Chapitre 32 :
Lors des semaines de cours, Ike avait appris à utiliser sa charge biotique sans son aura noire. Enfin presque, Ike utilisait une petite astuce. Juste avant de se déplacer sous forme biotique, Ike faisait venir une légère aura noire. Ceci lui permettait de réussir son attaque. Steeve se contentait d’être défensif, comme à son habitude. Il avait appris à projeter une petite onde devant lui faisant voler un objet au contact. Il devait encore pas mal se concentrer pour y arriver, mais Lazer l’encourageait. Zéphyr avait appris à lancer une boule biotique qui avait un grand impact sur la cible. Ce n’était pas encore assez puissant, mais il y travaillait. L’Allemand aimait surtout flotter dans les airs grâce à ses pouvoirs. Lazer était content d’eux. Il était quand même perplexe pour Ike. Quelque chose n’allait pas. Plus il y réfléchissait, moins il ne trouvait. Ike savait que Lazer se doutait de quelque chose. Sa couverture n’était pas encore percée à jour, mais avec l’évolution de ses pouvoirs biotique, il se douterait surement de la supercherie. Ike remarqua quand même qu’il avait tenu plus de six mois sans se faire démasquer. Il aurait pu être un simple agent dormant, mais faire les missions en parallèle rendaient sa couverture assez instable.
Ike travaillait donc sur le toit de son appartement. Nouvelle semaine, nouveau meurtre. L’épéiste ne savait pas combien de meurtre il avait à faire. Mais il continuerait jusqu’à ce que la justice soit faite pour Nolan. L’étudiant œuvrait à la tâche sur ses pouvoirs biotiques. Lazer lui avait dit qu’il ne lui manquait pas grand-chose avant qu’il arrive à se téléporter. Ike avait trouvé ça irréalisable mais lorsqu’il regardait ses charges biotiques, il voyait bien qu’il se téléportait sur de petites distances. La charge biotique était surtout une force qu’appliquait Ike sur ses jambes. La téléportation était autre chose. Pour s’entrainer, Ike fixait un point en face de lui et imagina son aura noire s’y rendre. Il poussait légèrement sur ses jambes. Le plus souvent, il réalisait une sorte de charge. Le lundi fut consacré à cet entrainement. Le mardi, Ike décida de s’entrainer à l’épée. Son attaque « Tour de Lune » se mettait bien en place. Ike arrivait à trouver l’équilibre sur ses jambes pour faire un tour complet. Il essaya ensuite de faire cette attaque dans un enchainement. Les premières fois, il tombait carrément à la renverse. Mais il recommençait. Il ne considérait pas l’échec comme une preuve de faiblesse. Du moins, pas en entrainement. L’entrainement était justement fait pour ça, échouer.
Ike fut ensuite contacté par l’homme mystère pour sa mission. Cette fois-ci c’était un Major de l’Alliance qui devait subir son courroux. Sa destination était une base en Russie. L’épéiste se prépara et quitta la Citadelle.
Pendant ce temps, Zéphyr s’entrainait sur Terre. Il avait pas mal d’affinité avec plusieurs types d’armes. Il aimait bien manier une mitraillette toute seule. Cela lui permettait d’être agile tout en ayant une arme à cadence de tir rapide. Sinon, il aimait aussi avoir deux pistolets entre les mains. Comme ça, il pouvait couvrir beaucoup plus d’angles qu’avec la mitraillette. Seulement, il n’avait pas trop de puissance de feu. La troisième arme qu’il avait était un arc. C’était Saurion qui lui avait envoyé son ancienne arme. L’arc qu’il s’était servi pendant la guerre était tombé dans les mains du SSC. Saurion avait habilement subtilisé cette arme. Comme Zéphyr allait devenir militaire, il avait décidé de la lui donner. Il avait bien sur pris ses précautions en la donnant au supérieur de Zéphyr. Même s’il connaissait l’Allemand, il ne voulait pas donner une arme à un gamin. Car pour lui, Zéphyr était encore un gamin. Et cela était vrai en un sens.
