Avant dernier chapitre : Batailles et Trahisons...
Bonne lecture.
SpoilerChapitre 9 :Un éclat de Lumière dans un océan de Ténèbres.
La femme ouvrit les yeux et poussa un vague gémissement. Douleur. Ce fut la première sensation qui traversa son être et s'imposa à elle. Sa vue était brouillée et elle battit des paupières à de nombreuses reprises afin d'y remédier. Elle avait du mal à prendre conscience de son environnement, la faute à son esprit encore embrouillé. Elle percevait la voix d'un homme juste à coté d'elle. Elle tourna lentement la tête et détailla rapidement son environnement. Elle se trouvait dans une petite pièce mal éclairée où il régnait une forte odeur de pourriture. Ses muscles étaient endoloris et sa position des plus inconfortable. Elle se redressa en essayant de rester discrète. L'homme tourna la tête vers elle et grogna.
- Elle est réveillée. (Déclara-t-il.) Que voulez-vous que je fasse ?
Il n'y eut pas de réponse. Vlavya se redressa un peu plus et gémit comme la douleur explosait dans son corps et le traversait par vague. Elle plissa les yeux pour affiner sa vue. L'homme avait une main posée sur sa tempe, et l'Alran comprit qu'il parlait via son virtech.
Il hocha la tête.
- Comprit.
Il désactiva l'appareil puis se rapprocha de Vlavya et la dévisagea de ses yeux pourpres.
- Dommage. (Déclara-t-il.)
L'homme sortit un couteau et l'approcha de la femme. Vlavya sentit la peur nouer son estomac. Elle regarda la lame descendre vers sa gorge. Elle se plaqua contre le mur et tenta maladroitement de reculer. Mais elle ne pouvait pas. Elle inspira profondément... Et ses pupilles se dilatèrent. Son corps se tendit comme l'adrénaline circulait dans ses veines. Une énergie nouvelle s'empara d'elle en même temps que la rage, dissipant la douleur et la fatigue. Ses mains jaillirent et agrippèrent les bras de l'homme. Elle dévia le couteau de son visage et le planta dans le coeur de son geôlier. Celui-ci se figea et écarquilla les yeux d'horreur, plongé dans la plus totale des incompréhension. Il retira maladroitement la lame en grognant avant de s'écrouler dans une mare de sang. Vlavya poussa un franc soupir de soulagement et se mit debout. Un vertige l'a saisit comme l'adrénaline s'évanouissait, la laissant faible et groggy. L'Alran inspira profondément et secoua la tête avant de se masser les tempes.
- Ne t'évanouit pas... (Murmura-t-elle pour elle même.)
Elle inspecta une fois de plus son environnement et se questionna : Ou suis-je ? Cette simple question en amenait une autre : Comment suis-je arrivée ici ? Vlavya se massa le front en maugréant et fouilla sa mémoire à la recherche d'une réponse. Elle se souvenait de sa discussion avec Sil suite à la découverte du message, des rapports réguliers de Falcon O6... Et puis... Quelque chose s'était produit... Le son d'une alarme résonna dans son esprit. Mais qu'est-ce qui avait bien pu la déclencher ? Vlavya se concentra davantage, triant ses souvenirs. Un frisson secoua son corps et des images défilèrent dans son esprit. Elle tomba à nouveau avec un gémissement.
Elle se revit dans le centre de commandement. Les alarmes hurlaient partout autour d'elle et résonnaient dans son crâne, brouillant ses pensées, l'empêchant de réfléchir. Les hauts parleurs crachaient les informations lâchés par les officiers de ponts dans une cacophonie monstrueuse.
"- Nous sommes attaqués ! Tout le monde aux stations de combat !"
"- Bouclier sous les 50 % !"
"- Multiples engins !"
Les deux Alrans avaient échangés un regard, tendues. Des soldats étaient venus à elles dans le but de mettre la Haute Conseillère en sécurité, malgré ses protestations.
"- Brèche dans le hangar et les quartiers résidentiels trois à huit !"
"- Perte des boucliers !"
Les avaries s'étaient alors multipliées à un rythme effréné. De violentes secousses avaient eu lieu un peu partout. Des mercenaires avaient envahit le croiseur et s'étaient taillé un chemin sanglant jusqu'aux appartements de Sil. Malgré leur bravoure, les soldats qui protégeaient les Alrans avaient été réduits en charpies en l'espace de quelques instants. L'un des tueurs avait alors pointé son arme sur Vlavya. Et il avait fait feu.
La courtière se massa le cou. Elle sentit très nettement sous ses doigts la trace laissée par la seringue qui avait pénétrée sa chair. Elle fronça le nez de dégoût. Ces lâches l'avaient droguée.
Elle tourna son regard vers le corps sans vie à ses cotés et commença à fouiller ses poches. Elle récupéra une arme blanche et des grenades ainsi qu'un peu de MédiGlo. Et une sacoche. Vlavya l'ouvrit et découvrit des seringues de combat. Elle s'en ficha une dans la jambe et laissa le temps au liquide de courir dans ses veines. Les effets des sédatifs s'estompèrent progressivement. L'Alran se mit en route. Elle ignorait où elle était, pourquoi, et les dangers qui l'attendaient. Mais elle n'éprouvait aucune peur.
