SpoilerLa première chose qu'elle ressentie fut les tremblements. Quand la plateforme se figea, elle rouvrit les yeux et se mit à genou. Au loin, elle aperçut une vague forme éthérée qui se rapprochait. L'apparition se campa devant elle.
- Réveillez-vous.
Shepard secoua doucement la tête pour se remettre les idées en place, confuse, et se releva. Elle remarqua alors les traits de l'entité face à elle et son coeur manqua un battement. Encore cet enfant qui hantait si souvent ses nuits...
- Qu'est-ce... Où on est ? (Bredouilla t-elle.)
- La Citadelle. C'est chez moi. (Répondit l'apparition d'une voix éthérée.)
Elle regarda autour d'elle, essayant de comprendre ce qu'il se passait, d'en saisir l'étendu avant de reporter son attention sur l'enfant.
- Qui êtes-vous ? (Demanda t-elle avec appréhension.)
- Je suis le Catalyseur.
- Je croyais que c'était la Citadelle qui était le Catalyseur...
- Non, la Citadelle fait partie de moi.
Elle le dévisagea, incertaine.
- Je dois arrêter les Moissonneurs. Vous m'aidez ?
- Peut-être. Ils sont ma solution. (Répondit l'apparition en se retournant.)
L'enfant s'avança vers le Creuset, et Shepard le suivit.
- La solution ? Mais à quoi ?
- Au chaos.
Il continua d'avancer, et elle lui emboîta le pas. Au loin, on pouvait entendre les bruits de la bataille qui faisait rage autour de la Citadelle. Mirlina écouta attentivement ce que lui expliqua l'apparition, sur les Moissonneurs, sur le pourquoi des moissons, les raisons, la solution... Une colère froide s'empara d'elle. Mais elle ne fit rien. Que pouvait-elle faire ? Alors que l'enfant se taisait, elle lui posa des questions auxquels il prit soin de répondre la plupart du temps, évitant celles qu'il jugeait inutiles. Le Catalyseur poursuivit ses explications, sur les synthétiques et les organiques, sur les guerres successives les opposant, sur les conclusions qu'il en tirait. Mirlina en eut la nausée. Comment pouvait-il affirmer amener l'ordre alors que le chaos régnait ?
- Le Creuset n'est pas une arme, mais une source d'énergie. (Finit-il par dire.) Grâce aux relais et à la Citadelle, il est capable de libérer des quantités d'énergies impressionnantes à travers la galaxie. Il est rudimentaire. Mais efficace et souple dans sa conception. Et il apporte de nouvelles possibilités, de nouvelles options.
- Pourquoi... Pourquoi me dites-vous tout ça ? (Rétorqua t-elle.) Pourquoi vouloir m'aider alors que vous ne cessez de reproduire ce schéma ?
- Parce que votre arrivée change les choses. Parce que ce simple fait, prouve que ma solution n'est plus viable. Si vous êtes venue ici, d'autres le feront aux prochains cycles. Il faut trouver une nouvelle solution. Mais je n'en suis pas capable. C'est à vous de le faire. (Il marqua une pause et elle opina. Il se tourna alors vers la droite et un énorme conduit rougeâtre.) Vous avez le pouvoir de nous détruire.
Mirlina regarda dans la même direction que l'enfant. Elle imagina sans peine Anderson s'avançant vers le conduit et tirant dessus jusqu'à destruction.
- Mais je vous préviens, d'autres seront également anéantis. Le Creuset ne fera pas de distinction et détruira tous les synthétiques. Et vous même, vous l'êtes en partie.
Shepard dévisagea l'enfant en silence. Ses pensées se tournèrent vers feu son ami Légion et les Geths. Aux risques qu'ils avaient prit, à leur réconciliation avec leurs créateurs, les Quariens. Puis, elle pense à IDA, l'IA du Normandy, si proche des humains, de Joker... Elle secoua tristement la tête.
- Mais les Moissonneurs seront détruits ? (Demanda t-elle d'une voix brisée par l'émotion.) On aura enfin la paix ?
- Oui. Mais ça ne durera pas. Tôt ou tard, le schéma se reproduira. Vos descendants feront de nouveaux synthétiques, et la guerre recommencera, le chaos reviendra.
Elle poussa un soupir.