Le Jeudi, Zéphyr et son supérieur était allé s’entrainer en Russie, dans une base de l’Alliance. Son Sergent avait quelques contacts là-bas. Cela lui permettait de profiter des grandes plaines encore désertiques de la Russie pour s’entrainer au tir en plein air. Mais ils ne se doutaient de ce qu’ils allaient trouver.
Lorsqu’ils arrivèrent à la base, la sécurité était étrangement renforcée. Le Sergent, qui conduisait, ouvra la fenêtre et alla à la hauteur d’un garde, qui lui fit signe de s’arrêter.
« -Numéro d’immatriculation, grades, but de votre visite. » Dit froidement le garde.
Le supérieur de Zéphyr fût étonné par autant de barrières de sécurité. A mieux y regarder, le garde n’était pas seulement froid, il était extrêmement tendu, comme les autres gardes à l’entrée. Le Sergent donna toutes ses identifications et celles de Zéphyr. Le gradé voulu ensuite demander qu’est-ce qui se passait mais le garde s’éloigna et fit signe de passer.
Le véhicule entra donc dans la base. Il y avait des soldats qui marchaient dans tous les sens. L’effervescence était totale. Le supérieur gara son véhicule à l’endroit qu’on lui indiquait. Les deux hommes restèrent un moment dans la voiture, regardant les gens s’agiter dehors. Zéphyr demanda :
« -Sergent, vous savez ce qui se passe ? »
« -Pas le moins du monde. Mais j’ai un mauvais pressentiment. »
Ils sortirent de la voiture et traversèrent la cour. Zéphyr emboîtait le pas de son supérieur, très perplexe. Le Sergent alla trouver un homme un peu plus gradé. Ils échangèrent un salut militaire et l’homme de Vancouver demanda :
« -Qu’est-ce qui se passe ici ? »
« -Notre Major a été assassiné cette nuit. »
« -Quoi ? Comment est-ce possible ? » S’exclama de surprise le Sergent.
« -Nous n’en savons rien. Tiens, vu que vous êtes de Vancouver, vous pourrez sûrement relier les informations plus vite que nous à l’Amiral Hackett. »
« -Si je peux être utile. (L’homme se tourna vers Zéphyr.) On va devoir repousser l’entraînement. Reste près de moi. »
« -Bien Sergent. »
Zéphyr et son supérieur suivirent l’homme vers la salle de contrôle. Une tonne d’écran était accroché aux murs. Il y avait des images de sécurité partout sur les écrans. L’homme se pencha vers un soldat devant un ordinateur.
« -Voila les quelques secondes où l’on peut voir l’intrus. Ceux sont les uniques secondes que l’on a de lui. Sinon, toutes les caméras sont brouillées et piratées lors de son passage, en plus de la panne d’électricité. On a du en baver pour avoir ces images nettes, les caméras étaient brouillées sur son passage. »
Le soldat à l’ordinateur lança la vidéo. Zéphyr fût soudain prit de panique et d’effroi. Il avait reconnu l’homme sous le masque.
Non ce n’est pas possible… Ike, c’est toi ? Non je ne peux pas le croire. Zéphyr faisait du mieux qu’il pouvait pour cacher les tremblements de ses mains. Il faisait de son mieux pour avoir une respiration normale. Il avait besoin d’air. Il inventa une excuse auprès de son sergent pour sortir. L’Allemand s’assis sur les marches en sortant. Il se prit la tête entre les mains. Il trouvait ça bizarre mais pourtant, plusieurs pièces de puzzle s’emboîtaient. Steeve n’avait aucun mal à parler de sa semaine de stage, Ike en parlait assez difficilement. Steeve pouvait être contacté lors des stages, Ike : pas moyen, comme s’il disparaissait. Les blessures de son ami lui semblaient bizarres aussi. Sa puissance aussi. Et là, il venait de le voir sur une caméra de sécurité Russe, sabre à la main, près à faire un meurtre. Zéphyr voulu rejeter cette idée mais cela était trop évident lorsqu’il y repensait. Ike était plus que ce qu’il n’était. Ce n’était pas un simple étudiant biotique. Zéphyr se leva et alla retrouver son Sergent.