Avant toute chose, trouver un plan de l'endroit. Puis, trouver Sil.
Bagel rejoignit le centre de commandement du Corline, Itany et Kayla sur ses talons. Le croiseur les avait récupéré, lui, son équipe et les Asaris, quelques heures après l'attaque. Malgré leur position de force, les mercenaires avaient fuit l'orbite de la planète sans laisser de trace. Le vice amiral Lardok avait écouté Bagel faire son rapport avec attention sans dissimuler son hostilité à son égard. Il jeta de brefs regards aux Asaris, entre animosité et désir.
- Est-ce tout ce que vous aviez à dire ? (S'enquit Lardok d'un ton doucereux.)
- Oui. (Affirma Bagel.) Mais tout ceci n'a pas de sens.
- Plait-il ?
- Les mercenaires sont venus pour elles. (Dit-il en indiquant les Asaris.) Ou tout du moins, pour ce que contenait le bunker. Ils ont détruit la flotte puis sont parti... Pourquoi ?
- Parce qu'ils sont idiots. Parce qu'il s'agit d'une simple vengeance.
- Mais pourquoi ne pas nous avoir attaqué alors que nous étions vulnérable ? (Insista l'officier.)
- ça suffit, capitaine Bagel ! Tout ce que je vois ici, c'est votre incompétence ! (Tonna le vice amiral.) La perte de vaisseaux, la mort de soldat ! Et pire encore, la mort de la Haute Conseillère !
- Mais, Vice Amiral...
Ce dernier leva la main d'un geste impérieux.
- Silence ! (Siffla-t-il.) Vous êtes responsable de ce fiasco ! De plus, vous avez introduits des aliens inconnus dans ce vaisseau, sans les faire passer par l'étape de quarantaine, mettant ainsi un autre bâtiment en danger. ça ne tiendrait que de moi, je vous exécuterais maintenant.
Lardok recula d'un pas et toisa l'officier du regard avec une immense satisfaction. Le visage de Bagel s'était peu à peu décomposé.
- Escortez l'ancien capitaine et ses associées en cellule. Nous déciderons plus tard quoi faire d'eux. (Lança le Vice Amiral à l'égard des deux soldats qui attendaient à l'entrée.)
Mal à l'aise à l'idée de mettre le capitaine aux arrêts, les soldats se jetèrent quelques regards avant de l'entourer.
- Navré, capitaine... (Murmura l'un d'eux.)
- Tu fais ton travail, soldat.
Lardok fit un geste de la main et les soldats emmenèrent Bagel ainsi que les Asaris hors de la pièce et les escortèrent à travers le vaisseau. L'ancien capitaine croisa le regard de nombreux hommes qui ne pouvaient que baisser les yeux. On s'écartait devant son passage, on détournait le regard.... Bagel pouvait sentir la honte qui couvait. Mais personne n'essaya de les arrêter, ni n'osa s'interposer. Le groupe prit l'ascenseur, direction les cellules.
Lardok regarda l'officier s'éloigner, un large sourire aux lèvres. Sa main glissa sur sa tempe et pressa un bouton sous sa peau, activant ainsi son virtech.
- J'ai le colis. (Déclara-t-il d'un ton triomphant.)
Bagel demeura droit et fier dans l'ascenseur qui les conduisait, lui et les Asaris, aux blocs de détention. Lardok avait toujours été un abruti, mais jamais un mauvais officier. Comment pouvait-il prendre une telle décision en de telles circonstances ? Quelque chose échappait au capitaine. Les portes s'ouvrirent, les militaires escortèrent le trio et ouvrirent les cellules. Bagel pénétra calmement dans la sienne et d'un regard, invita les Asaris à faire de même. Et avant que les portes ne se referment, sa main se posa sur le bras du soldat le plus proche.
- Kal... (Murmura-t-il.)
- Je suis désolé, monsieur.
- Tu me rendrais un service, mon garçon ?
- Si je le peux, ça sera avec plaisir.
Bagel lui offrit un sourire et lui tendit un papier.
L'Alran poussa un grognement comme l'aiguille pénétrait sa chair. Elle lâcha la seringue qui tinta en tombant au sol. C'était déjà le troisième dopant qu'elle prenait. Les effets de l'injection étaient de moins en moins puissant au fur à et mesure que la fatigue s'accumulait. Cela faisait des heures qu'elle tournait en rond dans les couloirs de ce vaisseau dont la conception lui était totalement étrangère. Le plan qu'elle avait volé ne lui était pas d'un grand secours car il était écrit dans une langue qu'elle ne pouvait déchiffrer et les schémas n'étaient pas très clairs.
Vlavya avait évité jusqu'à présent toutes les patrouilles, non sans mal. Les cachettes manquaient sur ce bâtiment et elle craignait toujours être repérée. L'Alran avait eu beaucoup de chance pour l'heure, mais elle savait qu'il ne fallait pas compter dessus. La chance était hasardeuse et certains la disaient capricieuse. Elle pouvait s'estomper ou bien tourner en un temps record.
