Dites 33! Spoiler
Chapitre 33 :
17 novembre 2168…
Les préparatifs de la grotte arrivaient à leurs termes. Il ne restait plus qu’à finir de déménager les choses essentielles. Ils avaient gardé avec eux la nourriture et les médicaments, histoire de ne pas être à court en cas de crise.
Tout le monde aidait à l’aménagement. Même s’ils n’avaient pas l’habitude de faire des choses manuelles, les scientifiques aidaient tant bien que mal. De ce fait, le complexe faisait vide en plein milieux de l’après-midi. Etant au mois de novembre, tout le monde travaillait essentiellement entre deux heures et dix-huit heures. Evidemment, des gens comme Saurion ou le commandant faisaient énormément d’heures supplémentaires. Si bien qu’une fois, Zéphyr et Ilyana durent leurs apporter à manger directement. Le commandant ne voulait pas forcer les gens à travailler le soir. Tant qu’ils donnaient le meilleur lors des heures régulières. Le matin était réservé au repos et à la préparation de l’après-midi.
Depuis fin août, Isabella avait élu domicile dans la chambre de Saurion. Tous les soirs, il lui racontait ce qu’il savait sur le monde. Du moins, avant les moissonneurs. Avant tout ça. Isabella aimait l’écouter, il avait une voix douce, même si celle-ci venait du traducteur. Il prenait le temps de lui expliquer les choses. Il lui avait enfin montré à quoi ressembler un Drell. Il avait trouvé les images dans la base de données du centre. Elle avait été surprise par la forme de leurs gorges. Le Turien lui expliqua que chaque race avait un corps différent, comme elle et lui. Il lui raconta que les Drells avaient une mémoire très développé, ce qui leurs permettaient de se souvenir de ce qu’ils avaient fait il y a longtemps. Isabella répondit que cela devait être pratique pour faire leurs devoirs.
Les cauchemars de Ilyana s’étaient estompés. Par contre Isabella, malgré les nouveautés apportées par Saurion, en faisait de plus en plus. Contrairement à Ilyana, le cerveau de la petite fille m’était plus de temps à analyser une situation, dû à son jeune âge. Du coup, l’attaque de Cerberus et autre revenaient maintenant. Le seul moyen de faire oublier ces souvenirs, si tenté que ce fût possible, était de lui montrer des choses et de s’occuper d’elle. C’était ce que faisait Saurion et son frère.
Ayant déménagé, les deux jeunes purent dormit dans le même lit. Ce matin-là, Zéphyr se réveilla avant Ilyana. Comme d’habitude, elle était appuyée sur son épaule, le bras de son homme par-dessus elle. Zéphyr réfléchissait. Il se dit qu’ils devaient encore changer d’endroit. Il ne voyait, il ne savait pas quand la guerre se finirait. Il n’avait aucune idée de ce qui se passait au-delà des montagnes. Peut-être que l’humanité était déjà éteinte. Peut-être avaient-ils repoussé les moissonneurs. Trop de questions. Il en bailla. Il émit un soupir bruyant à la fin de son bâillement.
« - Quel énergie. » Marmonna Ilyana, réveillé.
« -Désolé. »
« -Quel heure est-il ? » (Zéphyr regarda la table de chevet.)
« -Approximativement 10h17. »
« -C’est très… approximatif. Tu sais qu’on est déjà en retard. »
« -Oui. »
« -Il faut donc qu’on se bouge. » (Les deux amoureux ne changèrent pas de position.)
« -Oui. »
« -Il faut qu’on aille les aider. Sinon on va se faire gronder. »
« -Oui. »
« -Je ne suis pas sur que tu m’écoute. »
« -Oui. »
« -Un plus un ? »
« -Oui. » (Elle lui pinça son pectoral gauche.)
« -Aie. »
« -Ah enfin une réponse évoluée. »
« -Zut. »
Il se tourna vers elle et l’embrassa. Zéphyr remit la couette sur leurs épaules et ils se rendormirent. Comme prévu, le déménagement puisait dans leurs énergies. Zéphyr n’avait pas testé ses pouvoirs biotiques sur des objets, il ne voulait pas blesser quelqu’un. Du coup, il utiliser la force de ses bras. Il avait remarqué qu’il pouvait soulever des choses lourdes sans trop peiner. La guerre l’avait musclé. Ou peut-être était-ce les implants de moissonneurs.
Vers midi, le commandant décida d’aller frapper à leurs portes. Il n’allait pas les réprimander, ils avaient fait pas mal de choses pour le groupe, ils avaient bien droit à un jour de repos. Et puis, peut-être était-ce la fin, peut-être que leur plan n’allait pas marcher. Autant profiter des derniers moments. Il voulut quand même s’assurer qu’ils allaient bien. Et puis, c’était l’heure du repas. Certes ils avaient loupé le petit-déjeuner, mais le commandant ne voulait pas qu’ils aillent travailler le ventre vide. Il frappa à la porte, en espérant que celle-ci ne s’ouvre pas et qu’ils les trouvent dans une position explicite. Bref, dès qu’il eut frappé à la porte il se retourna. Heureusement, la porte ne s’ouvrit pas.
« -Hey, les tourtereaux, tout va bien ? Je ne veux pas vous imposer quoique ce soit, mais c’est l’heure de manger. »
« -On arrive. » Cria Zéphyr depuis le lit.
De toute façon, ils étaient décidés à se lever. Les deux jeunes adultes allèrent sous la douche et, une fois propre, sortirent de la salle. Bras dessus bras dessous, Ils retrouvèrent tous les autres devant le self.
« -Bien dormi ? » Demanda Saurion.
