Bonjour à tous,
Venant de terminer la saga ME sans l'Extended Cut, j'ai visité ce site de fans pour voir un peu ce qui se disait sur la fin de la saga. 87 pages, je ne suis pas déçu !
Très satisfait de la façon dont se termine le jeu, je me permets d'écrire quelques lignes d'explications car je me rends compte qu'elle en a dégoûté plus d'un. Il s'agit évidemment d'un ressenti tout personnel.
Mon principal plaisir tout le long de la saga ME, outre le fait de dézinguer des horreurs variées dans un environnement Space Opera léché, a été de pouvoir incarner vaille que vaille un personnage très attachant qui, bien qu'emporté par une destinée inexorable écrasante (on le ressent très vite), tente d'(inter)agir selon ses propres valeurs (pour ma part, l'éthique militaire me semblait une évidence : l'honneur, le sens de la mission, la fidélité à la parole donnée). Bref, du roleplay (le gros mot que voilà), tout cela dans une ambiance plutôt sérieuse et adulte très premier degré (à part le DLC Citadelle qui, bien que particulièrement plaisant et rafraîchissant, occasionne une rupture de ton déroutante).
Cela a été mon parti-pris pendant toute la série, et m'a procuré le plus grand plaisir. Jamais je n'ai tenté de calculer quoi que ce soit si cela me semblait contrevenir aux règles du roleplay et du bon sens : pas de choix Parangon ou Renegade systématique (être fidèle à des valeurs n'empêche pas la colère ou la compassion), pas de visite sur les forums pour « optimiser » la succession des missions ou que sais-je, pas de calculs d'épicier...Cela m'a évidemment coûté, essentiellement en terme de ressources et de compagnons perdus, mais a façonné un Shepard bien particulier, écrasé par le remords des sacrifices consentis, que l'obsession de sauver la Terre coûte que coûte a poussé à déclencher un génocide malgré lui (quand même !).
Cela m'amène au final. Avec un tel personnage essentiellement en quête de rédemption, que seul le sens du devoir anime encore, cette fin christique ne pouvait pas mieux tomber (je précise qu'à titre personnel, je suis athée). Car enfin, le Catalyseur, c'est (un) Dieu, qui donne le choix du destin des mondes à son agneau sacrificiel. Car, oui, n'en déplaise à certains, la destinée de cet agneau sacrificiel était toute tracée jusqu'au choix final (ce qui n'enlève rien aux valeurs qui façonnent sa trajectoire) malgré tous les efforts pour, objectivement, obtenir la victoire militaire. Comme tragédie grecque, ça a de la gueule !
En définitive, le joueur doit faire un choix qui coulera de source (et le contentera) s'il se fonde uniquement sur son incarnation au long cours du commandant Shepard ; en revanche, si le joueur s'attend à une fin optimale en fonction des « calculs » faits durant toute la série...dommage. Mais je pense que c'est un parti-pris de très bon goût de la part des auteurs. J'aurais été carrément écœuré de voir la fin de ma partie uniquement conditionnée par une vague histoire de ressources accumulées, de Parangon/Renegade score, ou de je ne sais quoi, alors que j'ai « joué le jeu » avec ma sensibilité et que c'est ce qui procure l'essentiel du plaisir à ME.
Pour ce qui est de rajouter du « chrome », moi je n'en ai pas ressenti le besoin, mais je peux comprendre, ça reste quand même abrupt. Je recommence la série avec l'extended Cut, je verrai bien, mais j'ai peur que ça gâche le truc.
Pour finir, à mon humble avis et pour évacuer les faux débats :
- le catalyseur, Deus ex-Machina : non, sans blague ! Je rappelle qu'on est finalement dans une tragédie antique, et que le catalyseur, c'est justement une divinité ;
- Les incohérences et ellipses narratives pendant le final...aucun problème pour moi, mais si ça en pose à d'autres personnes, alors ils auraient dû fuir la série depuis longtemps, car :
- on ne passe pas son temps à sauver la galaxie à 3 commandos, quand il faut 2 pelotons de Seals pour choper Ben Laden ;
- Shepard ressuscite littéralement au début du 2 de façon abracadabrantesque ;
- à l'heure de l'Omnitech, les ascenseurs sont beaucoup trop lents, ce qui est bien la preuve que ce n'est pas de la Hard Scifi !