Plus Vlavya avançait dans le vaisseau et moins elle croisait de patrouille. Et ce n'était pas forcément pour la rassurer. La configuration des couloirs changeaient petit à petit et rendait sa progression chaotique. Des câbles sortaient un peu partout et les passages se faisaient plus étroits.
On dirait des coursives mécaniques..., Pensa Vlavya, tendue. Elle poursuivit sa route tant bien que mal, se contorsionnant parfois pour avancer de quelques mètres. Un bruit métallique s'éleva soudain. Vlavya se figea et arrêta de respirer. Quelques bips s'élevèrent, accompagnés de grésillements stridents. D'autres résonnèrent, tel une discussion qui dura quelques minutes. Finalement, ils cessèrent et le son métallique reprit de plus belle, s'atténuant au fil du temps. L'Alran attendit qu'il s'estompe complètement avant de s'autoriser un soupir de soulagement.
- Des Virs... (Murmura-t-elle.) Je déteste les Virs...
Vlavya patienta encore quelques instants pour s'assurer d'être seule avant de reprendre sa route.
Sil demeura bouche bée un long moment, plongée dans la plus totale des incompréhension. Elle ne parvenait pas à croire ce que ses yeux lui montraient, à accepter cette vérité qui venait de lui être révélée. Etait-ce seulement possible ? Avait-elle put être aussi aveugle ?
- Impossible... (Murmura-t-elle, dans l'espoir de se convaincre.)
L'homme esquissa un sourire sans joie.
- Il n'y a pas si longtemps, moi aussi, je croyais certaines choses impossible...
- Pourquoi fais-tu ça ?
- Tu sais de quoi je rêvais ? Je te l'ai dit il me semble... (Il secoua doucement la tête, avec ironie.) Mais on ne fait pas toujours ce que l'on veut.
- Tu veux me faire croire que quelqu'un te force ? (Cracha-t-elle avec hargne.)
- Crois-tu que nous sommes toujours libre de nos choix ?
- Bien sûr ! Et il faut les assumer.
- Assumer, oui. (Déclara-t-il en opinant.) Mais tu te berces d'illusions, Sil. Il y a des choses sur lesquels nous n'avons pas le moindre contrôle.
L'homme se pencha un peu plus et Sil écarquilla les yeux d'horreur. Les yeux de son interlocuteur luisaient d'un faible éclat bleuté et ses pupilles semblaient onduler, frétiller, légèrement. Elles s'illuminèrent un instant et tout redevient normal. L'Alran battit des paupières et se massa l'arête nasale en maugréant.
- Je te prie de croire que c'est fort désagréable...
- Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? (Lâcha-t-elle dans un souffle.)
- J'ai fait une rencontre... (Murmura-t-il.) Une rencontre qui a tout changé.
- Quelle rencontre ?
- Tu ne le croirais pas.
- Je peux t'aider Meran. Qui qu'ils soient, quoi qu'ils t'aient fait. Si tu me libères, je t'aiderais, tu as ma parole !
Le conseiller offrit à Sil un sourire sans joie.
- Tu penses pouvoir le faire. Mais tu ignores tout d'eux.
- Qui sont-ils ?
L'Alran demeura silencieux un long moment, ne sachant que dire. Il se passa nerveusement la langue sur les lèvres.
- Eternel, infini, immortel... (Déclara-t-il d'une voix enrouée.) C'est ainsi qu'ils se considèrent. C'est ainsi qu'ils sont. A coté d'eux, les Virs ne sont guères plus que des pantins articulés.
- Que sont-ils ? (S'enquit-elle doucement.)
Meran plongea son regard au fond de celui de sa partenaire. Sil frémit en lisant la peur, le trouble, qui habitaient le regard de son ancien ami.
- D'aucuns les appellent Moissonneurs...
Sil tiqua à l'évocation de ce nom, mais Meran ne sembla pas le remarquer.
- J'ignore d'où ils viennent... Mais ils ont toujours été là, dans les ténèbres, nous étudiant, attendant leur heure...
- Dans quel but ?
- Remettre de l'ordre dans la galaxie. Comme ils l'ont fait la dernière fois. Asaris, Turiens, Humains, Galariens, Krogans... Tous... Et bientôt, ce sera notre tour.
- Ils les ont massacrés ?
Meran opina sombrement.
- Et tu travailles pour eux ? Tu les aides ?!
- Non ! (S'exclama le conseiller en se redressant de toute sa hauteur.) Je ne travailles pas pour eux, mais avec eux ! J'essaye de sauver ce que je peux, de montrer notre utilité ! Les Moissonneurs sont invincibles. Tu n'as pas idées du nombre de races qu'ils ont décidés d'annihiler. Moi je sais. IL me l'a montré. J'ai vu la vérité !
Sil tenta de dissimuler au mieux le dégoût et la pitié qu'elle ressentait pour son compagnon.
- Laisse-moi partir, Meran. (Dit-elle doucement.)
- Je... (Il poussa un soupira et baissa les yeux.) J'aimerais, Sil. Vraiment. Mais je ne peux pas. Le seul moyen de nous sauver, c'est de nous soumettre... Pardonne-moi.