« -Tu n’as pas idée. Un vrai délice. » Répondit l’étudiant.
Tout le groupe alla manger ensemble, comme une grande famille. Zéphyr espéra que cette famille ne soit pas cassée par le moissonneur. Il avait survécu à près de neuf mois de guerre. Il pensa au futur, si les moissonneurs ne seraient plus là. Comment allait-il gérer la perte de ses parents, sa petite sœur, sa famille… Il y avait trop de chose à penser. Il remit cette discussion avec lui-même un autre jour. Pour l’instant le présent importait. Il avait sa sœur, Ilyana, Saurion, Tarik, Alexeï, Sébastien et le commandant. Ce n’était pas la famille idéale. Mais pourquoi vouloir vivre dans les standards ? Zéphyr avait toujours pensé que la standardisation était signe d’oisiveté. Pourquoi essayer de prouver qu’on est unique, si au final, on obéit à des codes de bien aisance, de bonne conduite et de caste. Zéphyr avait toujours pensé qu’être hors des normes lui permettait de développer quelque chose au fond de soi. Quelque chose d’unique.
Après le repas, le groupe du jour commença à charger les caisses de médicament, d’outils et de nourriture. Ils décidèrent qu’il fallait mieux commencer dès maintenant. En espérant que personne ne se blesse ou ne tombe malade, Tarik pourrait gérer les petites blessures avec des premiers soins. Sébastien et les autres cuisiniers s’étaient promis de faire plus simple, sans pour autant rationner. Ils puiseraient donc en priorité dans les légumes frais et tout ce qui ne se conservait pas. Les scientifiques avaient réussi à créer les barrières thermiques pour les grottes. C’était pour cela qu’ils déménager les outils. Ils pourraient procéder à des tests depuis la grotte et réparer si besoin.
Le premier voyage s’en alla. Pour des raisons de sécurité, un soldat, en plus du pilote, accompagnait deux civils et le chargement. Deux gardes armés montaient la garde à l’entrée de la grotte. Lorsqu’ils reconnurent la navette de Cerberus, customisé par les soins des jeunes, ils reculèrent. La navette resta en équilibre et tout le monde se dépêcha de sortir les caisses. Ils rangeraient quand tout le monde serait là. Ils ne voulaient pas laisser la navette trop longtemps en équilibre. Même si ces moyens de transport étaient faits pour ça, ils ne voulaient pas prendre un risque.
Une fois tout le groupe à l’intérieur de la grotte, soit vers quatre heures de l’après-midi, ils commencèrent à défaire ce qu’ils avaient fait plus tôt dans la journée. La grotte était en fait un grand dédale. Pour se repérer, les premiers déménageurs avaient installé des câbles, des lumières et quelques signes sur les murs pour se repérer. La cachette était située à quatre-cinq mètres du sol. De ce fait, personnes ne pouvaient les attaquer depuis le sol. Du moins, pas les zombies. A l’intérieur, quelques recoins servaient à entreposer les caisses, et autres. Contres les murs, des bureaux avaient été installé. Les scientifiques avaient assez de places pour travailler sur leurs machines thermiques.
Du point de vue de Zéphyr, il faisait un peu froid. L’air s’engouffrait dans la grotte et il avait la sensation qu’il ne ressortait pas. Après avoir tout rangé, il fit un tour des lieux avec Ilyana, main dans la main. Ils allèrent inspecter leurs chambres. Cette fois-ci, adieu l’intimité. Ils allaient être tous réunis dans trois grandes pièces. Zéphyr avait choisi pour sa compagne, sa sœur et lui-même une place un petit peu surélevé. Comme ça, il n’avait pas réellement l’impression de dormir à même le sol.
Ils rejoignirent Saurion et les autres. De sa « famille », étaient présent que Saurion, Jones et Ilyana. Ils formaient un petit groupe de quatre, non loin de la navette.
« -Dîtes-moi, si on sort vivant de cette guerre, qu’elle est la première chose que vous ferriez ? » Demanda Zéphyr.
« -Hum… Bonne question… Je ne sais pas. »
« -Je prendrais une bonne bouffée d’air. Et je me dégoterai une bonne bouteille de whisky. » Répondit le commandant.
« -Moi ? Je resterai avec toi, et je chercherai un endroit pour vivre. E toi ? » Dit Ilyana.
« -Ma petite sœur voulait apprendre à faire du vélo. Donc je crois que je ferais un bon tour de vélo. Et toi Saurion, tu as trouvé ? »
« - Vous emmenez tous à la Citadelle, m’éloigner de la Terre pendant quelque temps. Ne m’en voulez pas, la Terre est très jolie, mais je prendrai mais distance pendant un petit moment. »
« -T’inquiète pas, on peut comprendre, moi si j’étais bloqué sur Palaven pendant presque un an, je ne voudrais pas forcément y retourner. » Expliqua Zéphyr.
Le groupe resta un moment à discuter avant de repartir.
Le mois de décembre se rapprochait à grand pas. Les préparatifs étaient presque prêts. Le chalet se faisait de plus en plus vide. Saurion espéra qu’il pourrait retourner ici dans quelques jours. Il n’avait vécu qu’un seul déménagement dans sa vie. Celui de Palaven vers la Citadelle. Le Turien revécu cette scène lors de ces derniers jours. Il espéra aussi que ce grand évènement soit un succès. Il ne voulait pas mourir. Pas maintenant. Leur plan devait fonctionner. Pendant huit mois, il avait échafaudé des plans à la va-vite. Mais cette fois-ci, son plan était réfléchi depuis longtemps. Cette fois-ci, ils étaient prêts.