A mon tour de donner mon avis sur Mass Effect Andromeda.
L'attente a été longue. Les attentes ont été hautes.
Mon PC ayant atteint son potentiel max avec Mass Effect 3, il était inenvisageable pour moi de continuer sur cette machine et n'ayant pas les moyens de racheter un PC de gamer, il m'a fallu me résoudre à acheter une console pour jouer à MAE. J'ai donc acheté une XBOX one S durant les précédentes fêtes de Noel pour ce
seul motif.
D'ordinaire pas tellement adepte de faire les jeux à 100%, la première trilogie m'avait pourtant conduit à revoir cette position tant il était nécessaire, voire indispensable d'aller au bout des choses pour se sortir avec brio des aventures successives de Shépard et son équipe. J'avais donc posé une semaine de congés pour prendre le temps de faire cet épisode, sans rusher et de manière poussée.
Les premières critiques et le bashing dont le jeu est victime m'avaient quelque peu effrayé sur mes choix. Ma centaine d'heures pour venir à bout d'Andromeda m'a finalement donné raison.
Oui, le jeu a des défauts, beaucoup de défauts, trop de défauts pour qu'ils puissent être passés sous silence. Cela a été mentionné dans un commentaire précédent mais j'ai effectivement l'impression qu'EA a mis une pression sur Bioware pour annoncer une date de sortie et qu'à partir de là, c'était sauve qui peut et que le studio a tout fait pour respecter la dead line, au détriment souvent de la finition.
Beaucoup ont pointé les animations faciales. Certes, mais je m'y suis fait. Ce qui m'a le plus choqué, c'est la position figée des PNJ durant les conversations. Aucun ne bouge et pire encore, tous finissent par "verrouiller" leur position en croisant les bras. L'abandon de la caméra dynamique qui se fixait sur le personnage qui parle pour une vue globale des deux personnages n'aide certes pas, mais techniquement, il y a indéniablement un recul sur ce point.
Le jeu sur Xbox est clairement en retrait visuellement. Si l’exploration sur les planètes est l'occasion d'admirer des panoramas magnifiques, trop souvent, les images sont entachées par des textures en très basse résolution. Cet écueil est valable également pour l’exploration spatiale où certains astres n'étant pas au premier plan se résument à une bouillie de pixels. C'est particulièrement dommage parce que depuis le 1er Mass Effect, je prends beaucoup de plaisir à découvrir les planètes et lire leur description. Sauf que sur la console de Crosoft, leur modélisation ne motive pas à s’attarder sur leur contemplation, dommage !
Les bugs sont légions: La plupart ne nuit pas au jeu même si leur redondance empêche de les ignorer. D'autres par contre sont beaucoup plus pénibles et handicapant (Ex:
SpoilerCinématique dans la mission de loyauté de Drack
). J'ai eu également un bug où, mal "garé" avec le Nomade, en sortant du véhicule je me suis retrouvé à l'arrière de celui ci, coincé entre lui et un PNJ, sans pouvoir remonter dedans. Je n'ai eu d'autre choix que de recharger une précédente sauvegarde, et constater au passage que le dit PNJ qui devait me confier une quête
secondaire tertiaire avait disparu, sa quête avec lui.
La BO est passable, sans plus. elle ne m'a pas laissé un souvenir impérissable du tout.
Je reproche pas mal de choses au monde semi-ouvert:
- L’accent mis sur l’exploration était un argument de ce Mass Effect. Pourtant, il est ô combien frustrant d'être prisonnier par les limites imposées par les dev parce que le chemin emprunté n'est pas celui auquel ils ont pensé. J'entends par là la limite au delà de laquelle on a droit à un vulgaire respawn dans la zone de mission alors que dans certains cas, on ne s'en éloignait pas tant que ça. C'est particulièrement flagrant
Spoilersur Kandara notamment pour rejoindre le point où se trouve l'architecte et sur Voeld pour accéder à la base Kert. Il m'a fallu un moment pour trouver le petit chemin à l'arrière de la montagne, j'ai donc tenté de grimper frontalement. Et en jouant sur les capacités du Nomade et à force de persévérance, j'étais presque arrivé au but quand... Patatra :"Vous devez retourner dans la zone de mission". Ce n'est pas tant qu'il n'y ait qu'un chemin possible qui est frustrant mais que la permissivité du level design soit remise en cause par un fondu écran noir et une ligne de texte nous faisant subir la restriction artificielle et partant, brisant l'immersion auquelle le haut niveau de la DA avait contribué
- De la même manière, trop souvent, j'ai été frustré de passer devant des structures vides tant que la quête n'était pas active et d'y revenir une fois celle ci déclenchée et de voir que l'endroit grouillait de méchant.