Et il quitta la pièce. La Haute Conseillère garda les yeux fixés sur la porte bien après son départ et secoua doucement la tête d'un air navré.
Kal Phillips jetait des regards anxieux autour de lui. Il regarda pour la énième fois le papier qu'il tenait dans sa main et en récita le contenu.
- A V 6 INDI 8 A...
A force, il aurait dû le connaître par coeur. Mais Kal avait tellement le trac qu'il ne parvenait pas à le retenir.
Je peux toujours renoncer..., pensa-t-il. Mais il repoussa aussitôt cette idée. Elle n'était pas digne de lui ou de tout autre soldat. Le capitaine Bagel lui avait demandé un service et il le lui rendrait ! Car l'ancien officier aurait fait de même pour lui.
Kal jeta de nouveau un coup d'oeil au centre de commandement. Lardok était seul, penché au dessus du terminal.
- Soldat ! (Hurla-t-il soudain.)
Kal se figea et se colla contre le mur. Lardok hurla une fois encore avant de pousser un profond soupir. Il sortit de la salle en pestant.
- Incapables...
Kal attendit qu'il se soit éloigné avant d'entrer dans la salle de commandement. Il laissa ses doigts courir sur le terminal et activa l'interface virtuel avant de taper le code que lui avait remit son ancien capitaine. Il appuya sur entrée. Et rien ne se produisit. Au loin, Kal pouvait entendre les hurlement de fureur de Lardok qui passaient ses nerfs sur les soldats qui n'avaient pas répondu à son appel. Phillips prit une profonde inspiration et retapa le code en veillant à ne faire aucune faute. Durant un instant qui lui parut interminable, il ne se passa rien. Puis, une carte de la galaxie se matérialisa et un point rouge clignotant apparut dans un secteur proche du Corline.
- Signal localisé... Signes vitaux stables... (Lut Kal sur l'écran.) C'est la Haute Conseillère...
Il quitta précipitamment la pièce et rejoignit l'ascenseur. Lardok le regarda partir avec curiosité et incertitude. Ses yeux coulèrent vers le lieu d'où venait le soldat : Le centre de commandement. Le Vice Amiral plissa les yeux et pénétra dans la pièce. Immédiatement, son attention fut attirée par la carte de la galaxie qu'affichait le terminal et par le signal lumineux qui clignotait. Il s'appuya sur les rebords de métal et consulta rapidement l'hologramme. Son nez se fronça sous la colère.
Kal jaillit dans le centre de détention comme un furieux.
- Vous aviez raison ! (Hurla-t-il à l'adresse de l'ancien officier en pénétrant dans le bloc.) Vous aviez raison !
Bagel le dévisagea un long moment sans rien dire.
- Tu en es sûr ?
Kal opina vivement.
- Elle est en vie ! Et je sais où elle est !
- Bon travail, mon garçon. Informes-en Lardok. Qu'il mette sur pied une opération de sauvetage.
- M'informer de quoi ? (S'enquit l'intéressé en sortant de l'ascenseur, flanqué d'une escouade complète.)
Bagel dévisagea le vice amiral un instant et dissimula au mieux son trouble.
- La Haute Conseillère est en vie. (Déclara-t-il.) Et nous savons où elle se trouve.
- J'avais déjà connaissance de cette information.
Bagel écarquilla les yeux d'un air ahuri.
- Pourquoi ne pas avoir lancé une opération de sauvetage en ce cas ?
- Cela ne vous regarde pas, Bagel ! Mais j'ai d'autres projets. Messieurs, mettez ce soldat aux arrêts également. (Lança-t-il en pointant Kal du doigt.)
Les hommes ne firent pas le moindre geste et l'un d'eux se tourna vers Lardok.
- Monsieur ? Pourquoi n'allons-nous pas sauver la Haute Conseillère ?
- Ne discutez pas et exécutez mes ordres !
Deux des hommes s'avancèrent, mais leur chef leur ordonna de s'arrêter.
- J'exige une réponse, Vice Amiral. La Haute Conseillère devrait être notre priorité principale.
- C'est mon vaisseau, c'est moi qui décide, Lieutenant Ginks ! La Haute Conseillère n'est pas une priorité ! Arrêtez cet homme ou c'est vous que je ferais arrêter ! Je vous ferais tous arrêter !
L'escouade prit les armes et les pointa sur Lardok.
- Je ne crois, Vice Amiral. (Déclara Ginks d'un ton froid.)
- Insubordination... (Siffla Lardok.)
Sa main glissa en un éclair vers son pistolet qu'il leva vers Ginks. L'air miroita alors entre les deux hommes et une légère aura bleutée enlaça le corps du Vice Amiral qui fut soulevé de sol. Il percuta violemment le plafond et retomba au sol, inconscient. Tous les regards se braquèrent sur les Asaris et en particulier Itany. La jeune femme tremblait et avait le souffle court. L'une de ses mains était levée en direction du groupe. Elle n'esquissa pas le moindre geste.
- Tany ? (Murmura sa soeur.)
L'intéressée ferma les yeux et inspira profondément.
- Je suis désolée... (Fit-elle d'une voix faible.)
