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[Fan-fiction] L'ultime contrat

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[Fan-fiction] L'ultime contrat
« le: 03 janvier 2014 à 20:09:38 »
 

Starchild

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Bonjour à tous ! Je rempile pour une nouvelle fanfic, ayant suspendu "Millenium" ma première pour des raisons de découragement suite à la perte de mon dossier où j'avais tout écrit... Peut-être reprendrais-je un jour... En tout cas,j'ai décidé de me lancer dans l'écriture de cette fanfic,tout les avis sont les bienvenus ! Bonne lecture ! :D

Spoiler
Chapitre 1 

La température du Présidium était agréable. Comme tout les jours, des milliers d’individus issues d’espèces différentes s’affairaient à toutes sortes de préoccupations  dans ce lieu de paix, mêlant une architecture soignée et futuriste à une végétation rappelant le calme et la tranquillité des mondes-éden. 
Qui aurait pu croire, que dans cette population de politiciens ,marchands et riches dignitaires enfermés dans leur quotidien terrible et pesant, se trouvait un humain, dont la vie était sur le point de changer.
C’est vrai , qui aurait pu se douter un seul instant  que cet homme sifflotant tranquillement dans les allées de l’anneau de la Citadelle, les bras dans le dos , marchant d’un pas calme et serein , allait commettre l’acte qui allait faire de sa vie une existence qu’il n’aurait jamais voulu.
Il passa devant un bar animé , remplie de diplomates , qui lui adressèrent divers regards ou sourires respectueux. En vérité il ne connaissait personne , les diplomates se plaisent simplement à adresser divers signes d’amitié à quelqu’un qui semble être des leurs.
En effet , l’homme était vêtu de ce genre de tenue dont on se plait à spéculer sur le prix astronomique. Mais plus que tout , il se déplaçait avec confiance parmi cette assemblée bondée de personnes en réalité bien au-dessus de son rang social, que son costume et sa démarche camouflaient aisément. De plus ses courts cheveux bruns couplés avec sa barbe naissante  et ses yeux d’un vert léger mais extrêmement profond, lui assurait toute l’attention des femmes de la terrasse.
Mais il n’avait pas de temps à perdre et se rendit , toujours de ce pas calme et assuré , dans une petite ruelle non loin de la place marchande où il se trouvait.
Après quelques embranchements, jusqu’à pénétrer dans une ruelle bien plus sombre que les précédentes, il emprunta un monte-charge situé au bout de celle-ci.
Le petit ascenseur l’emmena sur le toit d’un bâtiment surplombant la populace d’en bas d’une bonne trentaine de mètres. Le lac du présidium était visible dans toute sa splendeur , mais l’attention de l’humain, qui adoptait désormais un air grave et sérieux, se porta sur une caisse posée près du rebord du toit.
Il s’avança , l’ouvrit et en ressortit un fusil de précision Viper. Il le cala contre son épaule et régla la lunette. 
Son cœur battait à tout rompre. C’était d’ailleurs incompréhensible, il avait fait bien pire. Ce n’était pas la première fois qu’il allait se servir d’une arme, remplir un contrat , prendre sa paye et rentrer chez lui.
Peut-être cette sensation était-elle provoquée par cette paye justement. L’argent qu’on lui avait promis pour la réussite de cette opération était tout simplement titanesque. 
Il pensait d’ores et déjà à raccrocher de ce sale métier. La somme qu’il allait empocher après avoir appuyer sur la détente lui offrirait une petite villa sur Bekenstein , à l’abri des représailles promises par les alliés de ceux qui avaient péri par le canon de son arme.
L’arme était prête à l’emploi . Il s’allongea sur le toit et souffla un grand coup.
Mais pourquoi gardait-il cette sensation ? Cette curieuse impression accompagnée bien souvent par le doute, suggérant que l’acte qu’il s’apprêtait de faire ne serait pas sans conséquences, ou bien que le contrat allait tout simplement capoter pour une erreur de calcul.
Mais non ce n’était pas possible. Il eût un rire nerveux pour chasser cette idée de sa tête, voyons, jamais un professionnel comme lui n’avait eu à s’en faire. Et puis , qui aurait bien pu lui mettre des bâtons dans les roues ? Il n’était que quatre à avoir connaissance du contrat.
Lui, bien évidemment. Son employeur , un homme d’affaires ayant amassé une petite fortune par le biais de moyens plus ou moins légaux. Mais pouvait-il le trahir ? Non ,bien sûr. Cet homme l’employait depuis quelques années déjà. Il voulait simplement écarter la concurrence de son entreprise et c’est pour cela qu’il avait embauché ce mercenaire. Rien ne l’empêchait de vouloir s’en débarrasser évidemment, mais il savait que son employé pourrait se tirer de n’importe quelle situation et n’hésiterait pas à le tuer. C’était un homme riche oui, mais pas de ceux pour qui l’on retient sa détente par l’influence et la puissance. 
Le troisième homme  à être mouillé dans l’affaire était son ami et fidèle acolyte , Igor Beliakov. C’était lui qui devait se charger de son exfiltration après l’acte qu’il s’apprêtait de commettre. Bien évidemment ,il allait recevoir lui aussi une paye intéressante et puis jamais il ne le trahirai. 
Le dernier était celui qui avait réussi à faire entrer la caisse d’arme dans laquelle il venait de se servir dans le Présidium. La menace ne pouvait venir que de lui, car c’était un jeune agent du SSC qu’il avait été facile de payer en dessous de table. Mais rien ne l’empêchait de prévenir son agence de ce qui allait se tramer. Toutefois , Igor savait précisément où habitait ce jeune agent et sa famille et avait pris soin de lui indiquer qu’ils n’hésiteraient pas en cas de dénonciation…

