Les Asari se reproduisent par une sorte de parthénogénèse, en reliant leur système nerveux à celui d’un partenaire de sexe et d’espèce indifférents. Cette capacité singulière est à l’origine de nombreuses rumeurs infondées concernant la promiscuité sexuelle des Asari.
D’une longévité exceptionnelle, les Asari peuvent atteindre plus de 1 000 ans et traversent trois périodes distinctes au cours de leur vie. À l’âge de Demoiselle, elles parcourent l’univers en quête de connaissance et d’expérience ; à celui de Matrice, elles « fusionnent » avec des partenaires rencontrés dans leur jeunesse, susceptibles de constituer de bons géniteurs pour leurs filles. Le dernier stade de leur vie est celui de Matriarche, où elles endossent le rôle de leaders et conseillères.
LA BIOLOGIE
Ce mode de reproduction bien particulier est la raison pour laquelle les pouvoirs biotiques des Asari sont si développés : leur extraordinaire capacité à contrôler les impulsions nerveuses est remarquablement similaire à l’entraînement d’un biotique. Par ailleurs, elles pensent que leur progéniture acquiert les qualités génétiques du « père » biologique, mais aucun élément concret ne permet de confirmer cette hypothèse.
La vie d’une Asari est marquée par trois périodes distinctes au cours desquelles elle subit des changements physiologiques et biochimiques. Demoiselle, sa curiosité naturelle la pousse à explorer l’univers et à vivre de nouvelles expériences. Vers 350 ans, voire avant si elle fusionne fréquemment, elle devient matrice et ressent alors le besoin de se sédentariser pour élever ses enfants. Enfin, elle atteint l’âge de Matriarche aux alentours de 700 ans, ou plus tôt si elle fusionne rarement. La matriarche joue souvent un rôle de sage ou de conseillère vers laquelle se tournent les Asari plus jeunes pour bénéficier de ses siècles d’expérience.
Bien évidemment, une Asari n’est pas conditionnée par son âge biologique et reste libre d’agir comme elle le souhaite. Ainsi, il n’est pas rare de voir une demoiselle bien installée sur son monde d’origine, une matrice qui préfère travailler plutôt que bâtir une famille ou encore une matriarche totalement coupée de la vie communautaire.
LA PSYCHOLOGIE
Les Asari étendent leur influence de manière subtile, au travers de leur domination culturelle et de leur supériorité intellectuelle. En prenant sous leur tutelle les nouvelles espèces avancées et en les invitant à rejoindre la communauté galactique, elles assurent la pérennité de leurs idées et de leurs croyances.
LE GOUVERNEMENT
Avec l’âge de l’information s’est opéré un rapprochement inévitable des cités-États. Par le biais d’Internet, la communication s’est progressivement transformée en « démocratie électronique » sans politiciens ni élections, mais où chaque citoyen peut faire entendre sa voix. Les forums et les salons de discussion accueillent en permanence des débats politiques modérés par des IV spécialisées. Dans la pratique, l’opinion des matriarches est souvent décisive, les jeunes Asari s’en remettant à la sagesse millénaire de leurs aînées.
Par ailleurs, en temps de crise, lorsqu’une décision rapide est nécessaire et que l’heure n’est plus au débat public, les Asari se tournent toujours vers les matriarches.
LA DOCTRINE MILITAIRE
Généralement, les chasseresses asari sont des demoiselles ayant consacré 20 ou 30 ans à l’étude des arts martiaux. Dès son plus jeune âge, une Asari ayant décidé de prendre les armes se consacre entièrement à l’étude du combat sous toutes ses formes, jusqu’à devenir une véritable machine à tuer au sens littéral.
Les chasseresses se battent seules ou par paires, selon les tactiques enseignées dans leur ville d’origine. Rares sont ceux qui peuvent se vanter d’avoir vaincu une chasseresse en combat singulier. Les pouvoirs biotiques sont si répandus chez les Asari qu’ils constituent un prérequis à la formation militaire : toutes les chasseresses sont donc des biotiques accomplies.