- Non. Je vous remercie. (Déclara Ginks. Il fit face à Bagel et le salua.) Capitaine. J'ignore où va me mener mon action. Mais je sais que mon devoir est de sauver la Haute Conseillère. Prendrez-vous les armes à mes cotés ?
- Absolument, Lieutenant.
Ginks opina.
- Libérez-les. Et enfermez celui-ci.
Lardok en prison, Bagel ainsi que les Asaris libérés, le groupe rejoignit le pont. Le Capitaine, en tant qu'officier le plus haut gradé, prit le commandement du Corline. L'action souleva de nombreuses interrogations. Mais Bagel expliqua la situation avec calme et le respect que les soldats avaient pour lui empêcha toute mutinerie. Un cap fut donnée ainsi que des ordres. Le Corline, suivi de l'ensemble de la quatrième flotte du conseil prit la direction du relais. L'imposante machine s'activa, ses anneaux accélérèrent pour atteindre en quelques secondes une vitesse phénoménale. Elle irradia d'énergie et des arcs d'énergies bleus s'échappèrent de la structure pour toucher les vaisseaux et entrer en résonance avec leur noyau d'ézo. Et ils disparurent les uns après les autres. Les anneaux décélérèrent, l'éclat se réduisit et tout redevint normal.
Le style des couloirs avait changé une fois de plus, mêlant désormais architecture synthétique et organique. Vlavya laissa tomber au sol la dernière seringue d'adrénaline dont elle venait de vider le contenu dans sa jambe et qui la faisait désormais affreusement souffrir. Elle serra les dents et reprit sa route, sans grand espoir. Elle tournait depuis si longtemps dans ces couloirs qu'elle avait perdu la notion du temps. Une pensée affreuse s'empara d'elle : Elle allait peut-être mourir ici. Elle la repoussa et s'arma de courage. Elle ne pouvait plus être très loin. Elle changea encore trois fois de pont avant de finalement tomber sur un garde. L'homme la dévisagea en écarquillant les yeux. Il ouvrit la bouche pour sonner l'alerte, mais Vlavya se précipita sur lui. En une seconde, elle franchit la distance les séparant et planta sa lame dans la gorge du mercenaire. La voix de ce dernier mourut dans sa gorge et il glissa lentement sur le sol pour ne plus bouger. L'Alran fouilla rapidement le corps et s'empara de ses clés avant de déverrouiller la porte qu'il gardait. Le panneau de métal coulissa, dévoilant une petite pièce mal éclairée. En son centre se trouvait une chaise et une femme était assise dessus, visiblement attachée. Celle-ci leva les yeux vers la porte et resta interdite un instant.
- Vlavya ? (Murmura-t-elle sans y croire.)
L'intéressée sourit et opina avant de se diriger vers sa compagne.
- C'est bien moi, Sil. Je vais vous tirer de là.
- Je suis soulagée de vous savoir en vie.
Vlavya essaya de ne pas rougir et se plaça dans le dos de la Haute Conseillère. Elle prit le temps d'inspecter les menottes qui retenaient sa compagne. La courtière examina ensuite les clés, à la recherche de celle qui délivrerait Sil quand un bruit sourd se fit entendre. L'Alran releva brusquement la tête et se figea.
- Tiens tiens, mais voilà notre fugitive. (Déclara Cherl Meza d'un ton amusé.)
Le mercenaire tenait à la main un pistolet qu'il pointait sur Vlavya. Derrière lui arriva Meran. Le conseiller dévisagea les deux femmes un long moment.
- J'ai la permission, monsieur ? (S'enquit le mercenaire.)
Meran opina sombrement. Cherl leva son arme, un sourire féroce sur les lèvres.
- Non ! Pitié ! (Hurla Si, son regard plongé dans celui de Meran.) Je t'en prie, Meran...
Vlavya posa une main sur l'épaule de son amie et de l'autre, déposa discrètement les clés entre les siennes.
- ça va aller... (Murmura-t-elle.)
Elle se décala, les mains en l'air. Meran avait gardé son regard braqué sur Sil.
- Je suis désolé, Sil... ( Déclara le conseiller sur un ton navré.) Allez-y.
Et il quitta la pièce. Cherl ricana. Vlavya bondit sur lui et il tira.
- Nooon ! (Hurla Sil.)
Le projectile frappa la courtière en plein coeur et la force de l'impact l'envoya contre le mur du fond. Elle tomba au sol, morte bien avant de le toucher. Cherl s'approcha d'elle et l'examina pour s'assurer de sa mort. Satisfait, il siffla.
- Elle est morte. (Déclara-t-il à la Haute Conseillère sur le ton de la discussion.)
Des larmes roulèrent sur les joues de l'Alran qui jeta un regard haineux à son geôlier.
- Je te tuerais pour ça ! (Jura-t-elle.)
- C'est ça.
Deux gardes entrèrent dans la pièce. Ils attrapèrent le cadavre par les mains et les pieds et le traînèrent hors de la salle. Meza les suivit et referma la porte, laissant la Haute Conseillère seule une fois de plus.
- Oh, Vlavya... (Murmura Sil, désemparée.)