Après ce bilan , le mercenaire avança son œil dans la lunette et en une minute repéra sa cible ,dans un immeuble situé sur l’autre rive du lac. Elle était au cinquième étage , dans son bureau , trinquant avec plusieurs collègues de la réussite de quelconque projet de l’entreprise. Elle se positionna juste devant la baie vitrée du bureau, admirant avec plaisir le Présidium aux cotés d’un autre employé.

Il fallait frapper dès maintenant.

Son doigt se positionna sur la gâchette puis il hésita encore deux secondes.
Non vraiment, il n’avait rien à craindre. Cet homme était un homme d’affaires comme on en trouve des milliers sur la Citadelle. Qu’avait-il fait pour mériter la mort ? Il n’en savait rien, mais l’argent lui donnait une bonne raison de le tuer. Avait-il à craindre des représailles ? Non, cet homme n’était pas influent. Mais quelque chose clochait.
Son doigt glissa sur la détente, le bruit assourdissant du tir retentit dans toute la zone. De l’autre côté du Présidium , la baie vitrée se brisa, et l’homme d’affaires, se délectant de la vue quelques secondes auparavant, s’écroula au sol , le crâne transpercé. 
Une impression de vide s’empara de lui. Mais il ne devait pas rester ici. Les cris de la foule en bas l’alertèrent. L’adrénaline monta comme une flèche , il laissa le fusil ici et s’empressa de reprendre le monte-charge.
Il bifurqua à une autre ruelle, afin d’éviter de repasser par la rue dont il était venu et déboucha sur une autre avenue où le tir avait aussi été entendu. Il réussit à se glisser dans la foule en panique et prit la direction de sa voiture garée à quelques mètres de là. 
Les agents du SSC étaient déjà là , à tenter d’encadrer la foule en toute sécurité. 
Le criminel réussit enfin à rejoindre sa voiture, il monta et prit la route des Secteurs. Il devait rejoindre Igor , partir et ne plus revenir sur cette station.

Il se gara dans un quartier sombre et écarté du secteur Zakéra , descendit et laissa le véhicule ici.
Il marcha d’un pas frénétique une dizaine de minutes, traversant quelques zones plus ou moins peuplées dans ce coin de banlieue, puis vit son ami.
-   Alors Ed ! Ca s’est bien passé mon pote ?
-   Ouai, allez on se casse.

Les deux hommes, Igor et le mercenaire répondant au nom de Ed, effectuèrent une accolade fraternelle et montèrent dans la navette.
-   Où est-ce qu’on empoche la monnaie ? demanda avidement Igor.
-   Oméga. Répondit simplement Ed,pensif.