Comme le résume bien le diction turien : « Les Asari sont les meilleures guerrières de la galaxie. Heureusement, elles ne sont pas très nombreuses ».
LA RELIGION
Le siarisme s’est répandu après que les Asari ont quitté leur monde d’origine et découvert leur capacité à fusionner avec toute forme de vie. La fusion est pour les siaristes la preuve ultime que toute vie est intrinsèquement liée au Grand Tout. Les prêtresses siaristes prêchent l’unité des multiples éclats de la conscience universelle.
Avant l’apogée du siarisme, les religions asari étaient aussi diverses que leurs opinions politiques. L’une des rares religions pré-siaristes existant encore aujourd’hui est le culte monothéiste de la déesse Athamé, qui incarne les trois cycles de la vie d’une Asari : demoiselle, matrice et matriarche.
LES ARDAT-YAKSHI
Les premiers symptômes se déclarent à l’enfance et culminent lors de la maturation sexuelle, à l’âge de Demoiselle. Bien qu’adeptes de la séduction et du libertinage comme les autres Asari, les Ardat-Yakshi sont congénitalement incapables de procréer.
L’ancienne mythologie asari tenait les Ardat-Yakshi pour des déesses de la destruction, les scélérates d’innombrables contes et légendes asari.
Contrairement à la croyance populaire, les Ardat-Yakshi ne sont ni extrêmement rares (environ un pour cent de la population asari déclare le génotype AY), ni d’irrémédiables meurtrières. La plupart nouent et cultivent de multiples liaisons au cours de leur existence marginale. Bien qu’une rumeur soutienne l’existence de sociétés Ardat-Yakshi, elles sont par nature incapables de coopérations à long terme.
Éminemment prospères, les Asari emploient leur envergure économique et leur mainmise médiatique à dissimuler la pathologie AY à la communauté galactique ; la plupart des Ardat-Yakshi sont affectées à des programmes de réhabilitation ou assignées à résidence. Seuls les cas les plus aigus sont condamnés aux asiles ou aux prisons, ou bien jetés en pâture aux probatrices.
LES PROBATRICES
Marginales et affranchies des lois, les probatrices sont une caste d’exécutrices qui opèrent presque exclusivement au sein du territoire asari. Au cours de la dernière décennie, les probatrices ont démantelé à elles seules plusieurs dizaines d’organisations criminelles, d’obédience asari ou non. D’emblée enclines à la subtilité, elles n’hésitent pas, néanmoins, à employer la force si la situation l’exige.
Rompues à tous les arts du combat, biotiques puissantes, adeptes de l’ascétisme, impitoyables et pleines de ressources, les probatrices sont un objet d’admiration autant que de crainte au sein de la société asari.
Bien qu’en général, les probatrices opèrent en solitaire, leur efficacité procède de l’immense corpus de connaissances auquel elles ont accès. Toute Asari appelée à rejoindre les probatrices justifie de plusieurs siècles d’expérience en matière d’enquête criminelle, de renseignements ou d’expertise militaire ; leur base de connaissances collective surpasse même celle des Spectres.
Les probatrices sont portées à l’indépendance ; elles ne sollicitent de l’aide que rarement, voire la dédaignent, puisqu’un tel niveau d’expertise et d’expérience se traduit en général par un ego surdimensionné. Les conflits d’intérêts sous-tendus par une telle arrogance ont contraint l’Ordre des probatrices à élaborer les Serments de subsomption ; en prêtant serment, les probatrices s’engagent à protéger les innocents, à châtier les criminels et à garantir les lois et les normes de la société asari. Les Serments ont une vocation conservatrice : ils imposent aux probatrices de se soumettre à la distribution des pouvoirs en vigueur au sein de la société asari et préviennent un éventuel coup d’État. Néanmoins, l’éventualité d’une telle insurrection n’est jamais totalement écartée par les élites asari.
Le Troisième serment de subsomption est le plus contraignant de tous : il exige d’une probatrice qu’elle prête une allégeance qui surpasse les prescriptions du code de probation lui-même. En général, ce serment est invoqué lorsque la logique manichéenne des probatrices est contrainte d’admettre l’existence de nuances.