« -Savez-vous… Qui a pu faire ça ? » Demanda l’Allemand.
« -La seule information que l’on a, commença le Sergent Russe, c’est qu’il doit être de Cerberus. On arrive à peut près à distinguer le logo sur son armure. »
Cerberus… Ce mot sonna comme un coup de poignard dans le dos de Zéphyr. Pendant la guerre, il avait eu à faire à des anciens soldats de Cerberus. Mais là, ils avaient à faire au vrai Cerberus, à l’organisation terroriste, au côté obscur de l’humanité. Zéphyr ne pouvait pas ignorer cette information. Cela recoupait toutes ses informations et les emboîtaient parfaitement. Zéphyr en avait presque le cœur net : Ike était un agent de Cerberus. Mais alors, pourquoi être à l’Académie ? Pourquoi s’être fait des amis ? Pourquoi ? Beaucoup trop de questions restaient sans réponses dans l’esprit de Zéphyr. Il y avait une chance pour que tout cela ne soit un cauchemar ou que ce soit faux. Que ce ne soit pas lui et qu’il était juste injoignable lors des semaines de stage. De ce qu’il était sur c’est qu’Ike et lui devaient avoir une discussion à l’Académie.
***
Ike arriva sur les lieux de la base. Il faisait nuit. L’étudiant fut content de respirer un air de planète. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas mit les pieds sur une planète. Entre l’Académie, la Citadelle et la derrière fois la station de l’Alliance, il en avait sa claque des bâtiments artificiels.
L’épéiste était arrivé proche des murs de sécurité de la base. L’Homme mystère lui assura qu’il ne devait pas se soucier des caméras, il en faisait son affaire. Les gardes faisaient leurs rondes. La sécurité était importante, mais pas insurmontable. Ike avait pensé un temps rentrer et faire un massacre mais il était quand même seul. L’effet de surprise aurait marché un temps. Et puis il affrontait des adversaires entraînés qui pouvaient amener des renforts de taille. Ce n’était pas une poignée de mercenaires ou de gardes rapprochés qui ne savaient pas tenir une arme.
Ike franchit le mur. Il toucha l’herbe sur sol d’une extrême douceur. Lorsqu’il bougea, l’herbe reprit sa forme originelle, comme s’il n’était pas là. La seule difficulté d’Ike était d’éviter les gardes avec des chiens mécaniques. Un garde humain avait une marge d’erreur, mais un chien mécanique pouvait être embêtant. Lorsqu’il a décidé de suivre une piste, il ne la quitte plus, et c’est cela qu’Ike avait peur. L’assassin esquiva habilement les projecteurs et les gardes. L’épéiste se cachait dans les ombres, il était une ombre. Le silence de la nuit ne le dérangeait pas. Même mieux, cela l’aidait. Il entendait deux gardes discuter. Cela lui donnait leur position. Ike longea le mur de l’enceinte et arriva à une petite porte qui menait à un sous-sol. Grâce au plan envoyé par l’homme mystère, Ike savait exactement où il allait. Il voulait d’abord débrancher le courant. Cela lui permettrait d’avoir une plus grande marge de manœuvre. Certes pas mal de chose fonctionnerait encore grâce à des systèmes annexes mais si cela pouvait créer une petite panique, Ike ne le refusait pas.
La route menant à son but était très facile. Le couloir n’était pas gardé. Il n’y avait que des caméras, dont Ike n’avait pas à s’en soucier.