Sur le trajet, Ed prit soin de raconter en détails à Igor ces différents sentiments, inexplicables, liés à ce contrat. 
-   Hum , je pense que tu avais juste en tête le fait que c’était ton dernier contrat. Rien de méchant. Et puis n’importe qui de normal appréhenderait de tuer quelqu’un ! plaisanta Igor.
Ed donna raison à son ami et alla enlever son costume de diplomate. A la place,il revêtit une tenue bien plus rebelle, un treillis amoché et un gilet à manches courtes dévoilant ses bras bien bâtis. Il fixa un Carnifex à sa ceinture et le dissimula quelque peu. On ne sait jamais sur Oméga.

Ils arrivèrent sur la station de l’astéroïde , repaire de tout les renégats de la galaxie et posèrent leur navette dans un spatioport légèrement éloigné du centre de la station.
Il leur fallut un quart d’heure de marche pour rejoindre le bar de l’Au-Delà .
Ed et Igor n’eurent aucun mal à entrer mais furent assaillis par l’ambiance si particulière du lieu. Une sensation dérangeante régnait dans la boite de nuit , les ombres des strip-teaseuses asari dansant au milieu des effets pyrotechniques sur une musique électronique et répétitive.  L’humidité issue de la proximité et de l’agitation de tout ces corps extra-terrestres collait désormais à la peau et aux vêtements de Ed qui ne se sentait pas dans son élément.
-   Va nous commander un bon alcool bien fort histoire de fêter ça ! Une bouteille que t’aurais jamais imaginé pouvoir te payer ! demanda Ed à Igor , désireux de dépenser l’argent qu’il allait recevoir.
Son ami ne se fit pas prier et se rendit au bar pendant qu’Ed empruntait un couloir descendant un peu plus dans les profondeurs du club. Là où la musique se faisait moins oppressante, à une table, attendait un humain, seul.
Ed alla directement s’asseoir à ses côtés.
-   J’étais justement en train de regarder les médias de la Citadelle sur Extranet. Vous avez fait du beau boulot. Monsieur Clinton est satisfait. annonça l’homme manipulant son Omnitech.
Ed ne répondit rien et alluma son Omnitech également.  En quelques instants, la transaction fût effectuée. Sans un mot, il se leva et rejoignit Igor au bar.
La soirée continua tranquillement pour les deux amis, rigolant de plus en plus fort au fil des verres.
-   Allez, rentrons ! suggéra Ed , encore quelque peu lucide.

Les deux acolytes avaient prévu de se séparer quelque temps, pour brouiller toute éventuelle piste , en attendant  ils dessaouleraient dans la navette et Ed, avide de calme, se rendrait sans plus tarder sur Bekenstein.
Ils ne se souvinrent plus de comment ils effectuèrent le chemin du retour jusqu’à leur véhicule. Igor tituba contre la porte sans réussir à l’ouvrir et se retourna vers Ed pour rire de cette situation.
-   On est riches mon po…. Commença Igor.
Mais une balle venait de lui transpercer la poitrine. Il s’écroula au sol , sans vie.
Ed dégaina son arme et tira vers le véhicule assaillant venant tout juste de faire irruption. Mais en vain. Sans prendre garde, il sentit s’enfoncer dans son cou une charge électrique qui le fit tomber à terre, sans aucune force. Tout devint flou, il retrouva les sensations inexplicables de la Citadelle, et il sombra.
 

Re : [Fan-fiction] L'ultime contrat
« Réponse #1 le: 06 janvier 2014 à 12:44:45 »
 

Apregis

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Pas mal du tout comme début j'attend la suite avec impatience.
 

Re : [Fan-fiction] L'ultime contrat
« Réponse #2 le: 12 février 2014 à 13:33:53 »
 

Starchild

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Voici la suite ! J'espère que vous apprécierez et j'attend impatiemment vos retours ! Notamment sur tout ce qui a trait au passage descriptif, son écriture m'a été laborieuse et j'aimerais savoir ce que vous en pensez :)

Bonne lecture !


