Il y a cinquante mille ans, les Prothéens étaient la seule espèce à pouvoir voyager dans la galaxie. Ils disparurent lors d’une brutale « extinction galactique ». Les seuls vestiges de leur empire sont les relais cosmodésiques et la Citadelle, qui ont permis à de nombreuses espèces d’explorer la galaxie et de s’étendre.
On trouve des ruines prothéennes sur de nombreuses planètes à travers la galaxie. Bien qu’étonnamment intactes pour leur datation, les exemples de paléotechnologies prothéennes fonctionnelles sont rares. Avec l’œuvre du temps et des générations de pillards, leurs villes et stations abandonnées ne sont plus que des coquilles vides.
Certaines thèses prétendent que les Prothéens seraient intervenus dans l’évolution des races les plus jeunes. Sur Kahjé, la planète d’origine des Hanari, on trouve ainsi des traces évidentes d’une ancienne occupation prothéenne. De même, la découverte d’un ancien poste d’observation prothéen sur Mars a provoqué une recrudescence de théories sur une possible intervention extérieure dans l’évolution de l’espèce humaine : selon ces théories, les mythologies et religions des civilisations anciennes seraient en fait des erreurs d’interprétation de rencontres du troisième type bien réelles.
LES BALISES
La balise était un artefact prothéen découvert sur la colonie humaine d’Eden Prime. En raison de sa ressemblance avec les banques de données prothéennes de Mars, elle attira immédiatement l’attention de l’Alliance et du Conseil de la Citadelle et s’avéra être un appareil de stockage de données à semi-conducteurs intégré à un réseau de communication galactique similaire à Extranet. Les exemples de paléotechnologie prothéenne intacte sont extrêmement rares et la balise incarnait un espoir de nouvelle révolution technologique.
Malheureusement, le Spectre renégat Saren Arterius et ses alliés geth furent les premiers à réagir en lançant un raid dévastateur sur la planète. Si les motifs de cette attaque restent encore indéterminés, le fait est que la balise fut gravement endommagée.
Au cours de la mission de sauvetage, le commandant Shepard, officier responsable de l’opération, fut atteint par un rayon d’énergie émis par la balise, qui n’a plus jamais fonctionné depuis ce jour.
ÉNIGMA
En transférant ses données dans l’esprit du commandant Shepard, la balise prothéenne a provoqué rêves et visions chez ce dernier. Bien que ces visions soient chaque jour un peu plus claires, leur signification reste encore mystérieuse.
L’une des théories émises à ce sujet avance que les archives prothéennes sont fortement dépendantes du point de vue de leurs concepteurs, un concept que l’on pourrait comparer à l’inconscient collectif décrit par Carl Jung. L’Énigma, la clé requise pour déchiffrer les images gravées dans l’esprit de Shepard, n’est rien d’autre que la somme des connaissances culturelles d’un Prothéen, à savoir tous les archétypes, les instincts biologiques et les acquis sociaux. Les Prothéens ayant disparu depuis des millénaires, il est peu probable de découvrir un jour cette Énigma.
DISQUE DE DONNÉES
En dépit des nombreuses preuves de l’existence des Prothéens, nous ignorons presque tout de leur culture et de leur société. De temps à autre, les sites archéologiques font une nouvelle découverte, mais il est difficile de tirer des conclusions définitives à partir d’objets vieux de plus de 50 000 ans.
Les dernières recherches se sont concentrées sur les disques de données prothéens. Ces objets fragiles ont le plus souvent subi les ravages du temps, mais il arrive qu’on retrouve des disques intacts à l’intérieur d’une console ou d’un appareil de lecture.
À ce jour, à peine plus d’une trentaine de disques ont été découverts et seule une poignée d’entre eux sont en assez bon état pour que leur contenu soit analysé. Bien qu’il soit actuellement impossible de transférer les données sur des supports plus récents, les disques sont la principale porte d’accès vers la culture prothéenne.
LES RUINES MARTIENNES
Après plus de vingt ans d’exploration humaine et près d’un siècle d’exploration robotisée du système solaire, l’agence spatiale européenne fonda en 2013 Lowell City, première colonie humaine permanente sur Mars. Dix ans plus tard, les États-Unis et la Chine disposaient eux aussi de leurs propres colonies.
La région de Promethei Planum, située au pôle Sud, développa rapidement une réputation de « triangle des Bermudes », amplifiée par la détection de perturbations gravitationnelles et magnétiques dans ce secteur. En 2148, des prospecteurs travaillant près du cratère Deseado mirent à jour un avant-poste d’observation prothéen. Les phénomènes étranges observés avaient pour origine un noyau gravitationnel en fin de vie après plus de 50 000 ans d’existence.
Sur Terre, la nouvelle fit l’effet d’une bombe. L’humanité n’était plus seule dans l’univers. Tandis qu’une bataille juridique faisait rage pour déterminer à qui appartenaient les ruines, la communauté scientifique internationale se réunit pour traduire et interpréter les banques de données découvertes dans le complexe.
L’avant-poste était en fait une station biologique d’observation construite alors que les premiers homo sapiens foulaient le sol terrestre. Quels qu’aient été les motifs des Prothéens, le fait est que la station recevait régulièrement des données en provenance de satellites postés en orbite autour de la Terre et de la Lune. Les vaisseaux découverts dans le complexe servaient probablement pour les missions d’observation sur site.