- Il doit y avoir un autre moyen...
- Effectivement. (L'apparition leva un doigt vers deux piliers sur la gauche.) Vous pouvez utiliser l'énergie du Creuset pour prendre le contrôle des Moissonneurs.
- Ce que voulait faire l'homme trouble... C'était finalement possible...
- Oui. Mais lui en aurait été incapable, car il était déjà sous notre contrôle.
- Qu'est-ce qui m'arrivera ? (Demanda t-elle après quelques instants.)
- Vous mourrez et prendrez le contrôle des Moissonneurs.
- Comment, si je meurs ? (Demanda t-elle, dubitative.)
- Votre forme physique et tout ce que vous êtes actuellement mourra. Mais ni vos pensées, ni vos souvenirs. Vous fusionnerez avec la Citadelle et aurez une conscience plus grande qui vous permettra de contrôler les Moissonneurs, de nous contrôler. Mais vous perdrez tout.
Mirlina réfléchit un instant. Pouvait-elle seulement envisager de le faire ? Suivre la vision de l'homme trouble et se condamner elle même à une éternité sans amour ni amitié ? A devenir la garante de la paix ? En sachant que le risque subsistait ?
- Je refuse.. (Murmura t-elle.)
L'apparition la regarda.
- Il existe une autre solution. (Il se tourna vers le rayon d'énergie reliant la Citadelle au Creuset.) La synthèse.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Ajoutez votre énergie au Creuset. La réaction en chaîne combinera vie organique et vie synthétique pour donner un nouveau système, un nouvel... ADN.
- Comment ? (Demanda t-elle, sceptique.)
- Votre énergie organique, l'essence même de votre être, sera décomposée puis dispersée à travers la galaxie. Ainsi libérée, l'énergie du Creuset transformera la matrice de la vie organique à travers la galaxie. Les organiques cherchent la perfection par la technologie et les synthétique par la compréhension. Les organiques seront perfectionnés en étant intégrés à la technologie synthétique. Quand aux synthétiques, ils obtiendront une pleine compréhension des organiques. Maintenant que nous savons que c'est possible, cela apparaît comme la solution idéale. La synthèse est la forme ultime de l'évolution.
- Si c'est le cas, pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ?
- Nous avons essayé... et échoué.
- Pourquoi ?
- Parce que les organiques n'étaient pas prêt. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut... Forcer. (Il la regarda dans les yeux.) Mais vous l'êtes maintenant. Optez pour cette solution (Dit-il d'une voix presque impérieuse.)
Mirlina regarda tour à tour le rayon et le Catalyseur, prenant la mesure de tout ce qu'il avait dit, de tout ce que cela signifiait.
- Je... Je ne sais pas. (Finit-elle par dire, troublée.)
- Pourquoi pas ? Vous êtes déjà à moitié synthétique. Vous pouvez imaginer de vivre sans eux ?
- Et comme ça, on continuera à vivre ? Ensemble ?
- Le cycle s'achèvera. Les Moissons s'arrêteront et les civilisations seront préservées sous leur forme actuelle et reliées à nous tous. (Il marqua une pause.) Grâce à ça, tous atteindront l'ultime forme de leur évolution : La synthèse. Les voies sont ouvertes.
Mirlina regarda tour à tour les trois voies, les épaules légèrement voûtées, un goût étrange au fond de la gorge. Elle se sentit désemparée, impuissante. Comment faire un choix ? Tout ce qu'elle avait fait jusqu'à maintenant, tout ce qu'elle avait accompli, accepté... Sacrifié... Tout cela ne signifiait-il rien ? Elle avait déjà tant perdu, et chaque choix proposés impliquait d'autres sacrifices... Elle prit une profonde inspiration et avança d'un pas hésitant avant de faire volte-face. Elle plongea son regard dans celui de l'enfant.
- Ce n'est pas juste... (Finit-elle par dire d'une voix brisée par l'émotion.)
- ça ne l'est jamais. (Répondit-il simplement.)