Spoiler
Chapitre 2

Tout était flou. Seuls de nombreux bruits mécaniques régnaient alentour. De temps à autre il était possible d’entendre une voix forte et tonitruante résonnant en écho, mais il était impossible d’analyser ce qu’elle disait, elle était étouffée par une probable paroi , un mur ou bien une vitre.
Il était également impossible pour Ed de savoir où il se trouvait, la force lui manquant pour ouvrir les yeux. Il avait déjà retrouvé des sensations primaires tels que le toucher et pouvait ainsi certifier qu’il se trouvait allongé sur une surface molle mais inconfortable.
Tout ses muscles étaient engourdis et pendant un instant , il ne se souvint point de ses derniers moments de lucidité.
Puis d’un coup, tout lui revint. Il venait d’empocher la récompense de son dernier contrat et en avait profité à l’Au-Delà avec Igor…Igor ! Ed frissonna à l’éveil de ce souvenir. Igor était mort. Tué par balles sous ses propres yeux.
Mais lui ? Ed ne sentait aucune blessure par balles , seulement cette légère paralysie dans tout le corps. Il avait été neutralisé, mais pas tué. Mais pourquoi ? Et où était-il ?
Il lui fallait le découvrir et faire le point sur la situation.
Après cinq minutes à se rappeler de tout les éléments de sa dernière journée, il trouva la force d’ouvrir les yeux.

Ils clignèrent rapidement à la vue de la lumière éclatante de la pièce. Après s’être habitué, il balaya la zone de son regard, ne pouvant encore tout à fait bouger.
Mais il fut surpris de constater qu’il avait été installé sur un lit. Certes, mais il avait été sanglé également. Les attaches étaient inutiles tant il se sentait vidé, mais cela lui montrait au moins qu’on ne voulait pas qu’il bouge et qu’on le gardait prisonnier.  Oui mais qui ?
La réponse ne tarda pas à arriver , bien qu’il eût encore quelques instants à sa disposition pour apercevoir de nombreux projecteurs disposés dans une salle annexe bien plus grande, par le hublot de verre de la porte blindée scellant son cachot.
Soudain, la porte émit quelques sons , semblables à ceux des portes des sas de dépressurisation et s’ouvrit lentement. Effectivement, une salle bien plus grande se dévoilait alors à ses yeux, ainsi qu’une passerelle rétractable venant tout juste de se fixer à sa cellule. Par cette passerelle nouvellement installée, arriva un être enveloppé d’une armure bleue et armé d’un fusil Vindicator. C’était la silhouette d’un turien. Il ne fallut qu’une fraction de seconde à Ed pour comprendre ce qui se passait. Le soldat venant d’entrer dans la pièce était un membre des Soleils bleus.  L’assassin avait passé suffisamment de temps et avait engrangé suffisamment d’expérience dans ce milieu, pour reconnaitre le groupe mercenaire.
«  - Ah, vous voilà levé ! constata le turien.
-   Réveillé du moins, rectifia Ed en désignant ses sangles de la tête et toisant son interlocuteur alien.
-   Ce ne sont que quelques précautions, assura le soleil bleu, vous serez bien assez rapidement libre, ou du moins détaché.
-   J’ai besoin d’explications, je n’ai pas souvenir d’avoir causer du tort à votre organisation pour qu’elle se permette de m’emmener dans une de ses bases.
-   Les raisons de votre présence ici ne me sont pas connues, et sachez que vous vous trouvez actuellement sur le Purgatoire. Un vaisseau pénitencier.
-   J’imagine que vos supérieurs n’hésitent pas à revendre les occupants à quelconque groupuscule cherchant un peu de main d’œuvre moyennant finances. Je commence à comprendre ma présence ici. Vous n’avez rien contre moi, vous les Soleils bleus, mais quelqu’un vous a payé pour me prendre en vie, conclut amèrement Ed. »

Le turien ne répondit rien, il n’avait réellement pas l’air d’avoir accès à ce genre d’informations au sein de son groupe, et à dire vrai Ed s’en contrefichait désormais. Il ne faisait aucun doute que c’était cette raison qui avait motivé sa capture. De tout les contrats qu’il a mené , il était presque évident qu’un allié ou un proche d’une de ses cibles réclament vengeance. 
Le turien s’avança équipé d’un scanner vers Ed , il passa l’appareil le long de son corps , ce à quoi Ed n’émit aucune résistance. Le métier lui avait appris à rester calme en toutes circonstances, de plus il était bien sanglé et tenter quoi que ce soit n’aurait rien arranger , le vaisseau était probablement infesté de Soleils bleus et d’installations bien plus destructrices que le simple fusil du mercenaire penché au-dessus de lui.
«  - Vous sentirez probablement votre cellule bouger de temps à autre … Nous les changeons fréquemment de place selon les différents niveaux de confinement des occupants . Je dois vous laisser , la prochaine sonnerie est dans deux heures. A chaque sonnerie il vous sera possible de descendre dans la cour avec les autres prisonniers. Bon séjour… » lança finalement le turien ironiquement.

