Salut à tous,
Je suis écrivain, comédien, et j’ai fait un mémoire en analyse de films. J’avoue franchement que j’ai rarement pris autant de plaisir à incarner un personnage. J’ai joué Sara Ryder, avec l’apparence créée par moi-même et ça a été une vraie aventure voir mon personnage évoluer dans l’histoire. Voici mon humble analyse qui fait des liens avec d’autres œuvres de SF, et explique pourquoi ce jeu est très réussi malgré les avis mitigés des testeurs.
SARAH RYDER Le personnage principal d’abord. Sara est plein de charisme et de repartie : ses dialogues sont réfléchis, et souvent plein d’esprit. L’option « casual » dans les dialogues lui confère un seconde degré très « humain » avec un vocabulaire contemporain très crédible, et un ton de la voix calibré pour être soit drôle, soit sarcastique, soit égocentrique. L’option « émotion » lui fait dire des discours inspirés, très empreint d’émotion justement, mais sans tomber dans le mièvre. Les deux autres options, « diplomate » et « logique » sont moins inspirés, mais font émerger d’autres informations, ou calmer les humeurs des autres perso en confrontations
Ce n’est pas le cas d’autres héros de jeux, comme Boss (Métal Gear Solid), Max (Mad Max) qui ont zéro charisme, ou Noctis (Final Fanatsy XV) qui passe son temps à bouder.
Sara Ryder s’élève plus au rang des héros comme Eli (The Last Of Us), Nathan Drake (Uncharted), Niko Bellic (GTA IV). Elle fait preuve de détermination quand il s’agit d’assumer une décision, et sait rester légère quand il le faut. Je la compare pas mal aux héroïnes des films Alien, notamment Ripley: une femme bienveillante, très courageuse, mais qui peut être douce avec ses camarades, et savoir les diriger comme meneuse. La voix française est agréable à entendre : posée, grave, douce.
Les créateurs sont malins, car lors de scènes vidéos, sa peau, son maquillage, et l’expression de ses yeux, sont très travaillés, on peut même apprécier le grain de la peau en profondeur, et les grains de beauté. Quoi de mieux pour être satisfait de l’apparence que l’on a pris soin d’inventer ?
ALEC RYDERLe personnage du Père, Alec Ryder, est lui aussi très riche, car bien que mort en début de l’histoire, ses décisions continuent à influencer l’univers du jeu. Déjà les quelques minutes passées avec lui au début du jeu montrent un personnage déterminé, et directif. Un vrai leader. Une fois mort, on l’évoque souvent, et l’on réalise peu à peu à quel point il a laissé un héritage génétique à ses enfants: l’héroïsme et l’envie d’aventure
L’UNIVERS et le SCENARIOMass Effect nous plonge dans son monde, grâce aux extraterrestres qui ont tous leurs qualités et tempéraments liés à leur culture, et grâce à des paysages et des lieux travaillés dans le détail. On sent l’influence de La Guerre des étoiles (notamment pour la race de Galériens), de Matrix (la technologie Reliquat), et d’Alien (les vaisseaux et les artefacts Kert), entre autres films et livres que les auteurs ont assimilé, et dont ils on fait un univers qui n’est pas cliché, mais reste dans une ambiance familière pour les fans de SF.
Pour parler du scénario, ça ne part pas dans un délire perché et difficile à croire, mais ça ne reste pas trop cliché non plus. Il y a les gentils, les méchants, et tout un tas de personnages gris et des situations qui posent dilemme. Pour faire une petite analyse littéraire, on assiste à une aventure initiatique : le héro est confronté a un rite de passage qui le pousse à se dépasser (la mort du père), et partir dans une quête (trouver une planète pour els humains). Il reçoit son épée/clé/artefact de pouvoir qui va l’aider à vaincre les dilemmes (SAM), et rencontre sur son chemin des alliés, des ennemis, et des personnages ambivalents qui vont l’aider à se surpasser. L’aventure se termine par le dragon vaincu (lr’Archonte), grâce à l’aide de tous ses amis, et par la quête réalisée (Meridiane enfin trouvée). Mais l’histoire laisse une fin ouverte, car nous ne sommes pas dans un conte non plus : les Kert peuvent revenir, les mondes restent à peupler, et le héros n’a pas envie de se poser sur ses acquis, fidèle à lui-même il repart en voyage pour explorer des nouveaux horizons.