Mirlina opina doucement, une larme roulant sur sa joue. C'était injuste. Il n'y avait pas d'autre mot. Totalement injuste. Elle inspira profondément, refoulant les larmes et la tristesse, refoulant son instinct lui disant de tirer sur l'apparition pour se soulager. Elle ne pouvait pas faire ça. Si elle refusait de faire un choix, alors la moisson se poursuivrait, et elle trahirait tout ceux qui s'étaient sacrifiés pour elle, tout ceux qui croyaient en elle, tout ce pour quoi elle s'était battue et avait souffert. Mais quel choix faire ? Le contrôle ? Elle déglutit. A quel point changerait-elle ? Deviendrait-elle comme l'enfant derrière elle ? Une sorte d'IA, incapable de ressentir la moindre émotion ? Calculant tout et prenant des décisions en conséquence ? Un tel pouvoir était dangereux. Et si elle venait à perdre le contrôle ? Ou à arriver aux mêmes conclusions que l'enfant ? Non... Elle ne pouvait décemment prendre un tel risque. Son regard glissa sur sa droite et sur le conduit rouge. La destruction... Anderson l'aurait fait, il n'aurait pas hésité. Mais elle si. Elle repensa à IDA, son ami synthétique et aux Geths. Eux tous qui avaient choisit de s'allier aux organiques contre les Moissonneurs, des machines bien plus évoluées. Eux qui étaient capables de penser, de ressentir, de s'adapter... Les Geths s'étaient réconciliés avec les Quariens, honorant ainsi pour la première fois de leur histoire le sacrifice
d'un des leurs, le hissant au statut d'individu et non de conscience collective. Ces synthétiques qui avaient prit la décision de communier avec leurs créateurs pour les renforcer contre les maladies, dans une forme de symbiose, de synthèse... Elle ne pouvait pas les détruire ainsi tout en leur reconnaissant une âme.
Le regard de la jeune femme coula vers le gigantesque faisceau reliant la Citadelle au Creuset. Il restait donc la solution de la synthèse. Celle présentée comme idéale. Mirlina frémit, ses pensées se tournant vers Liara.
- Mon amour... Je suis désolée... (Murmura t-elle.) Je ne pourrais tenir ma promesse...
Elle avança vers le rayon, les larmes roulant sur ses joues. Elle savait que c'était la bonne solution, qu'ainsi, elle mettrait définitivement un terme à tout ceci. Un sacrifice, un tout dernier, le sien. Un sacrifice qu'elle acceptait de faire, en toute connaissance de cause. Elle espérait que Liara le comprendrait, l'accepterait. La jeune femme pensa à IDA.
- Profite de ta vie, mon amie, de la beauté de l'univers, de Joker et de son amour...
Elle s'arrêta au bord de la plateforme, les yeux rivés sur le rayon, incapable de faire un pas, submergée par l'émotion.
- Liara... Mon amour...
Elle repensa une dernière fois à tout ce qu'elle avait vécu en trois ans, toutes les personnes ayant fait parti de sa vie, tous les sacrifices consentis, tous les amis qui avaient offert leur vie pour ce moment précis. Et à tout ceux vivant dans l'espoir qu'elle mettrait un terme aux moissons, qui attendaient qu'elle prenne une décision. La synthèse modifierait radicalement leur vie. Pour le meilleur. Elle leva le pied, prête à sauter. Et se figea, les yeux écarquillés. Changer leur vie... Pouvait-elle prendre pareille décision ? Choisir seule de modifier une galaxie, un univers entier et la vie de millions voir de milliards d'individu ? Elle recula d'un pas, troublée. C'était pour le meilleur. Alors pourquoi tant d'hésitation ? Elle fit un autre pas en arrière. En le faisant, elle mettrait un terme à la guerre ! Mais que devenait le libre arbitre ? Elle ne ferait pas que choisir une voie, elle l'imposerait à tous, changeant à jamais la vie et la galaxie. L'ampleur de cette décision dépassait tout ce qu'elle pouvait imaginer ou concevoir. Si la synthèse était la forme ultime de l'évolution, si c'était un changement inévitable, alors elle n'avait pas à le forcer. Cela se produirait tout seul avec le temps. Comme ce que les Geths et les Quariens avaient entamés. Alors devait-elle prendre le contrôle ? Non, les risques étaient bien trop grand. Elle frémit. Devait-elle anéantir toute forme de vie synthétique ? Etait-ce par égoïsme, par un désir de survie car il s'agissait de la seule option où l'apparition n'avait pas fait mention de son sacrifice, de sa mort ? Un mince espoir auquel elle se raccrochait ? Et si l'enfant avait raison ? Elle repensa à son cauchemar et fut prise d'un tremblement. Comment faire confiance à cette apparition, à cette monstruosité ? Elle qui ne s'était jamais remise en question, qui avait commit les pires atrocités selon une logique faisant abstraction de tout sentiment et qui avait anéanti ses propres créateurs. Elle défendait sa vision des choses, prônant l'ordre face au chaos, un chaos que les guerres entre synthétiques et organiques amèneraient forcément. Mais que faisait-elle à chaque cycle ? N'était-ce pas une guerre ? Un chaos touchant la galaxie, la plongeant dans la noirceur du désespoir face à l'anéantissement des formes de vies avancées ? Et si les Moissonneurs pratiquaient ces atrocités dans le but d'empêcher tout risque d'être détruit, sans pour autant accepter la léthargie qui suivrait si toutes les formes de vie organiques disparaissaient ? Elle recula encore de quelque pas. Les Moissonneurs, tout comme le Catalyseur, n'étaient que des monstres sans âmes. Elle se retourna et jeta un regard haineux à l'apparition. Les Geths et IDA valaient milles fois mieux qu'eux. Mais pouvait-elle décemment les sacrifier ? Elle hésita un long moment avant de se diriger vers le conduit rouge. C'était la meilleur chose à faire, elle en était certaine. La menace des Moissonneurs disparaîtrait à jamais. C'était pour ça que tant de ses amis s'étaient sacrifiés, qu'Anderson avait donné sa vie. Il n'y avait pas d'alternative. La synthèse était un mensonge. Comment vivre avec les Moissonneurs, ces destructeurs de civilisation ? Supporter les atrocités qu'ils avaient commises ? C'était comme essayer de pardonner les nazis, lors de la seconde guerre... Ce n'était pas acceptable !
Elle leva la tête vers le ciel, et remarqua qu'elle avait oublié que la guerre continuait de faire rage autour d'elle. Elle laissa les larmes rouler sur ses joues.
- Oh, IDA, Légion, pardonnez moi...
Ils comprendraient. Elle en était sûre. Elle leva son arme d'une main tremblante. Le temps sembla ralentir. Elle fit feu, encore et encore, brisant peu à peu le conduit jusqu'à son explosion. Un océan de flammes s'en échappa et l'enlaça, lui arrachant un cri. De nouvelles explosions résonnèrent et la repoussèrent violemment. Elle tomba au sol, et sombra dans les ténèbres.
Joker avait les yeux fixés sur la Citadelle, anxieux. Une explosion à la base du Creuset attira son attention.
- Allez Shepard... (Marmonna t-il.)
Il avait les doigts au dessus de son tableau de commande, prêt à lancer le vaisseau en direction de la Citadelle. L'immense cité spatiale s'illumina au moment où le Creuset se mit en marche, libérant un faisceau rouge qui ondula en miroitant. La vague grossit, englobant l'espace proche. La voix d'Hackett résonna alors dans le Normandy.
- Le Creuset est en marche. A toute la flotte, repliez-vous ! Je répète : Repliez-vous, nous fichons le camp !
Joker regarda le faisceau qui croissait avec horreur. Garrus posa une main amicale sur son bras.
- Joker...
Mais le pilote le repoussa. Les ordres d'Hackett résonnèrent une nouvelle fois dans le cockpit. Joker conserva les yeux fixés sur la Citadelle, désemparé. Garrus posa à nouveau une main sur le bras de Joker, avec douceur.
- Joker... (L'appela t'il.) Il faut y aller. C'est ce que Shepard aurait voulu...
Joker ferma les yeux, les paroles de son compagnon résonnant au fond de son esprit. En proie à une lutte interne, il regarda la Citadelle puis son écran et jura. La masse rouge continuait de croître, et dans quelques instants, ils seraient prit dedans. Avec regret, la mort dans l'âme, il engagea les manoeuvres d'évasion. Le Normandy fit demi tour et sauta dans l'hyperespace, imité par les autres vaisseaux. L'énergie du Creuset continua de grossir, englobant les Moissonneurs et les détruisant les uns après les autres. Le miroitement atteignit la Terre, mettant un terme à l'existence contre nature des endoctrinés. L'énergie croissait toujours. Puis, elle disparut et un rayon rouge s'échappa du Creuset vers le relais le plus proche. Le relais absorba le faisceau et le répercuta via les autres relais à travers toute la galaxie, la teintant d'une aura rouge un court instant. Le contrecoup de cette énergie détruisit les relais en même temps que les Moissonneurs.