Il s’en alla et la porte se referma et se scella derrière lui. Les sangles se dégagèrent automatiquement des membres de Ed.
D’un calme à toute épreuve, il se leva lentement et alla coller sa tête au hublot.  En contrebas, il y avait la cour. Quelques mercenaires y patrouillaient . Ed leva les yeux et observa le dessous d’un dédale de couloirs surplombant l’immensité de la cour. C’était certainement de là que les ordres étaient donnés, où qu’un prisonnier un peu turbulent était repéré et que l’ordre de l’interpeller était émis aux unités en contrebas.
Ed s’imaginait déjà des officiers Soleils bleus, bien mieux équipés que les trouffions charger de patrouiller la cour, se délectant du spectacle des prisonniers tournant en rond depuis ces couloirs.  Il fit le tour de sa cellule, analysant chaque recoin , s’imprégnant de chaque parcelle de ce qui allait être sa pièce de vie pendant un certain moment. 

Puis il reprit place sur le lit et plongea définitivement dans ses souvenirs, afin de chercher l’erreur qu’il avait pu faire… Celle qui avait laisser les Soleils Bleus , et donc leur client, le retrouver. 
Ed n’avait pas effectuer des centaines de contrat, mais chacun de ceux qu’il avait mener avait été couronné de succès, il calculait chacun de ses gestes , revoyait chaque possibilité , chaque option, plusieurs fois dans sa tête, et prenait évidemment garde à ne laisser aucune trace.
Il avait mal ressenti le dernier contrat,c’était vrai. Tout s’était trop fait rapidement quand il y repensait, et il était bien trop exposé…  Non, le SSC l’aurait stoppé dans sa fuite si ses agents avaient su… De plus, Clinton, son employeur de toujours, lui avait assuré qu’il n’y aurait aucune retombées… Il se revoyait, debout devant lui, et entendant ces promesses…

«  - Ce sera votre dernier contrat . Libre à vous de rechercher encore de l’action chez un autre employeur, mais croyez moi qu’avec la somme que vous allez amasser à la fin de celui-ci… Vous n’aurez plus qu’à disparaitre et mener une vie de luxe. »

Ces belles paroles provenaient de cet homme, Clinton. Il était assis derrière son bureau, comme toujours.  L’air détendu, calé au fond de son siège de cuir, fendu de ce sourire imperturbable des hommes d’affaires confiants. Par la baie vitrée de cette petite pièce était visible le vide spatial.
En effet , les rencontres entre Ed et Clinton se faisaient toujours à bord d’une navette de taille modeste appartenant à la compagnie de ce dernier. 
Dans quoi travaillait-il réellement pour s’octroyer les services d’un assassin ? A vrai dire,même pour Ed, tout ceci était flou. Clinton était ce genre d’homme travaillant dans des secteurs divers et variés, aux revenus forts, mais à la concurrence toute aussi relevée. Si ce n’était que ça … Mais cet homme d’affaires impitoyable avait bien sûr juger utile de faire de son business des affaires et tractations bien plus sombres.
Son premier contrat avait été de s’occuper d’un caïd d’Oméga dirigeant tout un trafic de sable rouge sur une partie de la station. Derrière ce but à priori noble, se cachait en réalité le désir de la part de Clinton d’évincer ce butarien des sous-sols d’Oméga pour pouvoir ensuite mieux disposer ses propres hommes et établir son propre trafic.
Ed avait alors accepter l’idée de travailler pour ce truand. La paye était bonne , et après tout, supprimer la concurrence d’un tel homme revenait à assassiner des personnes du même acabit que celui-ci…



D’ailleurs, était-il possible que sa présence sur le Purgatoire soit dû au gang de ce butarien ? Peu probable , l’assassinat de celui-ci avait bouleversé tout le reste de l’organisation ; ses membres s’étaient perdus dans les bas-fonds de l’astéroïde, se faisant éliminer par les hommes de Clinton prenant leur place dans le quartier. De plus, la vengeance serait  alors bien tardive… Cela faisait une dizaine d’années que le contrat avait été rempli… Non , la personne se cachant derrière la capture d’Ed par les Soleils Bleus n’était pas de cette affaire-là.

Mais alors qui ?