DRACKSans doute le co-équipier le plus aimé de tous. Il s’entend avec tout le monde car dans ses dialogues il fait preuve de légèreté. Les autres personnages peuvent lui balancer une critique, il ne le prend pas mal et sait rire de lui-même. Lors des combats, on dirait que c’est lui qui en prend le plus plaisir avec ses cris, ses phrases clés et ses mimiques. C’est avec lui que je me suisse plus promené dans les quêtes car il nous accompagne vraiment dans ses amusantes et en racontant son histoire, tout aussi amusante. Peebee et Liam sont drôles aussi, mais dès qu’on les mets avec des perso qu’ils n’aiment pas, ils se chamaillent. Jan est trop sentimental, et Cora et Vetra sont trop froides… mais pour elles c’est différent, car une fois qu’on a accompli leurs missions personnelles, elles évoluent vers des caractères plus sentimentaux et leurs dernières cinématiques sont pleines de poésie (pour Jaal aussi mais on s’y attendait)
LES AUTRES PERSOSCréer des quêtes exclusives liées à l’histoire des personnages, quelle idée excellente! Et en plus on n’a pas à payer pour les avoir (comme dans Final F XV). Ces quêtes se débloquent au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire principale. Les développeurs du jeu ont été très fins là dessus, et je les félicite, car voir toutes ces cinématiques nous plonge davantage dans l’univers de Mass Effect. en ce sens le jeu est un RPG riche par ses personnages divers qui sont imparfaits, savent qu’ils sont imparfaits, et cherchent à s’améliorer avec notre aide.
LES HISTOIRES D’AMOURIncarnant Sara, j’ai crée une liaison avec SUVI jusqu’au bout. Les autres ne me « plaisaient » pas plus que ça. Suvi dans le sens où elle est scientifique et à la fois très spirituelle, parle autant le langage analytiques et mathématique que celui de l’émotion. Je crois que c’est la femme la plus séduisante dans tout Mass Effect avec sa voix douce, son maquillage appuyé, et ses habits rouges (couleur provocatrice). Les développeurs ont eu l’intelligence de ne pas tomber dans le cliché, et n’en ont pas fait une bimbo racoleuse et naïve (comme dans plein de jeux japonais), mais une belle femme intelligente et sensible. De plus dans les scènes de baisers elle fait preuve de discrétion, comme beaucoup de femmes le font dans la vraie vie! Un personnage très crédible donc.
L’I.A. SAMSam me fait penser beaucoup au robot TARS dans Interstellar: amical et au service de l’homme. On pourrait croire qu’il peut nous trahir, mais il reste dans son rôle aidant. La particularité de SAM c’est qu’il n’est pas juste une machine, c’est une intelligence qui commence à ressentir des choses, et à comme but d’évoluer grâce au vécu de son pionnier. Un scénario où il nous trahirait serait de son plein gré (comme souvent dans les livres et flms de SF) est donc incohérent. Je ne vais pas trop m’étendre sur la condition d’une I.A douée de conscience et de ressenti, il y a un article qui parle TARS et qui donne pas mal d’infos et de matière à réfléchir sur les cyborg, et que je vous conseil de le lire (
http://www.slate.fr/story/95021/interstellar-robot-avenir-intelligence-artificielle). Je voudrais juste ajouter qu’avoir une I.A. qui nous parle et nous guide dans le jeu, ça nous plonge encore mieux dans l’univers S.F. et ça propose une autre manière de présenter le personnage aidant qui nous parle par oreillette (devenu trop stéréotypé dans les films d’action)
LE GAMEPLAYPuisqu’on est dans un jeu, il faut parler du gameplay. La grande qualité de M.E.A. c’est la possibilités de faire marche arrière avec les points de compétence, au lieu de rester coincé dans les même pouvoirs et qualités tout le long du jeu. De plus on peut jongler dans divers « profils », chacun avec plusieurs compétences au choix, compétences enrichies selon l’équipement que l’on porte, équipement que l’on peut fabriquer et améliorer de plusieurs manières… Cet ENORME choix de manières de jouer est absolument jouissif puisque ça évite l’ennui, et ça nous pousse à rester créatifs dans notre game play. Ca donne des combats très sophistiqués avec des effets bluffants grâce à des armures, des pouvoirs, et des armes qui collent aux goûts du joueur. Quoi de mieux pour nous faire plaisir?
CONCLUSIONBien sur il y a des imperfections, notamment au niveau de la lumière lors de certains dialogues, l’animation de PNJ, ou lorsque nos choix n’ont finalement pas beaucoup d’impact dans le scénario. Aucun jeu n’est parfait, et personnellement ce n’est pas ce que je cherche dans un jeu. Ce que je cherche c’est une histoire qui se déroule de manière originale, avec des personnages crédibles et authentiques, et un gameplay amusant. Mass Effect Andromeda remplit bien ce rôle. J’espère que les créateurs vont continuer dans cette veine, peut-être même en utilisant les frères Ryder ensemble, et en essayant de toujours faire mieux que le précédant.
Merci de m’avoir lu. Je voulais juste laisser des pistes de réflexion pour défendre ce jeu que l’on critique tant. J’ai oublié de dire tout un tas de choses : de par son univers riche, et ses héros charismatiques, Mas Effect mériterait tout une analyse littéraire et cinématographique, car il résume bien toute la culture S.F. que nous sommes en train vivre depuis quelques années.