- Enfin, les respawn que j'ai pu constater sur certaines zones pourtant déjà nettoyées ont fini par tuer définivement ma motivation à me lancer dans l'exploration pure et dure pour remplir les quêtes non indiquées sur la carte
Spoilerrecherche de datapad/ conteneurs explosifs/ cadavres de colons etc.
En revanche,
J'ai été complètement embarqué dans l'aventure de Ryder, le nouveau système de dialogue aidant: je me suis bien plus souvent retrouvé dans ses répliques que ce que j'avais pu le faire avec Shépard.
Oui le jeu met du temps à se mettre en place, mais au fur et à mesure de mon avancement, je me suis attaché à ce nouvel environnement et au gré de la viabilisation d'Héléus, j'ai senti une envie croissante de défendre ce que j'acquérais.
SpoilerJ'ai particulièrement apprécié la relation des Ryder même si elle ne se développe véritablement qu'à la fin. J'ai joué avec Scott et j'ai été heureux que Sarah ne joue la Belle au bois dormant durant tout le jeu. Cette complémentarité peut vraiment apporter un apport intéressant dans le prochain volet
Oui, je trouve que l'antagoniste manque un peu de charisme si on le compare frontalement au Sovereign du premier opus. Mais ce serait comparer ce qui n'est pas comparable. A l'apparition de l'éclaireur des Moissonneurs, les forces conciliennes en face étaient particulièrement conséquentes, tant en nombre qu'en moyens militaires (vaisseaux notamment).
SpoilerCe n'est pas le cas dans Andromède où l'armement est finalement assez limité puisque seule l’infanterie est armée. L'initiative, pas plus que les Angaras d'ailleurs ne dispose de flotte armée contrairement aux Kerts, ce qui laisse présager une menace des plus importantes pour la suite.
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Les quelques références à la premières trilogie sont à mon sens équilibrées entre fan-service, nécessité d'établir une cohérence entre MEA et ses prédécesseurs et volonté d'un nouveau départ pour la série. Ce n'est pas toujours parfait, mais vu l'immense univers de la première trilogie, l'exercice était périlleux. Je trouve que Bioware s'en sors bien.
Contrairement à beaucoup, je trouve les personnages plutôt charismatiques même si je pense comprendre ce qui fait ressentir cette lacune à certains. Dans les 3 premiers Mass Effect, les relations des équipiers sont dans l'immense majorité verticales (Eux <=> Shépard) sauf 2/3 répliques dans les ascenseurs de la Citadelle et 2 dilemmes dans le 2ème volet. Le 3 développe un peu plus les relations horizontales mais je trouve qu'Andromeda va plus loin:
SpoilerConversations dans le Nomade, à bord du tempête, messagerie collective de l'équipage...
. En contrepartie, les relations verticales sont un peu en retrait.
Pour moi le "personnage" principal de ce volet, c'est
Spoilerle Fléau
et c'est lui qui m'a continuellement intrigué et contre lequel j'ai du lutter pour ne pas rusher le jeu afin d'avoir les révélations plus tôt. Certains mystères perdurent, c'est tant mieux, j'espère vraiment que les ventes ne seront pas décevantes et que la suite sera vite confirmée.
Durant ma centaine d'heures de jeu, Mass Effect Andromeda a été d'un bout à l'autre une invitation au voyage, certes tantôt merveilleux, tantôt franchement rageant. Mais au final, au moment du générique, le sentiment qui prédominait chez moi était le suivant: Tout est pardonné.