La sonnerie le tira de ses rêveries. Il était l’heure de sortir dans la cour, pourquoi pas faire la connaissance de potentiels alliés ? Il sentit un mécanisme s’accrocher à sa cellule et la déplacer lentement à travers la salle. Il put apercevoir par le hublot les premiers détenus s’affairant en bas.
Sa cellule se fixa à une autre surface et la porte s’ouvrit automatiquement. Il sortit sur une passerelle plutôt étroite et fût rejoint par d’autres prisonniers. Aucun humain . Il suivit le groupe jusque dans la cour. Celle-ci était grande, comme il avait pu l’apercevoir depuis sa cellule et plusieurs tables y étaient disposés. Déjà quelques groupes se formaient, composés de détenus plus anciens.  Des mercenaires étaient disposés sur plusieurs balcons surplombant la salle , tandis que d’autres patrouillaient simplement à travers la masse.
Ed alla s’asseoir à un banc inoccupé. Il observa attentivement la plupart des groupes, à la recherche d’un humain. Mais il ne vit qu’un groupe de quatre butariens se détacher de la foule et venir vers lui.
Avec un humain, les butariens sont toujours en quête d’action, et il ne tarda pas à le remarquer à la vue de leurs sourires narquois qu’ils s’échangeaient entre eux.
Un échappatoire, vite.  Ed était encore engourdi de l’électrochoc qu’il avait subi sur Oméga , il se débrouillait plutôt bien en combat rapproché, mais avec son esprit encore embrumé et face à quatre butariens dans l’envie d’en découdre… L’issue du combat lui paraissait bien incertaine.
Ils étaient désormais à quelques mètres . Ed regarda autour de lui , les soldats soleils bleus allaient-ils laisser une bagarre de détenus exploser au milieu de la cour ? Pourquoi pas songea-t-il amèrement, il était probable qu’ils y trouvent une source de distraction… Mais un regard un peu plus loin le fit découvrir une paire de pylônes s’élevant du sol.
« - Des pylônes biotiques… » pensa Ed.
Ils ne devaient cependant avoir qu’une portée limitée et Ed n’en aperçut aucun à proximité du banc. Il retourna la tête en direction de ses futurs agresseurs prenant déjà place en forme de demi-cercle. Tout échappatoire ou fuite vers les pylônes allait être impossible…
Il était désormais claire , de par leurs positionnements et leurs manières , que ces quatre butariens étaient en manque d’action. Le plus imposant s’avança vers Ed, souriant d’un air niais et craquant ses mains , indiquant à Ed d’agir au plus vite.
L’humain se leva d’un bond , mais le colosse se rua sur lui et le plaqua au mur. Il tentait désormais d’écraser le cou de Ed, ces aliens n’avaient visiblement rien à perdre et désiraient juste un peu de distraction, la survie de Ed au combat leur importaient peu…
Les deux mains de l’assassin se levèrent d’un même geste et plusieurs de ses doigts vinrent se loger dans les nombreux yeux du butarien. Criant de douleur et reculant de plusieurs pas et se tenant le visage, il ne vît pas arriver le coup de pied que Ed lui asséna à l’estomac. Plié désormais en deux, il ne fallut à l’humain qu’une petite seconde pour abattre violemment son coude sur la nuque de son adversaire qui s’écroula au sol. 

Maitriser le plus gros en premier dans une meute est un élément important et décisif. Ed put lire sur les visages des trois butariens restants qu’ils étaient conscients d’être peut-être aller trop vite sur le choix de leur cible.
L’un d’eux s’élança tout de même et décocha un crochet en destination du visage de l’humain. La fatigue s’emparant déjà de Ed, il ne put que parer faiblement ce coup de son avant-bras mais ne tarda pas à sentir deux bras s’enrouler autour de sa taille. L’un des autres butariens tentait de le bloquer par derrière !
La poigne solide du butarien rendait la situation encore plus critique . Ed chercha de l’aide du regard, mais dans les prisonniers, personne n’avait visiblement envie de venir se frotter à la troupe. Du coin de l’œil ,l’humain put toutefois apercevoir un garde en alerte. Mais la cour était grande et le temps que celui-ci se fraye un chemin à travers la foule de détenus pour venir répandre un semblant d’ordre , Ed serait probablement écrasé sous ses assaillants.
Son abdomen était compressé par cette brute,tandis que ses deux compères prenaient place. Le souffle venait à manquer à l’être humain. Sa vision se brouilla et il ne put que sentir au moment du terrible impact , le poing de l’un des assaillants se fracassant contre sa mâchoire. La douleur lui importait peu mais le goût du sang l’envahissant lui était désagréable.
Il faisait noir, ses membres entiers étaient engourdis par la neutralisation électrique des Soleils bleus, il ne respirait plus et ne pouvait même plus voir le reste de la salle… Le garde était-il là ? Allait-il arriver ? L’étreinte était toujours plus forte et il se préparait à recevoir  un autre coup à chaque seconde. Coup qui ne tarda pas à arriver…
Cette fois-ci , il sentit perdre son estomac. La seconde offensive l’avait frappé au ventre, le privant des quelques bribes d’air qu’il avait réussi à récupérer dans ses derniers réflexes.