La porte du poste de pilotage coulissa, et Liara entra en trombe.
- Où est Shepard ? (Demanda t-elle avec angoisse.)
Garrus échangea un regard peiné avec l'officier Traynor et tous deux baissèrent les yeux en secouant la tête. Liara les dévisagea, n'osant y croire, la peur la gagnant en même temps que les larmes.
- Non ! Il faut y retourner. Joker, vous ne pouvez pas l'abandonner ! (Hurla t-elle.)
Elle se jeta sur l'humain, retenue au dernier moment par Garrus.
- Liara ! On ne peut plus rien faire ! (Cria le Turien.)
- Non ! Non non non non non ! Je ne l'abandonnerais pas... ( Déclara t-elle d'une voix brisée.)
- On ne peut plus rien faire... (Répéta t-il d'une voix plus douce.)
Liara se laissa aller au désespoir et pleura. Garrus tenta de la réconforter. A coté de lui, Traynor se dandina légèrement, hésitante. Finalement, elle posa une main sur l'épaule de l'Asari pour attirer son attention, et lui tendit un objet de l'autre.
- C'est pour vous. De la part du commandant, au cas où... (Elle ne termina pas sa phrase, anéantie.)
Liara regarda l'objet un long moment sans comprendre. Puis, elle le prit entre ses longs doigts et l'étreignit. Garrus décida de la raccompagner à sa cabine. Mais dans l'ascenseur, il changea d'avis et l'amena dans la cabine de Shepard. L'Asari s'y laissa guider en silence, sans réellement se rendre compte d'où elle était avant qu'il ne sorte de la pièce. Lentement, elle regarda autour d'elle, comme si elle voyait l'endroit pour la première fois. Dans l'aquarium nageaient les poissons de l'humaine. Sur son bureau était posé une photo de l'Asari, à coté de ses plaques militaires. Liara rejoignit le lit et en caressa les draps du bout des doigts, se remémorant la dernière fois qu'elle s'était tenue ici. Les larmes perlèrent à ses yeux et roulèrent sur ses joues. Elle considéra l'objet qu'elle tenait serré contre elle un long moment avant de finalement l'activer. Il n'y avait qu'une seule entrée. Elle lut le message, le laissant la pénétrer. Le chagrin devint insoutenable et elle se laissa aller, s'allongeant sur le lit et pleurant à chaudes larmes.
Malgré les talents de Joker, la masse rouge gagna de la vitesse sur le Normandy pour finir par l'engloutir. Les systèmes surchargèrent et Jeff perdit le contrôle du vaisseau. Le pilote s'évertua à maintenir le Normandy en vol, mais le vaisseau piqua du nez et pénétra dans l'atmosphère d'une planète proche avant de s'y écraser. L'humain se massa son crâne douloureux et appela IDA. Mais l'IA resta muette. Il soupira et se leva, commençant à lancer les diagnostiques du vaisseau quand la porte derrière lui coulissa. James pénétra dans le cockpit, la forme inanimé d'IDA dans les bras. Joker resta interdit et questionna le militaire du regard. Celui-ci secoua tristement la tête. Joker s'approcha, les doigt tendus vers l'androïde sans oser la toucher. Il l'appela. Mais elle n'eut aucune réaction. Vega déposa le corps sur le sol et se retira, laissant le pilote extérioriser en paix.
De longues minutes plus tard, Joker sortit à l'air libre et regarda la forêt qui s'étendait sous ses yeux avec mélancolie. Liara sortit à son tour, le visage gonflé par toutes les larmes qu'elle avait versée.
- Il faut retourner sur Terre... (Dit-elle d'un air absent.)
- Le Normandy est dans un sale état. (Finit par répondre Joker.) Le réparer mettra du temps. Surtout sans.. (Sa voix mourut dans sa gorge et il baissa les yeux.)
Liara s'approcha du pilote et l'enlaça doucement, comprenant et partageant sa tristesse.