Bon, voilà la suite, j'espère que vous allez aimer
SpoilerEn arrivant au refuge, je suis choqué par la misère qui s’offre à mes yeux. Derrière un périmètre délimité par des murs de béton, d’acier, de carcasses de véhicules… D’un peu tout ce qu’on peut trouver, se trouve des tentes abritant de nombreux réfugiés, tous plus pitoyables les uns que les autres. Tous, ont les yeux baissés, le regard sombre, le teint blême, les cheveux sales. Les enfants pleurent, les parents n’essaient même pas de les consoler. à quoi bon? Après tout, quand on n’a plus d’espoir, pourquoi en donner aux autres?
Je suis le groupe de soldats entre les débris et les familles implorant de l’aide. Nous arrivons à un regroupement de tentes qui semble vaguement plus ordonné que les autres, après un moment d’hésitation, le caporal confirme mes doutes :
-Bienvenue dans la “zone militaire”, soldat, je sais, c’est pas beau à voir mais… Au moins on a des vivres et des armes.
Il me parle comme si je m’étais attendu à mieux. C’est peut être le cas mais, qui suis-je pour me plaindre? Il y a à peine une heure j’étais un petit bleu sans munitions qui s’apprêtait à affronter seul un monstre d’acier. Voyant que je ne répond pas, le caporal enchaîne :
-Votre régiment est là bas, je suis sûr qu’ils sauront quoi faire de vous.
J’effectue un salut sincère et fais deux pas vers les tentes désignées, puis m’arrête et me retourne :
-Caporal? Merci de m’avoir sauvé la vie.
-Toujours un plaisir fiston!
Dit t’il en s’en allant.
Je me dirige donc vers mes camarades, là Katie, une amie de longue date, s’avance vers moi.
-Cole! Je savais que tu étais toujours en vie!
-C’est bon de te revoir aussi Kat!
Dis-je en souriant. Nos retrouvailles sont interrompues par le Sergent Armfield qui nous rejoint l’air grave et préoccupé, il m'adresse tout de même un léger sourire en me voyant.
-Ah! Williams, vous êtes arrivé en un morceau. Tant mieux.
Je le salue en claquant ma main droite contre ma tempe.
-Et cette civile dont vous m’avez parlé? Où est elle?
-Elle n’a pas survécu, monsieur. Les zombies l’ont eue.
Il baisse les yeux, l’air déçu, mais feint l'indifférence et s’adresse à Katie.
-Faites lui visiter, soldat.
Puis il retourne sous la grande tente qui abrite les officiers.
-Désolé pour la civile. Je suis sûre que tu as fait ce que tu as pu.
Je me contente d'acquiescer. Je ressens une grande culpabilité, j’ai le sentiment que j’aurai dû mourir avec elle, essayer jusqu’à la fin. Mais je suis parti, comme un lâche.
-Allez, viens.
Kat me fait visiter les lieux, nous passons sous une grande tente abritant le réfectoire, d’autres protègent l'arsenal, les dortoirs… Je dépose mes affaires sur un lit de camp inoccupé tandis que Kat m’attend au réfectoire. Je suis exténué. Je n’ai qu’une envie, c’est une bonne douche. Mais je doute qu’il n’y en ai. En passant devant une vitre, je remarque à quel point mon visage ressemble à celui des autres réfugiés. Mes cheveux bruns coupés courts sont sales, collés par le sang. Mon front est recouvert d’une couche de terre, mes sourcils broussailleux et mes yeux gris, livides et entourés de cernes. Du sang a coulé de mon nez, puis a séché laissant une trace qui part de ma narine et glisse jusqu’à mon menton. Sur le côté droit de ma mâchoire carrée, se trouve une grosse griffure partant de mon oreille et allant jusqu’à ma bouche.
Autant dire que je suis en mauvais état, et surtout, très fatigué. Je rejoins Kat qui est assise avec d’autres soldats de mon régiment. Je m’assois à côté d’elle.
-Alors, quelle est la situation?
Je demande.
-Le commandant Shepard est allé quérir l’aide du Conseil. On ne sait pas quand il reviendra, ni s’il aura l’aide dont on a besoin.
-Il l’aura! Crie Alex, je sens au ton de sa voix qu’il n’est vraiment pas rassuré. Je veux dire, c’est de Shepard qu’on parle! Si lui n’y arrive pas, alors on est tous perdus! C’est un héros, un symbole, si une personne peut unifier la Galaxie, c’est bien lui.
-Je ne savais même pas qu’ils lui avaient rendu ses galons.
C’est Kat qui me répond :
-L’amiral Anderson lui a rendu au moment de l’attaque, il a comprit que Shepard était le seul espoir pour la Terre.
-Et nous, en attendant, on fait quoi?
-ça paraît pourtant clair, Cole, on se bat, on résiste, on ne les laisse pas nous arracher une vie sans nous battre. On leur montre que c’est pas si facile de se frotter à l’humanité.
Mike a raison, il faut se battre jusqu’au bout.
-Et qu’est ce qu’on sait sur eux? On sait d’où ils viennent? Qui les a construit? Où ils ont trouvé une armée si puissante?
-Oui, pour leur armée… Les humains qu’ils tuent, ils en font des zombies ou des cannibales, les turiens, des maraudeurs ou des brutes.
J’ai mal au coeur en entendant ces mots. Je repense à Samantha, à ce qu’ils ont dus faire d’elle. Et si je venais à la combattre lors de ma prochaine mission? Je me console en me disant que ce n’est plus elle, que Samantha est morte et que si je dois affronter son corps, son esprit est de mon côté, à guider mes pas. Je m’écire :
-Quels salopards, retourner notre propre peuple contre nous!
-Des monstres… C’est des monstres… Dit un jeune homme, recroquevillé dans un coin. Je vous le dis, on est pas à l’abri en restant regroupés, comme des moutons! Ils n’ont plus qu’à viser dans le tas! Il faut qu’on se sépare!
-Je sais, mec, mais après on se fera tous avoir par ces goules, dehors. Interviens un autre soldat.
Le sergent Armfield entre dans la pièce, il a l’air encore plus fatigué et préoccupé que tout à l’heure, je ne peux pas imaginer le niveau de stress de cet homme, déjà qu’il n’est pas du genre relax et posé quand il ne se passe rien, toujours à trépigner, à aboyer le moindre petit ordre comme si il menait un assaut… Alors quand des machines de plusieurs kilomètres de haut arrivent sur sa planète par centaines, libérant des millions de bêtes sans âmes pour dévorer toute vie terrestre... Il doit frôler l’infarctus, à l’heure qu’il est.
-Arrêtez de picoler comme des trous et suivez moi, la bleusaille! Vous avez une mission, alors levez cet arrière train de ces tabourets et venez nous montrer que vous savez vous battre, bordel de merde!
Nous nous levons tous, et pendant que nous quittons le réfectoire, j’entends Kat me murmurer :
-La bleusaille? Plus cliché que ce gars, il n’y a pas!