Chapitre 11, un peu plus transitoire.
Bonne Lecture.SpoilerChapitre 11 :
17 Mars 2186…
Les tensions dans le groupe s’étaient un petit peu calmées. Alexeï n’était pas encore allé voir Frédéric. Il ne voulait pas se mettre des gens à dos, il venait d’arriver. Au lieu de ça, il avait aidé un groupe de recherche qui fouillait les dessous de la ville. Ils avaient réussi à trouver de l’eau. Ils avaient arraché quelques tuyaux. Ils en avaient trouvé un qui donnait de l’eau potable. Ils pouvaient enfin se doucher. Le groupe de survivant avait défini des horaires de toilette. Des petits groupes y allaient à heure régulière, escorté par des civils armés.
Ce jour-ci, Alexeï était de garde. Il escorter un groupe d’hommes, dont Zéphyr, Saurion et Tarik. Il entendit quelques hommes se plaindre de l’eau froide. D’autres s’en moquaient, ils avaient de l’eau.
Sur le trajet du retour, Zéphyr demanda :
« -Qu’est-ce que tu faisais avant la catastrophe ? »
« -Vaut mieux pas que tu le saches, c’est mieux pour tout le monde. »
« -C’est si terrible que ça ?»
« -Oui… » Le colosse soupira et baissa les yeux.
« -Tu sais, il ne faut pas garder un fardeau tout seul. Et puis, on doit se connaitre si on doit passer beaucoup de temps ensemble. » Expliqua Zéphyr.
Le colosse prit quelques secondes pour réfléchir et dit :
« -J’étais… en prison. Du moins pas totalement, on me transférait dans une autre prison. »
Zéphyr retint son souffle quelques secondes. Sa première pensée avait été de s’éloigner de cet homme. Mais il lui avait sauvé la vie. Il se devait de rester courtois. Après avoir dégluti, il demanda :
« -Tu avais fait quoi ? »
« -Un truc pas bien, j’ai essayé de tuer ma femme, ou mon ex-femme, si elle est toujours en vie. »
« -Pourquoi ? » Risqua Zéphyr, curieux d’entendre la réponse.
« -Elle me trompait. J’étais fou de rage. J’ai essayé de l’étrangler mais on m’a arrêté avant. J’ai pris dix ans. »
« -Dix ans ?! Mais c’est énorme !! » S’exclama Zéphyr, se fondant sur des films policiers qu’il avait vu.
« -Je sais, mais j’ai appris après qu’elle couchait avec le juge qui m’a condamné. »
« -ça c’est pas cool. » Lâcha Zéphyr sur un ton de plaisanterie. (Il regretta de l’avoir dit comme ça.)
« -C’est sur, mais bon (il mit un terme à ce sujet), si ta question est : est-ce que je suis dangereux ? Non. Je ne te ferais jamais de mal. Je sais ce que c’est d’aimer et d’être aimer. Tu as ta sœur, Ilyana, Le Turien. Tu les aimes et ils t’aiment. Jamais je ne mettrais en péril ces relations. »
« -…Merci. » Fit L’étudiant, la gorge remplit d’émotion.
Le colosse soupira et dit :
« -C’est vrai… ça fait du bien de parler. Ça faisait longtemps que je n’avais pas discuté, partager quelque chose avec quelqu'un. Et toi ? Qu'est ce que tu faisais ? »
« -Je… sortais les poubelles. C’est pour ça que je suis en vie et pas mes parents. » Il dit honteux.
« -Faut pas t’en vouloir, ce n’est pas ta faute, (Le colosse pausa une main sur l’épaule du jeune.), personne ne pouvait prévoir ça. Écoute-moi, tu as sauvé ta sœur et elle s’en sort très bien. De ça, tu peux en être fier. » Argumenta le grand homme.
« -Oui, tu as raison. » Fit Zéphyr calmement.
La discussion se termina, les deux hommes avaient partagé leurs fardeaux. Ils pouvaient se faire confiance. Le groupe revint à la planque. Ils entendirent des hommes crier joyeusement. Zéphyr et le Turien décidèrent d’aller voir ce qui se passait.
Ils arrivèrent à l’établi. La radio fonctionnait :
« -à tous les sur…vivants… Si vous entendez ce mes… Les Mois…sonneurs nous ont envahis. Ca…chez-vous. Vous devez fuir les Vil…. A tous les sur… » Crachait la radio.
Le message tournait en boucle, mais il était clair. Ils devaient fuir la ville. Le soldat chercha une autre fréquence. Il passa en revue les stations et s’arrêta sur une fréquence nette.
« -Ici le commandant Jones de l’Alliance. Si quelqu'un entend ce message, vous devez vous rendre dans les Alpes. Je peux comprendre que c’est dur, mais les moissonneurs ne cherchent pas trop dans les zones montagneuses. Je ne peux pas en dire plus, je ne sais pas si les moissonneurs m’écoutent. Fin de transmission. »
« -Qu'est-ce qu'on fait chef ? »
« -Je ne sais pas, Saurion, une idée ? » (C’était la première fois qu'il l’appelait par son prénom. »
« -Je n’en sais rien moi non plus. Si on a moins de chance de se faire repérer dans les montagnes, pourquoi ne pas tenter le coup. Seulement, on n’a pas de voiture. » Expliqua le Turien.
« -On a qu'à en trouver. » Proposa Zéphyr.
« -Certes, mais où ? » Demanda le Chef.
« -Vous avez un plan ?, (Ils allumèrent les hologrammes.), Nous on est ici. Quand les moissonneurs ont attaqué, on était en plein après-midi. On peut supposer que les parkings souterrains devaient être pleins. Avec un peut de chance, il doit bien des voitures qui sont encore intact. On n’est pas loin du métro, voir dedans, il doit bien y avoir des parkings proches de grandes stations, non ? »
« -ça se tient, mais comment on ramène les voitures ? »
« -On les ramène pas, on y va. » Dit Zéphyr, convaincu.
« -Tu veux faire bouger toute la colonie en même temps ! C’est du suicide ! » Rétorqua un milicien.
« -Pas si on fait du repérage avant. On envoi deux trois personnes pour repérer les voitures et sécuriser le chemin à prendre. »
« -Hum… On peut tenir combien de temps ici ? » Demanda le chef à un de ses subordonnées.
« -Encore trois repas. Après on est à sec. »
« -Ok, ce qui nous laisse un jour, et je n’ai pas envie de retenter l’expérience du centre commercial. » Dit le Chef.
« -Et moi non plus. » Avoua Zéphyr.
« -Ok, je vous propose de patienter jusqu’à demain matin. Le temps que je réfléchisse à nos options. »
« -D’accord, rendez-vous demain matin. » Conclu Le Turien.