Elle fit tourner les clés entre ses doigts et son visage se durcit comme ses muscles se tendirent.
- Je te vengerais... (Marmonna-t-elle entre ses dents.)
Bagel, Ginks, son escouade, et les Asaris, se trouvaient dans le centre de commandement au moment du passage du relais. Les capteurs du Corline balayèrent immédiatement la zone et affichèrent les données sur le terminal au centre de la pièce. Une importante flotte les attendait mais rien que la quatrième du conseil ne pouvait contrer ou même vaincre. Mais le sang de Bagel se figea néanmoins en découvrant une gigantesque construction. Elle n'était manifestement pas achevée à en croire les parties à nues. Elle semblait être d'origines diverses, alliant plusieurs technologies de nombreuses races.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? (S'exclama un commando.)
- On dirait une base. (Répondit Ginks d'un ton maussade.)
- Il n'y a que très peu de canon dessus. Elle ne doit pas être en mesure de ce défendre pour l'heure. (Intervint Bagel.) Les croiseurs et frégates ennemis se mettent en position d'interception. Ouvrez moi un canal vers le reste de la flotte. Nous devons coordonner nos efforts.
Bagel fit un zoom sur la base ennemie et nota le point rouge qui clignotait dans ses entrailles.
- Ginks, vous et votre escouade prendrez la navette et irez dans la base ennemie pour l'extraction.
- A vos ordres ! (S'exclama l'intéressé en saluant son supérieur.) Vous avez entendu ? Préparez-vous pour l'infiltration.
- J'aimerais venir. (Déclara calmement Itany.)
Kayla dévisagea sa soeur, surprise et troublée à la fois.
- Tany, pourquoi ?
Sa cadette lui sourit.
- Je ne peux rester oisive. Nos parents nous ont confié les clés du futur.
- Mais nous ne sommes pas des combattantes.
- Je le sais bien. Mais depuis que j'ai utilisé mes pouvoirs... Je ressens un besoin de combattre, comme si quelque chose avait changé en moi.
- Navrée Madame, mais je ne pourrais veiller à votre sécurité à l'intérieur. (Intervint Ginks.)
- Capitaine. S'il vous plait. (Insista Itany en plongeant son regard dans celui de Bagel.)
L'officier la considéra un long moment, sans savoir quoi dire ou faire.
- Ce n'est pas prudent.
- Avez-vous des biotiques dans votre groupe ?
- Non. (Admit-il.) C'est très rare. Cela dit...
- Notre mère est partie avec notre père pour sauver notre cycle des Moissonneurs sans entraînement militaire.
- Mais elle avait un entraînement biotique et plus de pouvoir que nous, Tany. (Répondit Kayla.)
- Je veux y aller. (Déclara Itany d'une voix sûre.)
Bagel dévisagea Itany, tiraillé entre son devoir de la protéger, son désir de la soutenir, son envie de lui dire oui et dans le même temps, de lui dire non.
- Je... (Il hésita puis poussa un profond soupir.) Très bien. Je pense que ce n'est pas un hasard.
Kayla secoua doucement la tête.
- Je l'accompagne. Je suis une biotique également.
- Ce n'est pas prudent.
- Ce n'était pas une demande.
Bagel opina et Ginks haussa les épaules avec fatalité.
- Bon. Mais sachez que vous ne serez en aucun cas prioritaire. Je ne garantis pas votre sécurité. (Il haussa la voix.) Escouade ! En avant.
Les rayons d'énergies illuminèrent l'espace comme la quatrième flotte se jetait dans la bataille. Les vaisseaux ennemis répliquèrent et bientôt, un flot ininterrompu de faisceau énergétique balaya les flottes, apportant mort et destruction. Les boucliers des croiseurs les plus proches des combats cédèrent en quelques secondes à peine pour laisser leur coque sans défense. Les premiers bâtiments explosèrent après moins de deux minutes. Des dizaines de chasseurs escortant une demi douzaine de navette se jetèrent dans la mêlée, évitant les tirs ennemis en direction de l'immense base adverse. Trois navettes réussirent à accoster dont celle de l'escouade de Ginks. Les mercenaires et les Virs se trouvaient déjà dans les hangars et le combat s'engagea. Les forces du conseil nettoyèrent rapidement la zone.
- Escouade Lierm et Glik, restez ici et sabotez les bâtiments ennemis. Empêchez-les de prendre part au combat. Unité, avec moi ! Nous allons secourir la Haute Conseillère.
- A vos ordres !
La bataille faisait rage depuis de longues minutes déjà et s'était peu à peu déportée vers la station. Des tirs perdus l'avaient touchés de plein fouet, décrochant quelques plaques et secouant l'édifice. Les alarmes hurlaient dans la station et les couloirs étaient saturés de mercenaires et de synthétiques se dirigeant vers les postes de combat. La lumière clignotait, le sol tremblait. La porte de la cellule de Sil s'ouvrit à la volée et Cherl Meza se précipita à l'intérieur. Il plissa les yeux et inspecta rapidement la pièce d'un coup d'oeil circulaire.
- Toi ! Surveille-là ! (Ordonna-t-il à un homme derrière lui avant de repartir.)