Pourquoi les méchants ne prévoient pas plus de sécurité sur un point faible évident ? Parce qu’ils ne pensent pas qu’un type va le faire. Répondit l’Ike obscur. L’épéiste arriva au panneau électrique. Les touches et l’écran tactile apparurent devant Ike. C’était la seule lumière de la pièce. Ike repéra un conduit d’aération. C’était l’unique sortie. Il ne pouvait évidemment pas repasser par la même porte qu’à l’entrée. Une fois le piratage fait, Ike savait qu’un garde viendrait ici, et comme le couloir n’offre aucun point de planque, l’étudiant le savait condamner. Il pointa son Omnitech au dessus du panneau de contrôle. Pendant un instant, rien ne se passa. Il n’y avait qu’un unique bruit provenant de l’Omnitech en train de travailler. L’endroit était très silencieux et très sombre, ce qui faisait déglutir Ike.
Pourquoi je suis toujours dans des endroits glauques moi ? Le courant fut soudain éteint. Ike ne perdit pas de temps et monta dans les conduis. Dans l'obscurité de la zone, Ike alluma son Omnitech. Il regarda le plan une nouvelle fois. La salle où pouvait se trouver le Major était assez loin. Mais Ike avait la patience. Comme prévu, la coupure de courant avait crée une petite tension dans la base. Les systèmes annexes s'étaient mise en route. L'épéiste quitta son conduis pour se retrouver sur le sol. Il vit deux garde devant lui. Ike dégaina silencieusement et s'approcha furtivement derrière eux. Il les assomma avec son fourreau. L'étudiant n'avait pas envie de faire des meurtres à foison. Il allait déjà avoir pas mal de problèmes avec son prochain assassinat.
Ike se faufilait dans les couloirs. Il se plaquait contre les murs et assommait les gardes qu'il voyait. Il prenait soin de cacher les corps. Il se retrouva ainsi proche de la salle du Major. La salle se composait d'une unique entrée. Il devait donc entrer en douceur. un Scan rapide de la salle lui permis de savoir qu'il y avait quelqu'un. Ike ne savait pas comment rentrer. Passer par les conduis ne serait pas discret, pas dans ce cas. Ike eut une idée. S'il devait rentrer par la porte avant, il le ferrait habilement. Il retourna à l'endroit où il avait assommé un des gardes. Il échangea la tenue bleu de l'Alliance contre son armure. Ike mit son armure dans un sac qu'il trouva en fouillant la base. Il se dirigea ainsi vers la porte du Major. Il avait son épée et son sac dans une main. Il avait trouvé un pistolet qu'il gardait derrière lui. L'épéiste prit une respiration et entra dans la salle. Il avait demandé au préalable à l'homme mystère de verrouillé la porte du Major lorsqu'il fut entré.
"-Bonsoir Major..."
Ce dernier leva la tête. Il était évidemment surpris de voir quelqu'un entrer dans son bureau à cette heure tardive. Mais il n'eut pas le temps de réaliser:
"-Tu fais un geste et je te fumes." Fit Ike.
Son oeil gauche était rouge et il avait une légère aura noire. IL pointait le flingue vers le Major. Ike enfila son masque.
"-Montre tes mains. Tes Mains!" Ordonna Ike.
"-Qui êtes-vous?"
"-Tu ne devines donc pas Enfoirée? Tu ne vois pas?!"
Ike faisait le tour du bureau et plaqua le flingue contre la nuque de sa cible.
"-C'est toi qui a fait tuer Nolan. Et tu vas payer pour ça."
"-Je ne vois pas qui c'est. Je suis sûr que vous faites erreur. (La peur se faisait entendre dans sa voix. Ike dégaina son épée.). Non, non , non, j'ai une femmes, des enfants, des petites enfants..."
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Ike lui avait tranché la tête d'un coup sec.
"-Moi aussi, j'avais un père. Et on me l'a volé."
Sa tâche accomplit, Ike n'avait plus qu'à disparaître. Il passa par la fenêtre et commença sa descente par les murs. Tel une ombre, il se faufila dans l'herbe et disparu. Il entendit quelques instants plus tard une sirène. Ils avaient trouvé les corps.