Ed ne luttait plus, ses propres yeux étaient fermés. Ses oreilles ne percevaient plus aucun son. Il ne sentait même plus l’étreinte mortelle du butarien autour de lui.
Puis, d’un coup, le noir total de ses paupières presque mortes fut envahi d’une forte teinte bleutée.
Les pylônes biotiques ? Non, les butariens avaient pris soin de l’agresser hors de leur champ d’action.
Il tomba lourdement à terre, bien que le choc lui parut lointain dans son esprit. Le monde autour ne semblait plus exister, juste résonnait dans sa tête les paroles de Clinton.
« - …votre dernier contrat… » 
C’était à cause de ce dernier contrat qu’il était là. Ce dernier contrat qui avait magnifiquement foiré. Ce dernier contrat qu’il n’aurait jamais dût accepter.
« -…a vous Bekenstein par la suite, mon cher Ed… » 
Ah,Bekenstein. Son rêve. Sa petite villa , modeste ,du moins à l’échelle de la planète, dont il avait parfaitement les plans en tête. Son cocktail asari posé devant le coucher de soleil. La musique classique humaine dont il raffolait tant. Et enfin il la voyait… debout devant lui…

Il sentit la douleur revenir, ses doigts glissant sur le sol du Purgatory…

Les promesses de Clinton s’évanouirent alors dans sa tête. Remplacé par des paroles bien plus chères à son esprit.
« - … et après ça ? Combien de temps ça durera ?... »
Cette voix , féminine, l’oppressait, pesait sur son âme. Il se revoyait lui tenir cette promesse, la seule qu’il eût jamais faite dans sa vie d’assassin…
Au loin, il perçut son rire enchanteur. Résonnant tel un écho à ses oreilles.Le bonheur qui l’avait envahi ce jour-là.  Il sentit sa mâchoire se serrer.

Il avait été trahi, ou il avait lui-même commis une erreur responsable de sa situation. Quoi qu’il en était, il était désormais décidé et n’avait plus qu’un seul objectif…
L’air revint en lui en une fraction de seconde. Il avait trouver la force de respirer , de s’accrocher à la vie. Il entrouvrit les yeux et put apercevoir la situation dans son ensemble. Les trois butariens qui étaient encore debout flottaient désormais dans les airs à environ deux mètres du sol, chacun entouré d’un halo biotique parfaitement formé. Seulement, ce n’était pas aux pylônes auxquels Ed devait son salut, mais à un détenu se tenant dos à lui et se concentrant à éloigner les agresseurs.
La lumière bleue éclatante ne permettait pas à Ed d’identifier précisément son sauveur. Toutefois,et son œil le trompait rarement, c’était un Humain.

Un garde des soleils bleus arriva enfin et pointa l’humain biotique de son Vindicator. Ed avait du mal à entendre parfaitement ce que le mercenaire lui criait , toujours est-il que les butariens furent reposés calmement au sol. Ils étaient pétrifiés.
Deux autres gardes arrivèrent rapidement et poussèrent les butariens jusqu’au fond de la salle, ces derniers n’allaient certainement pas revenir de si-tôt. Le premier garde quand à lui, s’approcha de Ed et commença à lui parler pour s’assurer que celui-ci était conscient. Mais son attention était concentré sur son sauveur.  C’était bel et bien un homme. Leurs regards se croisèrent. Il possédait ces yeux, inspirant la peur chez l’ennemi, transpirant de la détermination implacable du guerrier, de la froideur et l’assurance du tueur.

Un regard qu’ils partageaient tout deux.