L'intéressé pénétra dans la pièce et referma la porte derrière lui. Son crâne heurta violemment le métal et il s'affala au sol. Sil laissa tomber ses menottes et récupéra l'arme du mercenaire comme la porte s'ouvrait une nouvelle fois.
- Qu'est-ce que c'est que ce bord... (Commença le chef mercenaire avant de plisser les yeux.)
Il analysa rapidement la scène, poussa un grognement et se jeta sur Sil. Il la frappa avec la crosse de son arme, dévia la sienne et la força à la jeter au sol. L'Alran accusa le choc et envoya son pied derrière le genou de son geôlier. Cherl tomba au sol, fit une roulade pour voir la Haute Conseillère sauter sur lui. Sil lacéra le visage du mercenaire à coup de griffe, déversant sa rage sur lui. Le pied de Meza appuya sur son ventre et la repoussa violement en arrière. Elle fit une pirouette pour se remettre debout, prête à s'élancer de nouveau mais Meza la tenait désormais en joue. Il essuya le sang qui coulait sur son visage en haletant, un rictus sadique sur les lèvres.
- Pétasse. (Lâcha-t-il.) Meran te veut en vie. Moi, j'en ai rien à foutre.
Il affirma la prise sur son arme. Sil demeura stoïque et ferma les yeux en inspirant profondément. Il y eut un coup de feu et elle sursauta. Elle fut surprise de ne ressentir aucune douleur.
- Mais vous êtes malades ?! (S'écria Meran.)
Sil rouvrit les yeux. Le conseiller venait de dévier le tir et était désormais engagé dans une lutte avec le mercenaire. Elle s'apprêta à bondir pour lui venir en aide quand un autre coup de feu retentit. Meran écarquilla les yeux et glissa sur le sol, du sang coulant d'une blessure à l'abdomen. Cherl remit rapidement Sil en joue.
- Vous... Vous... (Bégaya Meran, incapable de trouver ses mots.)
- C'est moi le chef, désormais. (Annonça Cherl.) Et ma première décision, c'est de tuer cette pute.
Des larmes roulèrent sur les joues de Meran qui tourna son regard vers Sil.
- Sil... (Murmura-t-il.)
Elle opina doucement et écarta les bras.
- Vas-y, si t'as les tripes.
Cherl ricana et visa la tête de la Haute Conseillère. Soudain, une décharge d'énergie traversa son corps. Le mercenaire sentit son corps se soulever, incapable de contrôler ses membres. Il s'envola à travers la pièce et poussa un hurlement de terreur avant de s'écraser contre le mur derrière Sil. Un craquement sinistre retentit et il glissa à terre, mort bien avant de toucher le sol. L'Alran regarda le corps sans vie entre surprise et dégoût. Ses yeux coulèrent vers la porte. A l'entrée de la pièce se trouvait une jeune femme d'une race qui n'était pas tout à fait étrangère à la Haute Conseillère, bien qu'inconnue. Une aura bleue entourait cette personne qui tomba à genou en haletant. Une autre femme de la même race la prit dans ses bras.
- Bravo, Tany.
L'escouade de Ginks pénétra dans la pièce et la sécurisa en un instant. Le Lieutenant s'approcha de Sil.
- Tout va bien, Haute Conseillère ?
- Oui, merci Lieutenant.
Ginks acquiesça et enclencha son virtech.
- Haute Conseillère en sécurité. Nous nous préparons à évacuer. Comment ça se passe au hangar ?
- On tient comme on peut ! (Répondit Glik, manifestement sous le feu ennemi.)
- Nous sommes en route. (Il désactiva l'appareil.) Nous devons vous sortir d'ici, Haute Conseillère.
- Oui, Lieutenant, un instant.
Sil rejoignit les Asaris et se mit à genou pour être à leur hauteur. Elle les dévisagea longuement et avec intérêt, en particulier Itany dont le regard captiva le sien. Les poils de l'Alran se hérissèrent légèrement et ses yeux coulèrent vers les lèvres de la jeune femme. Un petit sourire s'y dessina et Sil se sentit irrémédiablement attirée. Elle secoua la tête et détourna les yeux pour se remettre les idées en place et reprendre le contrôle.
- Je vous dois la vie. Merci.
Itany acquiesça.
- C'est un honneur, Haute Conseillère. (Déclara-t-elle doucement.)
- J'ai déjà vu quelqu'un de votre race. Dans un holomessage.
- Notre mère.
- Vous m'en direz plus en tant voulu. Et je veillerais à ce que vous soyez récompensées. Toutes les deux.
Sil leur sourit et posa une main sur l'épaule d'Itany qu'elle pressa doucement. Puis elle se tourna vers Meran et ressentit un élan de peine à son égard. Elle appuya sur sa blessure pour diminuer le flot de sang qui s'en échappait.
- Je suis désolé, Sil... (Murmura l'Alran d'une voix presque éteinte.)
- Meran, je t'en prie, tu dois me dire tout ce que tu sais.
- Il est trop tard...
- Alors ça ne te coûte rien.
Meran réfléchit à cette affirmation avant d'opiner.
