque là bel et bien l’importance des romances dans cette saga, mais également la réussite d’une immersion totale voulue par Bioware au sein de ce merveilleux univers qu’est Mass Effect.

Pour l’amour et l’amitié,

D’après une idée et une rédaction de Wee-Bey, mise en page et correction par Simon N7.