- Soit... C'était durant mon service militaire, à la sortie de la tanière. J'était sur un bâtiment, sous les ordres du Vice Amiral Lardok. Nous étions dans une région inconnue de la galaxie... Et nous sommes tombé sur une sorte de vaisseau gigantesque... Non. (Se corrigea-t-il.) En réalité, c'est Lui qui est venu à nous. Nous n'avions jamais rien vu de tel. Une créature de métal mais consciente, bien éloignée des Virs...Et cette... chose... nous a parlé. Dans nos têtes. Des voix murmuraient, étouffaient nos pensées. Nous étions hypnotisés, attirés par cet être. Il nous a dit que nous avions le choix. Le servir ou mourir. Mais qu'il saurait nous récompenser. Certains ont prit les armes et ont voulu lui déclarer la guerre. Mais alors, ils ont été prit de convulsions, ont hurlé... Et... ils... (Des larmes roulèrent sur les joues de Meran.) Ils ont commencé à s'attaquer eux même, à se labourer le corps de leurs mains et de leurs griffes.... Et nous n'avions aucun moyen de les en empêcher... Ils se sont vidés de leur sang à nos pieds et l'horreur s'est emparé de nous comme nous prenions conscience de la puissance de cet être. Alors, nous nous sommes soumit. Nous avons accepté d'être sien. Il nous a montré sa vision des choses... Il nous a apprit la vérité, nous a instruit pour que nous puissions être à même de le servir. Ils sont une armée entière, Sil. Et ils ont des projets...
Sil déglutit.
- Lesquels ? (S'enquit-elle d'une petite voix après un instant.)
Meran s'humecta les lèvres, de plus en plus pâle.
- Meran, dis-le moi ! (Supplia-t-elle.)
Il tourna son regard vers les Asaris.
- Dans le cycle précédent, les races se sont alliées... Ils ont vu ce que cela pouvait donner, les risques que cela comportait. Alors, ils veulent saboter toute chance de réconciliation.
- Comment ?
- Les Yaghs... Ils veulent la guerre entre le conseil et les Yaghs...
Sil resta silencieuse un moment, absorbant les informations, prenant conscience de leurs sens, se remémorant la session du conseil seulement quelques jours auparavant.
- C'est moi qui ne veut pas apporter de l'aide aux Yaghs.
Il opina.
- Et je t'ai soutenu car c'est ce qu'ils souhaitent... Pour forcer les Yaghs à se rebeller et que les autres races choisissent un camp... Certains choisiront les Yaghs... Alors la nation galactique se disloquera, la mort et la destruction arriveront... Ce sera la guerre, le chaos... Et ils viendront y mettre bon ordre.
Sil resta muette, dégoûtée et impressionnée à la fois par un tel plan.
- Et les Virs dans tout ça ? (S'enquit Ginks.)
- Ils sont déjà à la botte des Moissonneurs... Reprogrammés... Ils n'ont plus de conscience car ils représentent aussi un danger.
- Pourquoi, Meran ? (Demanda Sil tout bas, d'une voix anéantie.) Pourquoi ne pas m'en avoir informé ? Pourquoi avoir gardé cela secret ?
- J'ai essayé, Sil... Mais je ne pouvais pas en parler... Il m'en empêchait...
- Combien d'autres comme toi ?
Il hésita.
- Dis le moi ! (Hurla-t-elle avec colère.)
Un gémissement s'échappa de la gorge du mourant qui commença à fibriller.
- Il est là... (Murmura-t-il, angoissé.) Il est là...
Sil prit la tête du conseiller entre ses mains et la serra pour avoir son attention, le forçant à la regarder.
- Combien, Meran ?!
Il déglutit.
- Des dizaines.... Des dizaines et plus encore ! (Lâcha-t-il entre deux tremblements.)
Les spasmes s'accentuèrent. Sil serra la main de Meran dans la sienne dans un espoir futile pour le rassurer.
- Sil... (Lâcha-t-il d'une voix suppliante.)
- Je suis là... (Souffla-t-elle.)
- Sil, écoute-moi... Les Moissonneurs... Ils... Ils craignent ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Comme elles... (Déclara-t-il d'une voix étouffée en pointant les Asaris du doigt.) Elles sont votre ressource la plus précieuse...
Sil opina doucement.
- Nous les protégerons.
- C'est bien... (Lâcha-t-il dans un sanglot.)
De nouveaux tremblement le saisirent et ses mains glissèrent dans ses poils qu'il commença à arracher en gémissant.
- Pitié Sil ! J'ai si mal...
La Haute Conseillère se redressa. Elle attrapa l'arme de l'homme le plus proche et la pointa sur son compagnon.
- Je suis navrée. (Murmura-t-elle avec sincérité mais d'une voix froide.)
Et elle fit feu. Le corps s'affaissa et cessa de gigoter. L'étincelle de la vie quitta les pupilles de Meran qui conserva son regard fixé sur Sil. L'Alran secoua doucement la tête et détourna les yeux en rendant son arme au soldat.
- Partons d'ici. (Dit-elle à Ginks.)
Le Lieutenant la dévisagea une seconde avec respect avant d'opiner.
- En avant.